Bien sûr, même 1 heure c'est long sans son enfant. Tout comme vous, le plus longtemps que je me sois séparé de ma fille ne dépassait pas une nuit, quand elle dormait chez mes parents si je devais me rendre à une soirée. Comme je culpabilisais, souvent je revenais pendant la nuit chez mes parents pour qu'elle me retrouve le matin. Votre défunte fille doit toujours être votre raison de vivre, tout comme la mienne. Vous avez sa petite soeur qui est aussi votre raison de vivre. C'est dur, on ne peut endurer une telle souffrance, un tel manque et pourtant... la vie ne nous laisse pas le choix, à moins d'en démissionner, mais là nos enfants, je pense, n'approuvaient pas notre défaite. Je me demande comment je me raccroche à la vie. Je n'ai pas d'autre enfant et j'ai vu mourir ma Rose sous mes yeux, dans des conditions tragiques et horribles. C'est insupportable à vivre au quotidien. Pourtant, je ne sais comment, ni pourquoi je me raccroche pour elle, même si de temps en temps j'ai des vagues d'un profond pessimisme où je n'aurais qu'une envie, celle de la rejoindre. Dans ces moments là je suis incapable de rien, pas même de travailler. La déprime quoi... Et puis ça passe. je trouve ça absurde, bien qu'en trouvant illogique ma place dans la vie. Je cherche qu'elle est mon but, qu'elle est ma place, car pour moi j'étais prioritaire pour mourir. J'ai une profession qui allie l'artistique. Mon métier s'en trouve empreint à présent et cela m'aide. Si vous en avez la possibilité, essayer de faire des choses pour elle ou faites des choses qu'elle aurait aimé faire. Votre fille existe toujours, même si elle n'est plus dans notre dimension. Elle avait peut-être des projets, une idée de voyage... Elle devrait vous faire sentir quand ça lui plait. Cette sensation est très subjective et personnelle, mais vous le saurez. Et puis l'amour... c'est l'énergie la plus puissante, qui passe les frontières de la mort. Nourrissez la d'amour. On apprivoise la douleur car elle est toujours vive - on ne peut pas dire qu'on s'habitue au manque, non c'est impossible car on a une telle accoutumance de ses enfants... Mais j'ai remarqué que dès que je me mets en action, à bouger, à faire des choses - cela va mieux, non pas que je pense pas à ma fille pendant ce temps là, au contraire je fais les choses pour elle - tout comme quand elle était vivante. Elle me donnait envie de me lever le matin. Aujourd'hui c'est toujours elle qui me pousse à vivre (ou survivre) et sortir de mon lit chaque matin. Je vous souhaite vraiment de trouver des appuis pour vous aider à faire face. Chaque deuil est différent, mais pour moi, plus j'avance dans le deuil, plus il est difficile, mais je pense que cela est lié aux conditions dont j'ai perdu mon enfant. Mon cerveau a du décharger des endorphines qui m'ont préservé la première année, enfin quelque chose de ce genre là. Mais peu à peu j'ai été rattrapé par la réalité. Bien à vous.