Comment vivre la douleur d'avoir découvert Pierrick, 32 ans, qui est parti ce dimanche 3 juillet, chez nous, nous l'avons retrouvé à 18 h, il avait mis un message sur l'escalier "ne laissez pas monter les filles", j'étais dehors avec la petite, la grande avait suivi mon mari, elle est revenue en courant et j'ai entendu les hurlements de mon mari, j'étais tétanisée, dehors près de la voiture, j'ai hurlé, j'ai hurlé, j'ai crié aux filles de monter dans la voiture, mon mari m'a dit "pars avec les filles", je ne pouvais pas, je ne savais plus quoi faire, je suis entrée dans la maison, un voisin qui m'avait entendue est venue me consoler, je criais, je ne savais pas comment cela était arrivé. Mon mari est descendu, il pleurait, c'était fini depuis des heures je pense. Il a choisi un moyen de partir très rapide, qu'il avait découvert sur internet, lorsque je suis montée il était étendu sur le sol, il paraissait dormir. C'est affreux, c'est horrible, penser que plus jamais nous ne le verrons, mon enfant, mon petit prince comme je l'appelais souvent, beau, intelligent, souriant, plein d'humour, il était plein de qualités, attentif aux autres, toujours de bon conseil. Il a travaillé jusqu'au bout, jusqu'au samedi soir malgré cette terrible fatigue qui le terrassait, personne à son travail n'a vu sa détresse, il la cachait si bien derrière ce masque. Nous, nous savions son mal être, pire cette dépression qui depuis des années ne lui laissait plus aucun répit. Il était revenu vivre avec nous qui essayions de le soutenir mais c'était si dur de le voir combattre sans succès, sans résultat, s'épuisant dans de nouveaux combats, de nouveaux espoirs. Où es tu mon petit, j'espère que tu as enfin trouvé la paix, la légéreté, la sérénité, je t'aime pour toujours mon amour.