Cher FM38,
Ton histoire, ton mal me touchent.
Tu as les "symptômes"...dans lesquels "certains" se reconnaîtront avec une authenticité ...comment la qualifier, "cette" authenticité...de plomb ?
Tu parles des ruines où tu erres: j'ai ressenti cela, en fait, je me suis juste bien installée au milieu de ces ruines, avec douche, ordi, chiottes, lit, garde-robe...à quoi bon construire des édifices qui de nouveau s'écrouleront ?
Ah, je n'ai pas encore ouvert "mon sujet", excuse.
Il y a deux ans et trois mois que j'ai perdu brutalement un de mes amours les plus "sensibles", mon neveu qui s'est suicidé, 14 ans et demi.
Alors, quand tu parles du champ de ruines, je vois le paysage que tu décris.
Il reste le sol, ma foi.
Je me suis contentée du sol, de sa rudesse, de sa présence, de son odeur de terre fertile, je me suis contentée du ras du sol, me mettant debout seulement quand il fallait.
Depuis peu de temps, je me suis mise à écrire des poèmes, va savoir pourquoi, j'ai juste envie de les partager, cela ne sert pas à grand-chose d'autre.
C'est un peu comme prendre un sentiment et le faire sécher pour faire un herbier, enfin, peut-être.
Alors, voilà, je te partage mon "tout premier"poème en vers et alexandrins, svp, que bien sûr j'ai écrit pour parler de la mort de Kalahan.
Pour toi, FM38:
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"Il est un jour de vent, il est un jour de pluie
Il paraît que le temps les blessures guérit
Mais d'un gouffre béant ouvert sur l'infini
On ne resserre pas tant les bords qu'on le dénie.
Refermer, réparer, oublier cette nuit
Arrêter de pleurer je n'en ai pas envie
Le malheur a hurlé, réveillant la Furie
Ma demeure a brûlé, je suis tout étourdie.
On me dit: "installe-toi dans un nouvel espace"
On me dit que la foi le désarroi efface
Mais les accords mineurs ma vie rythment encore
Mais la mort en mon coeur alanguit tout effort.
D'un avenir serein j'espère les beaux fruits
Si mes soupirs enfin mon âme purifient
Si ce que je ressasse se range et puis se trie
Et que du quai d'en face un enfant me sourie..."
Martine.
Salutations compatissantes à toi, FM38