Auteur Sujet: je prends conscience, je suis toujours debout dans la tempête  (Lu 93922 fois)

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marie-o

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Re : je prends conscience, je suis toujours debout dans la tempête
« Réponse #75 le: 03 janvier 2013 à 10:00:59 »
Bonjour Bluevelvet,

Je suis entièrement d'accord avec vous sur le rôle d'une mère (avez vous lu à ce sujet le texte de Khalil Gibran dans le prophète?)
Nous avons passé Noêl ensemble , mais peu m'importait la dâte.
Nous passons des moments de qualité et d'authenticité, et c'est ce qui compte à mes yeux et à mon coeur
La dépression brutale et le raptus suicidaire de mon mari me ramène encore plus à aller à l'essentiel
Dans mon couple , j'étais celle qui relativisait, qui positivait qui sécurisait qui remettait en question ...
c'est peut être pour cela que dans cette tempête , je suis toujours debout et j'avance
Hier , mon fils est parti pour un treck en Espagne, il est parti à pied, il m'a proposé de l'accompagner un bout de chemin , en dehors de tous les mots marcher ensemble ces quelques kilomètres  avec lui a une telle portée symbolique à mes yeux...
Il part pour un mois, il sera sûrement avare de me donner de ses nouvelles, mais il fait son chemin, il sait mon amour , ma confiance et ma fierté de l'avoir pour fils

Hier, j'ai rappelé mon frère que je ne pourrai pas faire ce que nous avions prévu , je vais mal et je ne veux pas que ses filles me voient ainsi.
Il est revenu sur nos échanges, il a temporisé certains,modifié ses dires, c'est comme s'il me mettait en posture de ne pas comprendre , de folle.

Je lui ai dit que je n'avais pas besoin d'entendre tout cela en ce moment mais que c'était fait et que j'allais mettre de la distance entre ma famille et moi, lui compris, tout cela calmement, il semble avoir compris, il dit qu'il est désolé,
 j'ai le coeur plein de larmes , en plus du deuil de mon mari il me faut accepter que ma famille est toxique encore plus que je ne l'imaginai et que je dois m'en tenir éloignée le plus possible

Bonne journée
Orchis

Cassiopée

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Re : je prends conscience, je suis toujours debout dans la tempête
« Réponse #76 le: 03 janvier 2013 à 13:27:47 »
Bonjour Orchis, Bonjour Bluevelvet,

En vous lisant , sur les rapports avec la famille ... je me retrouve... bien évidemment nous n'avons pas besoin de poids supplémentaire notre vécu est tellement terrible , mais comme vous , je ne trouve rien derrière ma soeur , mes parents... rien , pas une écoute , pas un mot de compassion, d'encouragement , c'est plus facile de dire " la vie continue", bien sur qu'elle continue pour eux ... comme s'il ne s'était rien passé  pour moi, pour vous , nous somes aux antipodes ... le monde n'est plus le même , il n'y a plus de couleurs ... plus facile de poser des questions banales comme à un étranger "qu'as tu fait aujourd'hui ?" "manges-tu ?""quel temps il fait chez toi?" tout çà me mine, une indifférence avec un grand "I" , certes nous n'avons pas toutes et tous le même fonctionnement mais quand même ! Il me semble qu'il y a un minimum ... de la décence, de la peine ... d'autant que ces personnes connaissent bien les circonstances du départ de mon compagnon, je l'ai subi en direct...
Alors , j'ai décidé moi aussi de prendre de la distance avec "ma famille' et de me protéger, et aller vers "ma famille de coeur": mes amis qui me soutiennent , prennent le temps de m'écouter de partager, me prennent avec ma peine, mon chagrin, qui sont toujours là et qui ont les mots qui nous apportent un peu de douceur, de soutien et d'encouragement. un nour viendra où je serai prête à expliquer le pourquoi de cet éloignement aux personnes concernées, nous devons d'abord nous occuper de nous , c'est déjà difficile et énergétivore ... Je trouve le soutien aussi sur ce forum où nous partageons nos ressentis, nos conseils, nos petits progrès pour s'accrocher...
Bonne journée à tous,
à bientôt,
Cassiopée     

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Re : je prends conscience, je suis toujours debout dans la tempête
« Réponse #77 le: 04 janvier 2013 à 08:37:23 »
Bonjour à toutes et tous,

J'ai beaucoup lu durant la maladie de mon mari et je lis encore, cela m'a beaucoup aidée. J'ai lu le Prophète, il y a déjà longtemps peut-être faudrait-il que je le relise, vous me donnez une idée.

