Bonjour,
Comme ta situation me rappelle la mienne, pendant des mois et des mois, j'ai tout revécu. Le cri, l'arrivée des pompiers puis du SAMU, la première réa, la deuxième, l'annonce du médecin (mais il est mort, madame), les hurlements de Gabriel, même les arrivées de tous mes amis, l'enterrement. Je sais que c'est l'enfer.
Et puis, un jour, le travail avec le psy a porté ses fruits. Avec du recul, je pense qu'il m'a laissé touché le fond du fond en six mois. Il m'a expliqué que d'après lui, j'avais peur d'oublier le décès et qu'il fallait que j'arrive à chasser ces images qui revenaient sans arrêt et qui me bloquaient. Il m'a expliqué que même si je les chassais quelques heures, je serai toujours aussi triste ensuite.
Autant de dire que je l'ai TRES mal pris, vraiment très mal. J'ai commencé à chercher un autre psy plus empathique.
Puis, un jour après une séance de sport particulièrement difficile (je me suis lancée dans la course à pied depuis le décès), je me suis aperçue qu'en fait, je n'y avais pas pensé et qu'effectivement, cela n'avait rien enlevé à cette horreur, hormis le fait que j'avais pu me concentrer sur quelque chose pendant un peu de temps.
Depuis, je pose les armes régulièrement. Tu peux lire sur mon message plus bas que je ne suis pas encore tirée d'affaire, d'ailleurs je me demande si on peut l'être un jour quand on a perdu un enfant.
Mais voilà, je pense que Gabriel est heureux malgré tout de m'avoir un peu récupéré. Et pour le clin d'oeil, j'ai tellement progressé à course à pied, que maintenant j'arrive à être classée et ça, il en est tellement fier que cela vaut tous les efforts du monde.
Sélène est un prénom magnifique.