Bonsoir Purple
Ton message me touche beaucoup, car je suis maman de 2 enfants de 13 et 17 ans, qui ont perdu leur papa par suicide ça fera bientôt 4ans et demi.. "Je fais semblant...j'en parle jamais...j'ose pas"...dans tes paroles, je crois voir ma grande fille... Elle "tient" devant les autres, devant moi... Pourtant je sais que sa douleur est immense, comme l'est ta douleur. Quand elle ne va pas bien, elle est énervée et agressive, ça se traduit comme ça chez elle, je pense.. Elle est vraiment à fond dans le travail scolaire.
Tu ne sais pas comment ton papa est parti, personne n'en a parlé devant toi, avec toi?
Je suis peut-être maladroite, même en étant adulte, mais je peux être là pour toi si tu as envie de parler de ta douleur, de ta tristesse, de tes peurs, et aussi de tes "petits bonheurs" de la vie, je souhaite de tout cœur que ton chemin en sois éclairé.
Faire son deuil, ça demande du temps, beaucoup de patience et de douceur avec soi- même; je ne pense pas qu'on puisse être tout à fait la même personne après un tel drame. Mais on a tous droit au bonheur, et ton papa n'a pas mesuré la souffrance qu'il allait laisser à son entourage ne choisissant de partir; son seule but était de soulager une souffrance intérieure dont PERSONNE n'est responsable.
Je t'envoie par la pensée beaucoup de douceur et de tendresse

Bonsoir Purple
La seule solution pour avancer, pour retrouver la douceur de vivre, elle est en grande partie dans...le partage. Enfin, c'est mon idée. Le partage de tout, l'amitié, l'amour, les joies, les peines, les moments simples; il faut essayer de parler de ce qu'on ressent, pas forcément  par rapport à notre drame, car on ne peut pas forcément le faire, mais s'habituer à dire notre ressenti par rapport à tout ce qui nous entoure; s'habituer à dire simplement ce qu'on aime, ce qu'on aime pas, ce qu'on veut, ce qu'on ne veut pas, essayer de dire nos émotions, en commençant par les positives, c'est plus facile.
Mon mari avait une trés forte personnalité, me sentais "toute petite" à côté de lui; son départ m'a obligée à m'affirmer, à "prendre ma place".
Mes enfants ont grandi et mûri plus vite que d'autres; comme toi, ils ont perdu une part de leur insouciance, et ça, on ne peut rien y faire... Tes amies ne peuvent pas mesurer la profondeur de ta blessure, si elles n'ont pas vécu ce que toi tu as vécu, même si elles mettent toute leur amitié pour essayer de te comprendre, elles n'ont pas ce ressenti. Il ne faut pas leur en vouloir. Mais perso, je sais que ça m'exaspère quand je sais pertimament que je ne suis pas en forme et qu'on me demande "ça va?" avec un regard de cocker!!!! Je préfère qu'on ne me dise rien.
Je fais comme toi, parfois, j'écris ce que je ressens, mais je ne l'ai pas fait depuis longtemps, car c'est une solution qui ne me soulage plus, depuis quelque temps... J'ai besoin de partage, de savoir qu'il y a "quelqu'un en face".
Purple, les personnes qui nous quittent ainsi nous aimaient, et ne voudraient pas nous voir tristes. Je suis certaine que là où il se trouve maintenant, ton papa reçoit avec joie les chansons que tu lui adresses; il ne souffre plus, il est serein, comme le papa de mes enfants. Nous devons vivre avec, vivre sans.
La préparation de ton bac te demande beaucoup d'énergie, alors je t'envoie par la pensée toute celle que j'ai récupérée à ma séance de yoga hier soir!!!!
A bientôt si tu le souhaite
Tout plein de douce amitié

Bonjour Pimousse

C'est vrai j'avoue que j'ai du mal à partager mes sentiments, je ne suis pas expressive pour commencer et j'ai l'impression de me forcer parfois. Non pas que je n'aime pas ma famille mais du moment que ça ne vient pas de moi, mon idée de faire un câlin ou autre je trouve ça hypocrite. Mais je fais des efforts car je sais que ça leur fait de la peine, mais des fois mon vrai "moi" reprend le dessus et je suis froide, distante, pas expressive du tout.
Sinon je n'en veux pas à mes amies, ils essayent de faire au mieux. Il n'y a qu'une fille une de mes meilleures amies qui a perdu sa maman il y a un an de la même manière. Ca m'a fait un énorme choc et pendant un moment je n'osais pas trop lui parler etc parce que j'avais peur, pour nous deux. Elle a été très triste et je ne pouvais pas la voir comme ça. Ca me rappelait beaucoup de choses mal vécues.
Moi non plus je n'aime pas qu'on me demande si ça va alors que la plupart du temps j'ai envie de crier à la terre entière que NON !
Alors je crie mais sur papier et en chanson. C'est vraiment quelque chose qui me "soigne" pour le moment je verrai plus tard quand ça ne fonctionnera plus.

Merci, je veux bien continuer cette correspondance avec vous si cela ne vous dérange pas (:

Amitiés, Purple69

Bonsoir,

Non je ne vois aucun psy et j'ai toujours refusé d'en voir un parce que je pensais fortement ne pas en avoir besoin. Totalement faux...
Je croyais que ça m'allait être inutile. Je vais sûrement tenter sous peu. J'avais déjà fait une démarche au lycée chez l'infirmier. Il m'avait dit qu'il en parlerait à leur psy de l'enceinte, et qu'il me convoquerait. Néanmoins je n'ai jamais été convoquée du coup ça m'a dégoûtée et découragée j'ai plus voulu faire aucune démarche. Ça doit faire 5 mois maintenant. Mais je vais essayer avec un vrai pro en demandant à mon médecin.
Merci beaucoup pour votre soutien et conseil. Je vous tiendrai au courant (:

Bonne soirée à vous, Amitiés, Purple69

Bonsoir Y.A,

Merci pour votre message et vos conseils d'aller voir un bénévole etc. J'essaie d'être mature et parfois j'ai tendance à confondre immaturité et faiblesse. Ce qui n'a en fait rien à voir et j'en prends conscience alors je veux me "bouger" et pas rester les bras ballants si j'ose dire, je veux avancer. J'ai le bac cette année mais je veux pas craquer avant !
Merci beaucoup encore
Bises amicales

Purple69