La violence du geste de mon mari (et sans doute le vécu de sa maladie aussi) me pousse à une quête de douceur et de paix.

Les "histoires" de famille me dépassent sur le plan humain mais je mets déjà énormément d'énergie pour mes enfants et moi même alors tant pis pour le reste de la famille. C'est égoïste de ma part je l'admets mais c'est comme cela. Jamais je ne serai désagréable avec eux mais je n'ai pas envie (ni l'énergie) de rentrer dans ces "histoires" où il y a bien plus "à creuser" à mon avis que les rapports établis aujourd'hui.

Comme vous le réconfort est venu et vient encore des ami(e)s proches et moins proches. J'ai même été étonnée de voir à quel point certaines personnes dont je ne me doutais pas pouvaient être très aidantes.

Voilà, je prends le bon côté de la nature humaine quand il s'offre à moi (c'est génétique chez moi) et je laisse très vite à distance le reste.

Douce journée

BLUEVELVET
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pouche

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Re : je prends conscience, je suis toujours debout dans la tempête
« Réponse #78 le: 05 janvier 2013 à 15:16:33 »
Bonjour à tous,

Un grand silence de ma part durant ces fêtes mais je lis chaque jour vos pensées,sentiments et états d'âme. Je me suis centrée sur mes enfants et la volonté de faire de ces 15 jours de vacances un moment d'apaisement, de joies simples mais profondes, de sorties diverses(théâtre,musées,ciné,ville...),de cuisine pour nous et les autres.Et prendre son temps,pas de stresse que du plaisir nous avons tant besoin de douceur,de calme et de prendre soin de nous. Bluevelvet vous avez tellement raison il faut nous écarter des disputes, des contrariétés,voir tous ceux qui nous aident,nous soutiennent et nous aiment et ne pas s'attarder sur ceux qui peuvent nous être nuisibles.Cela parait être un arrangement avec la réalité,une sorte d'égoïsme,ou la volonté d'effacer toute culpabilité mais avons nous le choix?? Nous sommes vivants,nous les mamans nous devons protéger nos enfants, leur apporter de la joie,de la motivation,de l'optimisme.Je prends à compte une phrase de jean-louis Trintignant "et si nous tentions d'être heureux ne serait-ce que pour montrer l'exemple."Alors bien sûr je souffre mes enfants souffrent mais nous avons la vie en nous et nous voulons le bonheur de chacun d'entre nous sans oublier mon mari,leur papa mais au contraire en l'associant à notre vie d'aujourd'hui,pas un instant il est hors de nous. Bien sûr rien n'est simple,bien sûr je suis déchirée,mes nuits sont courtes et la culpabilité rôde et me met à terre bien souvent alors je lutte pour eux et pour lui,pour mener à bien tous les projets que nous avions en particulier pour nos enfants.
Il faut autant que possible nous protéger,nous enrober de douceur,de lectures optimistes,vraies et profondes,savoir gratter le moindre petit plaisir dans les gestes les plus simples. C'est vrai que nous connaissons un traumatisme immense depuis bientôt 14 mois dans mon cas mais comme vous le dîtes Bluevelvet il peut y avoir encore pire.
Bonne journée à tous et bonne année 2013,bonne dans le sens douce,paisible,sereine.
Pouche

marie-o

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Re : je prends conscience, je suis toujours debout dans la tempête
« Réponse #79 le: 08 janvier 2013 à 10:11:25 »
Bonjour,
hier je devais reprendre le travail
et, je me suis retrouvé dans l'impossibilité d'y aller, angoisse++++ la peur irrationnelle que mes enfants fassent le même geste que leur père resurgit et le chagrin à fleur de peau
donc arrêt pour une semaine je revois mon médecin avant la reprise pour faire le point
je savais que le mois de janvier allait être difficile, mon mari s'est pendu le 1er février
je prends soin de moi en accueillant ce qui vient en exprimant
je sais trop ce que cela peut faire de ne pas s'écouter, je l'ai vécu il y a 9 ans, je me suis fracturé le col du fémur en tombant la nuit dans l'escalier et ma première pensée a été "enfin quelque chose qui m'arrête",
 mon père était décédé 11 mois avant;et, des conflits violents  dans ma famille (menaces de mort, entre autres) sont apparus par rapport à la succession , j'ai eu une position différente des autres ne demandant rien , ma seule exigence était que ma mère ne se démunisse pas à notre profit et que l'outil de travail de l'un de mes frères ( exploitation agricole) soit préservé.

