Bonjour, Jeanne, Hortensia, Nathalie...
Mes soeurs dans la douleur mais peut être aussi ensemble pour essayer d'aller un petit mieux, ensemble...
Merci de venir "chez moi" et faire ainsi écho à ma propre douleur, si pareille à la votre.
J'aimerai tellement croire que nos enfants puissent nous faire un signe, juste pour accepter qu'ils puissent être heureux ailleurs, que tout n'est pas fini. Qu'ils n'ont pas vécu, souffert et ne sont pas mort pour rien, le néant.
J'ai eu la foi, je crois, maintenant je ne sais plus, je vis dans un brouillard qui ne se dissipe pas. La vie continue mais je ne fais que regarder passer les trains...
Et pourtant j'ai une autre fille qui va se marier en juillet, Mathilde, avant de mourir lui a fait promettre de ne pas changer sa date, qu'elle serait là. Elles ont choisi ensemble la robe. mais comment préparer un mariage? Comment tenir ce jour là, comment en faire un jour de fête car ma petite puce mérite ce jour de bonheur elle qui a déjà tant souffert.
Le médecin me conseille de reprendre mon travail, il faudra bien que je le fasse un jour, mais maintenant que l'échéance arrive, j'ai peur, trop peur d'aller vers les autres, ceux qui feront comme si rien ne s'était passé, ceux qui pensent que 5 mois après on a plus mal, ceux qui pensent qu'il faut me changer les idées, que je dois oublier, enfin pas vraiment oublier mais surtout pas les déranger avec mon chagrin...
je ne sais pas où vous vivez, près de chez moi, loin, peu importe, je me sens plus proche de vous, chèrs inconnus que de ceux qui me sont familiers.
Restons ensemble.
Martine