Secouriste, engagée dans l'humanitaire, nous avons vraiment "fait" des enfants qui savaient se soucier des autres...Il y a longtemps, j'ai connu une personne victime d'un accident, fauchée en traversant la route par une voiture dont le conducteur a "choisi" de s'enfuir. A l'hôpital, cette personne ne cessait de revivre en boucle ce moment, sans comprendre ce qui lui était arrivé. Cela a duré plusieurs heures, sans cesse, comme un disque rayé qui repasse le même sillon sans pouvoir poursuivre sa route, lui, son choc ne pouvait "s'enfuir"...Les réminiscences, pour moi, ne sont plus en boucle, mais fréquentes, soudaines et assez aléatoires...Rarement une journée sans en avoir. Moins douloureuses, oui, mais encore des endroits ou des images que mon psychisme n'ose aborder plus longtemps que quelques instants. Je me rapproche de l'image de ma fille dans son cercueil, mais impossible d'y rester sans sentir l'angoisse monter. C'est trop dur. Mais des instants de vie, des souvenirs de son vivant sont plus accessibles...Même me font du bien quand surgit le "goût" d'un bon moment partagé ensemble. Fil que nous ne pourrons jamais lâcher, je crois, il appartient à notre pré carré, celui ou tout cela repose, notre portillon de l'entre-deux monde...Notre sillon avec sa face A et sa face B, comme nos vieux 33, et un DCD qui tourne encore en boucle. Ouais, un ABDCD avec un D comme décès plus à sa place... L'abécedaire de nos bouquins, peut être bien, Le "subi subit" et l'inconscient qui dit l'indicible à sa façon....Pensées pour Juliette Gréco, d'ailleurs.
Bizs à toi, Eva.
Pascal.