Bonsoir Gaëlle,

S'il y avait une hiérarchie dans le deuil, je dirais que perdre un enfant est la chose la plus injuste qui puisse arriver...

J'ai difficile à trouver les mots pour te réconforter tant je partage ton désarroi et je sais que ce ne sont pas de simples phrases qui t'apaiseront.

Noémie, ta petite puce, est devenue un ange et elle gardera toujours sa place auprès de toi, Yoan et de Mathieu, elle sera leur soeur pour toujours, comme elle restera ta petite fille adorée jusqu'à la fin de tes jours.

Elle occupera tout doucement le trou béant que tu as dans le coeur et profitera d'une maman qui aime la vie et qui a refusé de démissionner de son rôle de mère aimante et protectrice.

Si tu doutais encore de l'existence des anges gardiens, dis-toi que ta petite Noémie sera le plus bel ange que tu puisses imaginer ... et tu peux en être fière, même si cela ne change rien au chagrin que tu ressens.

Un jour, tu la reverras ... Elle t'attendra, le temps que tu accomplisses ton destin et crois-moi, elle te reconnaîtra...

Comme je disais dans d'autres messages, l'amour est capable de tout ... C'est lui qui nous maintient en vie et nous fait espérer ce qu'il y a de meilleur.

Affectueusement,

Jean-Luc

Bonjour Gaëlle,

"Mon bébé soleil" ... Quelle merveilleuse expression !

Avec Mathieu, tu as choisi la vie ... Ton coeur de maman a parlé ... L'amour est toujours le plus fort.

Yoan a un petit frère qu'il pourra chérir et protéger tout au long de sa vie ...

Tu as "cassé les reins" à l'injustice et "court-circuité" le destin ... Il t'aura fallu beaucoup de courage, mais quand on aime on se sent invincible.

Quant à Noémie, elle aura toujours sa place parmi vous et veillera sur votre famille ... Il n'y a pas de coin plus doux pour se reposer que le coeur d'une maman !

Reçois toute mon admiration et mes voeux de bonheur pour toute ta famille....

Affectueusement ...

Oui Gaëlle, tu as raison...peu de passage ici , peu de commentaires...
 c'est comme ça...
j' attendais plus moi aussi mais...
si peu d'écrits de parents endeuillés...
mais souvent on ne sait pas quoi écrire...

Les rituels du deuil ont changé depuis les années 70.

Je me rappelle encore des funérailles de mon grand-père, de la maison entièrement drapée de tapisseries noires, de la pièce qui avait été aménagée pour accueillir son corps, des visites continuelles des voisins qui, après l'avoir salué, venaient prendre un petit verre dans la pièce d'à côté, des passants anonymes qui entraient par respect, des femmes toutes vêtues de noir et des hommes portant le ruban noir au revers de leurs vestons, de la veillée funèbre qui durait toute la nuit à la lueur des bougies ...

Avant, non seulement le deuil n'était pas tabou comme aujourd'hui, il faisait partie de la vie et à ce titre était codifié ... Pendant un an, les femmes seraient vêtues de noir et les hommes porteraient le fameux ruban à leurs revers ... Cela permettait de "faire savoir" qu'on était en deuil et prêt à partager ce deuil avec qui le désirait ... Je crois que le "travail de deuil" en était grandement facilité par les contacts qu'il suscitait.

Aujourd'hui, et dans la majorité des cas, on meurt à l'hôpital et de l'hôpital on passe au funerarium sans repasser par la case maison ... plus question non plus de veiller le corps comme on le faisait avant ... ni d'accueillir les voisins chez soi  ... C'est dire que si vous ne prenez pas l'initiative de les en avertir, personne ne saura que vous êtes en deuil...

A présent, il n'est pas de bon ton d'être en deuil ... les autres ne comprennent pas votre souffrance et ne parlons pas de nos employeurs pour qui le deuil sous-entend tout simplement une baisse de productivité inutile.

Il ne faut donc pas s'étonner que de plus en plus de personnes éprouvent un sentiment de "gêne" à subir un deuil dans une société où le besoin de paraître au top est la règle avec pour conséquence un travail de deuil plus difficile et plus long.

Bien entendu, je ne dis pas qu'avant "c'était mieux", je dis simplement qu'il était plus facile d'assumer sa condition d'endeuillé(e).

Vos avis à ce sujet m'intéresseraient ... Merci d'avance !

Bonjour,
Il y a tellement à dire à raconter.... des millions d'anecdotes sur le petit ange qui nous a quitté!
Et plus le temps passe plus on pose problème aux autres...on les dérange ...on leur fait peur...
Moi cela fait 8 ans que mon petit fils Enzo est mort et je vois bien la grimace des autres quand j'en parle. Cela réveille un cauchemar qu'il ne veulent pas vivre . Je vois bien qu'ils se disent :"oh non ! elle ne va pas encore nous en parler!"
Alors on finit par se taire.
Mais il est bien vivant dans mon cœur chaque jour pourtant. On ne fait pas le deuil d'un enfant on apprend à vivre avec sa douleur.

Bonsoir
Je suis en admiration devant vos "post"... c'est merveilleux de voir comment, tous, vous rebondissez.
J.Luc, tu es un homme super équilibré. Tu sais trouver les mots, pour réconforter les uns et les autres.

C'est vrai que, devant l'envol d'un enfant, on ne sait plus trop quoi dire. On est désemparés, on n'arrive pas à émettre les paroles (les lignes) susceptibles de réconforter ceux qui traversent cette épreuve.
Gagouf... combien es-tu courageuse et pleine de bon sens..... Fany, tu sais analyser la situation : oui, il est vrai que parler d'un disparu, ça dérange les autres..... Eva, tu touches bien du doigt les changements de rituels... 

Vous vous exprimez tous différemment, mais on retrouve l'homogénéité des idées. Et ces idées, il serait bien que nos entourages les comprennent, sans les rejeter.

Courage à tous...
Que cette nuit soit apaisante pour tout le monde.

Jacques

Je suis désolée, je viens seulement de voir vos dernières réponses. Je sais qu'il n'est pas opportun de venir se plaindre et ensuite de s'en aller, mais parler "dans le vide" m'a fait plus de mal que de bien.

Je viens seulement de revenir sur ce forum, et j'ai l'impression qu'il bouge un peu plus.

Noël approchant, je crois que je vais avoir besoin de m'épancher à nouveau... si vous voulez bien de moi...