Bonjour Flora,
Pourquoi ta question devrait-elle choquer ?
La perte de notre amour, quelques soient les circonstances, devrait-elle nous condamner à la solitude jusqu'à notre dernier souffle ?
Je me permets de copier ici des lignes que j'avais écrites il y a plusieurs semaines, en réponse à un questionnement un peu semblable au tien ; j'espère que tu ne m'en voudras pas.
"Pour l'un des deux, le temps s'est arrêté.
Et pour l'autre, il continue de courir ; un jour après l'autre, un mois, des années.
Devons-nous rester figés dans l'instant qui a marqué le départ de notre amour, alors que nous sommes, bien malgré nous, embarqués sur le manège d'une vie qui continue ?
Faut-il que nous soyons définitivement morts à l'intérieur, comme des enveloppes vides, sans plus jamais sourire à d'autres, sans plus jamais ouvrir nos bras ?
Si nous avions subi une "simple" rupture amoureuse, si notre amour nous avait quitté pour un(e) autre, après les premiers moments douloureux, nous aurions accepté d'écouter notre coeur battre à nouveau.
Tout en jurant bien sûr dans les premiers mois, que cette fois-ci "fini, c'est fini" on ne nous y prendrait plus...
Jusqu'à ce qu'arrive celui ou celle qui nous aurait fait oublier nos "belles" (?) résolutions.
Seulement voilà, nous n'avons pas souhaité cette séparation définitive et brutale, et notre amour adoré non plus.
Le renouveau à la vie, s'il advient un jour, n'effacera jamais leur souvenir, pas plus que la mort ne les a gommés de notre coeur, notre esprit, notre corps, tout notre être.
Ils sont en nous, à jamais.
C'est un destin lamentable qui a séparé nos mains, pas le choix de l'un ou de l'autre.
Nous ne sommes pas responsables de leur mort.
Devons-nous tout de même en porter et assumer la responsabilité ?
Devons-nous pour être "quelqu'un de bien" rejeter loin de nous, à tout jamais, ce qui fait la vie ?
Devrons-nous rester en hiver jusqu'à notre dernier souffle, et refuser de voir qu'après les trombes de pluie salée sur les joues, le printemps revient, inéluctablement, frapper au carreau ?
Nous les avons aimés, sans les trahir.
Ils nous ont quittés, sans le vouloir.
De quoi, nous qui restons là, dans le chagrin, serions-nous coupables ?
De vivre ?
Et pourquoi ceux qui nous auraient probablement encouragés à "trouver quelqu'un d'autre" (et vite !) si notre amour s'était détourné de nous pour s'abandonner à une nouvelle histoire, pourquoi donc, s'autoriseraient-ils à juger le veuf ou la veuve qui aurait l'audace de sourire à nouveau ?"
Voilà, ce que j'avais écrit...
A bientôt de te lire, Flora.