Mon fils, depuis ta disparition, mes sentiments, face à cette vie que je subis, évoluent.
Parfois, le manque, le chagrin de ne plus t'avoir auprès de moi prend le dessus .
Chagrin car la vie ne t’a pas laissé grandir, me donner et recevoir tout l'amour que nous portions l'un pour l'autre, donner et recevoir les sourires, les câlins d'une mère à son enfant et vice versa.
Et parfois en revanche - comme en ce moment- c’est la colère, le sentiment d’injustice de voir une enfance fauchée qui surgit et s’impose. Tu devais vivre, tu donnais tant et avait encore tant à donner et à découvrir. Personne ne pouvait t'enlever ce droit. A l'aube de tes 13 ans, tu avais déjà tant vécu. Ta vie était pleine d'insouciance, d'empathie, d'amour, d'action, d'apprentissage .
Il m'arrive encore après 37 mois, le temps d'une seconde, de me dire que cela ne peut plus durer que, bien sûr tu vas revenir...
Et je continue à me lever chaque matin, parce que tu le sais, bien que j'en veux à la vie, bien que je n'ai plus aucune envie pour moi, plus aucune envie pour l'avenir, il me faut conduire ta petite soeur sur le chemin de la vie. Faire que son enfance soit le plus douce possible.
Ô combien tu me manques et combien je vous aime mes enfants.