Nous avions 24 ans de vie commune et même si les dernières années de notre vie étaient conflictuelles nous étions indissociables, c'était l'homme de ma vie.
Je me retrouve dans certains des messages que j'ai lus.
La difficulté de me lever le matin, les réveils  avec la boule au ventre.
Nous n'avions pas d'enfants communs juste nos 2 chiennes qui m'obligent à sortir de mon lit et encore je trouve que chaque jour qui passe est plus dur que la veille.
A sa perte se rajoute mon immense culpabilité et la découverte des horreurs passées qui ont fait surface.
Je ne pense pas qu'il soit humainement possible de se relever de tout ça.
Ça fait juste du bien d'écrire.
Personnellement j'espère que ma vie sera la plus courte possible. Je me suis mise à abuser de la boisson et du lexomil.
Chaque lever de jour je me dis encore un jour sans toi, encore un jour à passer.
Un jour vide de tout sens. Je sais que je n' y arriverais pas. Et je m'en veux tellement que ça me tuera.
Je souhaite du courage à tous

Chère Mimi64,
je comprends tellement ce cruel sentiment de culpabilité...
Ce qui m'avait aidée...c'est de me dire que j'étais responsable, en partie seulement mais un peu responsable quand même...de l'évolution de la situation.
Finalement il avait appelé pour donner ses organes et les secours étaient arrivés à temps...j'ai signé l'hospitalisation à la demande d'un tiers, pour le protéger .
A distance, je ne regrette rien et ne me sens plus du tout coupable, je lui ai rendu la responsabilité de ses actes...présents et passés.

Je ne sais pas si mon témoignage  t'aidera un peu à user ce sentiment de culpabilité, même si nos histoires sont très différentes.Ne pas avoir honte et oser partager cette tragédie est déjà un signe de courage...il faut en parler encore et encore pour ne pas être rongée par ce ressentiment contre soi même. Tu as fait ce qu'il fallait et ça aussi ça demande du courage.Tu t'en veux à cause des conséquences... et c'est très normal.Tu es en train de traverser un deuil difficile, celui de l'homme de ta vie.

Et s'il était allé tuer la personne , comment te sentirais tu de n'avoir pas fait ce qui était à faire? La fin aurait pu être aussi dramatique.Tu as peut être sauvé sa vie...

Personne ne devrait avoir le droit de te reprocher cette décision,juste et adaptée à ce moment là...
Peut être en reparler avec les gendarmes?

Ylla a raison, un accompagnement psychologique t'aidera à faire la part des choses , parler de toutes ces émotions mélangées et contraires ça n’enlève pas le chagrin, les regrets, la culpabilité... ça les rend juste plus supportables.Et les psy savent nous aider à mettre des mots sur tout ça...Et si tu ne te pardonnes jamais ... mais que les regrets s'adoucissent et deviennent supportables...ce sera l'essentiel.
Bien à toi.

Tu sais, moi aussi je craignais beaucoup que mon mari m'en veuille énormément de l'avoir envoyé à l'hopital psychiatrique contre sa volonté...et étonnamment non, aucune colère ,aucun reproche...

La lettre,sa lettre,quand  tu pourras la récupérer, j’espère vraiment qu'elle t'apportera  une forme de soulagement.

Merci Katrin,
Non je ne suis pas choquée par aucun de vos propos, bien au contraire....

Aujourd'hui cela fait exactement 1 mois que l'on m'annonçait que mon mari s'était pendu dans sa cellule  quelques jours après sa mise en détention provisoire. Il avait été retrouvé à 7h25 le matin... Je ne sais pas à quel moment dans la nuit il a fait le geste fatal....
 Hier soir j'ai une bougie devant une photo de nous 2 et maintenant encore une bougie brûle pour lui, pour nous. Je cherche un peu d'apaisement difficile à trouver.

C'est une journée forcément dure, mais elles le sont toutes depuis son départ.
Merci à toutes pour votre soutien et courage à tous et toutes.
Mimi

Voyez, vous qui me lisez, vous commencez à comprendre à quel point je suis responsable et vous ne répondez plus....
Vous avez aussi le droit de me balancer à la figure mes 4 vérités mais vous ne voulez pas pour ne pas me faire de mal...c'est un forum d'entraide.
Pourtant ce silence est plus parlant que n'importe quelle parole et je vous comprends.
Bon courage à vous tous et toutes.
Mimi.

2 mois demain...
C'est court et interminable à la fois. Parfois je suis au fond du trou, parfois je suis juste vide, anesthésiée. Un yo-yo fatigant, épuisant.
Je sais que ce n'est que le début de ma descente aux enfers... La culpabilité, bien réelle dans mon cas malheureusement, engloutit tout et je n' ai même plus la place pour te pleurer toi... mon homme, mon compagnon de route que j'ai trahi, livré par mon jugement obscurci par le le choc et la peur. Je te demande pardon mais c'est trop tard, l'irremediable est arrivé par mon irresponsabilité.
Le suicide est terriblement cruel parce qu'il oblige celui qui reste à tout revisiter sous l'angle de la culpabilité.
Et puis je suis sûre que tu m'en veux et c'est normal. Je n'arrête pas de me cogner, de me coincer les doigts, la photo de nous que je voulais imprimer fait planter photoshop et quand, enfin j'y arrive et que je l'installe sur le buffet elle tombe face contre le meuble sans aucune raison.... Tous ces signes m'indiquent que tu n'es pas en paix et que tu me montres ta colère. En tout cas je le comprends comme ça, ça m'effraie.
Parfois je voudrais juste me rouler en boule dans mon lit et attendre... je ne sais pas quoi.
Mais il y a les chiennes et il faut que je me fasse violence coûte que coûte.
Les larmes sortent toujours pour un oui pour un non.
Je n'arrive toujours pas à réaliser vraiment ce que j'ai fait, mais je crois que quand ça va m'exploser à la figure dans toute sa vérité, je crois que je vais devenir moi aussi mon propre juge et faire comme toi.
Ce soir il y aura une bougie toute la nuit, pour toi, pour nous Je T'aime mon petit minou.
Je suis désolée plus que tout au monde

Merci Annahsarraz.
Je t'embrasse aussi.