Bonjour à tous,
Je n'ai en commun avec vous tous, que le décès de mon mari emporté par un cancer.
Je ne sais rien du suicide, mais j'imagine l'horreur supplémentaire de l’incompréhension.....
votre souffrance je la comprend, votre colère aussi, la haine je ne sais pas, elle doit sans doute aider , dans l'acceptation du fait, et comme il est plus facile de panser notre douleur par la haine.
Je me souviens au début de l'après, j’aurais presque aimé trouver dans les affaires de mon mari , un signe, une chose, me donnant la certitude qu'il me trompait, et ce afin de pouvoir lui en vouloir, mais je n'ai rien trouvé.....
Ce geste entrepris par vos amours, prouve simplement un mal être personnel très fort, surement dans un moment d'angoisse la plus absolue cela fut-il pour eux la seule chose possible pour les libérer.
Marlène ,toi qui attend ta petite fille, je sais que tu touches la profondeur des abysses,mais essai d’être plus douce avec toi même, bien sur il a anéanti votre avenir commun , mais sans doute allait-il très mal.
Les dernières images des personnes que l'on aime sont toujours très violentes,j'ai accompagné mon mari, tout au long de sa maladie, ce fut si court au final ( diagnostique mi-janvier 2012, décès 27 octobre 2012), j’aurai tellement voulu le garder avec moi plus longtemps,mais pas dans la souffrance , ses trois derniers jours restent gravés dans ma mémoire à tout jamais, ses gestes ,ses paroles, sa souffrance, son délire, sa compréhension, de la fin qui arrivait, avec la peur que je voyais dans son regard.
Je voulais alors, qu’il parte vite, et je voulais aussi qu'il reste....
Allongée contre lui, ma main sur son ventre, je sentais sa respiration, et me suis endormie,1heure40 plus tard je me réveille en sursaut, voilà il était parti, et les larmes ne sont pas venues de suite, il ne souffrait plus....
Je n'oublie pas ,je sais maintenant que je n’oublierai jamais, cela reste pour moi d'une violence extrême, à me demander comment j'ai pu, comment j'ai tenu, et les larmes coulent sur mon visage, alors que je vous écris.
Malheureusement quelques soient les circonstances, cela reste l'horreur absolue....
Marina, Hubert à raison, il faut se donner les moyens de surpasser cette horreur, pour tenter de recommencer à vivre, car les images ,elles, resteront sur le disque dur, aucun de nous n'est préparé à cela....
Je vous embrasse.
zabou