Voilà où j'en suis à ce jour.

amicalement et douceur
Orchis


marie-o

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Re : je prends conscience, je suis toujours debout dans la tempête
« Réponse #80 le: 08 janvier 2013 à 16:28:11 »
Rebonjour,
J'ai commandé , il y a 3 mois un nouveau lit et une table
Il ne m'était plus possible de dormir dans notre lit
mon mari devait faire un montant de lit en bois, je l'ai acheté
il devait réparer la table de sa grand mère que nous utilisions , j'en ai acheté une autre
J'ai reçu ces meubles la semaine dernière
Le changement de lit ne m'a rien fait ,j'avais changé de chambre et dormait dans un lit une place depuis plusieurs mois
Mais la table...
Je ne pensai pas avoir si mal, jamais il ne s'attablera autour pour partager un bon repas , d'ailleurs je ne cuisine plus , moi qui aimai tant cela,
 Il aurait pu fabriquer cette table, et je réalise que mon choix s'est porté sur des meubles qu'il aurait choisi , qu'il m'a appris beaucoup sur le bois et sa mise en oeuvre, sur la qualité du travail
Cette table acte sa mort d'une certaine manière , et ma vie sans lui. Et,les  souvenirs commencent à revenir par ces meubles, il m'a tant apporté et appris, nous avons passés tant de bons moments, ils sont enfouis au fond de mon coeur  , personne ne pourra me les ôter

amitié et douceur
Orchis
« Modifié: 08 janvier 2013 à 23:13:00 par orchis »

marie-o

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Re : je prends conscience, je suis toujours debout dans la tempête
« Réponse #81 le: 08 janvier 2013 à 23:21:45 »
Bonsoir,
j'ai revu avec ma psy le dysfonctionnement familial , les choses se font plus claires , maintenant, d'autant plus que j'en avais pris conscience, mais me refusait inconsciemment d'y croire.
Je vais avoir un énorme travail de déconditionnement à faire , en parallèle de mon travail de deuil.
Maintenant , quand j'agis , je me pose 2 questions pour qui? pourquoi? et j'essaie de m'apporter la réponse la plus honnête possible.
et, je sens au plus profond de moi, que je vais retrouver les moments heureux vont revenir, ces moments précieux, rien ne pourra les effacer,ils sont caché dans le brouillard de la violence de mon mari, je les devine.

Douceur et amitié
Orchis

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Re : je prends conscience, je suis toujours debout dans la tempête
« Réponse #82 le: 09 janvier 2013 à 06:36:48 »
Bonjour à toutes et tous,

Pouche c'est doux de vous lire et d'avoir de vos nouvelles, douce année à vous et vos enfants.

Orchis, votre crainte vis-à-vis de vos fils est-elle justifiée ou est-ce vous qui craignez cela ?

J'avoue qu'il y a très longtemps que j'ai fait le travail de déconditionnement de ma famille et des autres aussi.

Je suis ce que je suis avec mes défauts et mes qualités et je l'assume c'est cela le plus important pour moi : savoir qui l'on est et assumer ce que l'on est. Et c'est l'exemple que je donne à nos enfants. On peut se tromper et nos erreurs nous construisent. Je fais attention à ne pas blesser mais on peut parfois blesser mais on s'excuse. Croyez-moi je suis toujours en vie et bien VIVANTE.

Tout cela fait partie de la nature humaine, c'est le ON soi-disant politiquement correct qui façonne la société où la plupart du temps tout n'est qu'illusion et poudre aux yeux.

Nous avons entrepris des travaux à la maison, et cela nous fait aussi penser à papa mais cela n'est pas triste, c'est doux en ce qui concerne mon cadet et moi même (pour mon ainé qui vit au loin c'est encore diffile, il est encore en colère contre papa et je respecte cela, le chemin n'est pas le même, ni avant, ni après), c'est subtil au début on se surprend à parler de papa et l'on est étonné que l'on puisse en parler sans peine et avec douceur.

Voilà le chemin à la maison, si cela peut vous aider.

Douce journée à vous toutes et tous

BLUEVELVET



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marie-o

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Re : je prends conscience, je suis toujours debout dans la tempête
« Réponse #83 le: 09 janvier 2013 à 09:02:56 »
Bonjour à tous,

Merci de votre réponse Bluevelvet, je vous souhaite de continuer sur le chemin de la douceur

Je croyais m'être déconditionnée comme vous dites, j'avais fait une partie du cheminement mais pas totalement, et, du coup, je suis obligée de m'y remettre
Je partage totalement votre point de vue ,
 "Je suis ce que je suis avec mes défauts et mes qualités et je l'assume c'est cela le plus important pour moi : savoir qui l'on est et assumer ce que l'on est. Et c'est l'exemple que je donne à nos enfants. On peut se tromper et nos erreurs nous construisent. Je fais attention à ne pas blesser mais on peut parfois blesser mais on s'excuse. Croyez-moi je suis toujours en vie et bien VIVANTE."

