Bonjour Tembeling,
Je sais ce que tu vis, hélas.
L'amour de ma vie depuis 15 ans a quitté ce monde il y a 2 mois et 8 jours. Plusieurs fois par jour, je me dis qu'il est inconcevable qu'il ne soit plus là, que c'est impossible de ne plus entendre sa voix. Un objet regardé, un mot entendu, une pub à la télé, le monde autour de moi me renvoie sans cesse des souvenirs qui étouffent mon coeur et perturbent ma raison.
Il ne peut pas ne plus "être", et qu’il soit devenu "avoir été".
Mais quelle égoïste je suis, il me manque, j'ai besoin de lui, je, je... Et son choix à lui ? C'est lui qui a décidé, je dois le respecter même si la douleur provoquée est sans nom.
Mais mon coeur ne veut pas être raisonné, et si j'avais pu l'éviter ? Si j'avais pu anticiper son geste définitif ? Si j'avais compris ce soir-là qu'il passerait à l'acte, si, si...
Ne plus penser, faire le vide et attendre. Depuis 2 mois et 8 jours, je reste chez moi, ne sortant que pour l’essentiel, à attendre que mon coeur et mon esprit s'épuisent et comprennent enfin que ce combat sans fin ne mènera à rien (on ne peut pas revenir dans le passé, ni vivre dans le passé).
Je suis spectatrice de ma vie actuelle. Mes seules occupations : m’occuper de mes parents âgés (qui sont mes voisins), chouchouter mes chiens et chats adorés, lire et regarder la télé en évitant ce qui pourrait me ramener à lui. Je suis en mode « pause » avec comme seul contact avec la vie extérieur SA maman avec qui je suis restée très proche par téléphone.
Ce mode, sans éclat, sans saveur, sans émotion, m’anesthésie. Une sorte d’auto-protection, un cocon empli de vide pour survivre.
Voilà, attendre, sans objectif et sans penser, en laissant le temps œuvrer. De temps en temps, je partage mes ressentis sur ce forum, comme une sorte de soupape. Je ne sais pas si cela aide mais cela évacue.
Si tu veux échanger, je suis là.
Nina