Déjà 15 jours d'une première année sans souvenirs, sans références à l'année précédente. Il n'est plus possible de se dire, il y a un an, Alexandre faisait ça, nous vivions ça avec Alexandre...
Je lis tous les nombreux témoignages et je me retrouve souvent dans les dire, les ressentis, les peurs et aussi les "mieux".
J'ai longtemps eu peur de m'autoriser à "aller mieux" de peur de trahir Alexandre, de l'oublier aussi. Mais c'est impossible, comment oublier mon fils, l'être que j'aime le plus au monde? Mon cœur et mon âme sont irréversiblement altérés par sa mort, mais mon amour pour lui est infini, et mon envie de vivre plus forte que celle de mourir.
Hier, M., mon beau fils, a eu 18 ans. Tu n'auras jamais 18 ans Alexandre. J'aurais pourtant tant voulu te voir devenir un homme, te rencontrer longtemps. Tu portais ce mal être adolescent en toi, mais tu es un jeune garçon sensible, intelligent, beau, drôle bien que parfois sarcastique (et oui, tu as aussi quelques défauts, comme chacun...
).
Je souhaite que notre relation continue d'évoluer au fil du temps, j'ai confiance, je sais que tu m'aimes et que tu es là, à ta façon.
Du fond du cœur, je nous souhaite de conserver espoir, amour, envie d'avancer, confiance; de continuer de prendre soin de nous malgré tout; d'accepter de vivre avec et sans, pour nous, pour eux.
Amicalement et solidairement
Liesel