Je réfléchis, et, je vois maintenant où j'avais et j'ai mal à ma famille d'origine,
La douleur prend le large, le travail de "déconditionnement" s'est mis en route.
 D'avoir refusé pour Noël à ma mère et à une de mes soeurs de passer un moment avec elles m' a fait sortir du rôle de victime vis à vis d'elles , je redeviens sujet responsable de ce que je suis et de ce que je fais, je l'ai fait pour moi, pour respecter mes besoins et sans ressentir de culpabilité , j'étais dans le vrai.
Peut-être ont-elles été blessées?
Mais elles ne m'ont pas montré jusqu'à présent leur capacité à m'accepter telle que je suis avec mon chagrin et mon travail de deuil, J'ai entendu des jugements, des interprétations, des injonctions de me faire soigner, comme si mon chagrin , ma souffrance liée au décès de mon mari étaient pathologiques.
Elles veulent sans doute que j'aille mieux vite... Elles ne savent pas...

Je suis en arrêt, et, je me culpabilise (" conditionnement" ) d'y être.
 Je me pose la question honnêtement , es-tu prête à aller travailler?(travail que j'aime, où je m'épanouis)
Et, sentiment de panique, je ne peux pas,
J'ai besoin de cette pose, de me faire douceur, de respecter ce temps si particulier qu'est le mois de janvier, le mois où mon mari a montré les signes de sa maladie : cette dépression mélancolique qui est apparue d'une manière si brutale, si incompréhensible pour moi
Je revis les jours , le compte à rebours à commencer .Je me rappelle ce dimanche 8 janvier où il a échaffaudé des projets concernant ce pavillon que nous venions d'acquérir, il voulait tout faire de lui même et il avait des idées , des projets de transformation incroyables. je n'ai pas voulu le freiner , je lui ai dit pourquoi pas,  il était heureux, nous étions heureux,nous avons mangé la galette des rois chez nos amis, moment gai et insouciant.
Puis j'ai fait ma semaine de travail, lui a commencé des travaux de taillage dans le jardin de ce pavillon, il faisait froid , gris, humide, brumeux.

Quant à mon angoisse concernant mes enfants, c'est quelque chose qui m'appartient, mais je sais que tout peut arriver, accident de la route, accident d'escalade...
J'ai ressenti cette même angoisse quand mon père est décédé brutalement, et, également, pendant les 2 mois qui ont suivi le décès de mon mari.
La vie est si fragile, tout peut arriver ...
Mon cadet , 1 mois après , le suicide de son père, sous l'effet de l'alcool et du chagrin a eu un comportement qui aurait pu l'amener à mettre fin à ses jours, heureusement il n'était pas seul ,il était au rez de chaussée, il s'est blessé au genou.

Amicalement
Orchis

Cassiopée

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Re : je prends conscience, je suis toujours debout dans la tempête
« Réponse #84 le: 09 janvier 2013 à 18:26:47 »
Bonsoir Orchis,

Quand je lis quelques unes de tes lignes je reconnais ce ressenti vis à vis de la "famille" , je comprends ... cela fait mal d'être confronté à cette dure réalité... moi aussi j'ai eu droit de ma soeur " la vie continue..." , de ma mère " arrête de pleurer, va voir le docteur..." elles jugent , interprètent, mais que peuvent -elles comprendre ? Elles n'ont pas envie de m'acccepter telle que je suis en ce moment avec mon chagrin ... ça fait mal , cela rajoute un poids à celui que nous avons déjà. Les questions qu'elles me posent quand elles m'appellent: "quel temps il fait ?", "Qu'as tu fait de beau?"Tu manges au moins ?" que du banal , surtout elles n'abordent pas le côté chagrin et moral ... Elles font comme si il ne s'étaient rien passé, alors qu'elle connaisse la situation dans tous les détails... Alors je rentre dans ma coquille et j'en ressors que pour être avec mes amis qui sont là pour parler du "sujet" ... comme si nous avions eu le choix... à ce jour je n'ai même pas rencontré sur le forum une personne qui a vécu la même histoire que moi... Les amis , comme hier soir à 20h où j'étais en détresse , énorme crise de larmes, angoisses , j'ai appelé leur demandant un quart d'heure d'écoute qui finalement s'est traduit par 1h15 au téléphone.... J'aimerai tellement me construire une carapace envers ceux qui préfèrent rester aveugles , sourds face à notre souffrance...
Heureusement que ce forum existe...
Merci à vous toutes pour vos écrits
Bonsoir,
Cassiopée

marie-o

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Re : je prends conscience, je suis toujours debout dans la tempête
« Réponse #85 le: 09 janvier 2013 à 22:42:21 »
Cassiopée,
comme je te l'ai écrit,j'ai rencontré une personne qui a vécu la même chose que toi , son histoire est si terrible , elle me l'a raconté , cela fait 15 ans que c'était arrivé...
Je ne peux te dire que je crois deviner ta détresse, je n'ose dire comprendre car être spectateur est à mes yeux pire que de découvrir
Si je peux me permettre ,  où en es tu? as tu des flash?
j'ai eu la chance d'en avoir très peu, mais c'était tellement terrible

quant aux autres , je crois que c'est dépensait de l'énergie inutilement , ils ne peuvent comprendre car il leur faudrait avoir vécu la perte . et, il y a peu nous en faisions partie, nous ne savions pas. c'est plus compliqué en ce qui concerne la famille d'origine , car l'affrectif et l'histoire familiale s'en mêle

Amicalement et beaucoup de douceur
Orchis

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Re : je prends conscience, je suis toujours debout dans la tempête
« Réponse #86 le: 10 janvier 2013 à 06:51:36 »
Bonjour à toutes et tous,

Cassiopée, je ne connais personne qui a vécu votre histoire. Je pense qu'être spectateur doit démultiplier ce sentiment d'impuissance que l'on a après le suicide d'un de nos proches. Je suis désolée, je ne suis pas aidante. Continuez si vous le voulez bien à exprimer votre ressenti, nous serons là pour vous lire et vous répondre selon nos capacités.

Orchis, mon travail de déconditionnement s'est lissé depuis une trentaine d'années. Aujourd'hui je suis contente du travail accompli, je crois que ce travail n'est jamais fini dans la mesure où l'on accepte de se remettre en questions. Pourquoi culpabiliser d'être en arrêt ? Vous en avez besoin, prenez ce temps pour vous.

Il y a quelques mois, je suis rentrée du travail et mon cadet m'a dit : après-midi j'ai voulu rejoindre papa (il n'avait pas bu). Je l'ai beaucoup écouté, je l'ai laissé parler encore et encore et toujours de papa et de sa relation finie. J'ai demandé à mon mari, son papa, de l'aider. Mon mari l'a aidé (je l'ai raconté sur ET MAINTENANT). Nous parlons actuellement toujours énormément, je l'ai déjà dit je suis une mère et je peux tout entendre de mes enfants et j'ai beaucoup entendu de la peine et la colère de mes enfants.

Mon cadet fait de la moto et mon aîné vit loin, tout peut arriver, je le sais et encore plus depuis le décès de mon mari mais cela ne m'angoisse pas je le sais c'est tout. Je vis le présent et je "gratte" les petits plaisirs comme le dit si bien pouche.
Pour l'anecdote, mon cadet à eu un accident en voiture il y a deux ans à 100 m de la maison car une personne âgée a fait un malaise cardiaque au volant. Il a du me le répéter deux ou trois fois au téléphone car je venais de lui dire au revoir et je n'arrivais pas à réaliser qu'il m'appelait à l'aide. Tout peut arriver...c'est aussi cela la vie.

C'est dans la vie de tous les jours que l'on peut aider nos enfants à aller "mieux/bien" en leur montrant que les choses ne sont pas toujours aussi négatives qu'elles peuvent le paraître. En ce qui concerne notre petite famille c'est dans cette douce subtilité que nous avançons.

Douce journée à vous toutes et tous

BLUEVELVET



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marie-o

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Re : je prends conscience, je suis toujours debout dans la tempête
« Réponse #87 le: 10 janvier 2013 à 09:58:32 »
Bonjour à tous,

Merci Bluevelvet de votre réponse,
Encore une fois vous trouvez les mots justes pour Cassiopée et moi.

La culpabilité et l'angoisse sont des sentiments qui m'envahissent, je ne peux que les reconnaître , les nommer, et les comprendre: leur origine , leur raison, je m'y emploie avec l'aide de ma psy, et un travail réel de lecture, de recherche et d'écriture,
Et , j'avance tranquillement , je fais ce travail sur moi quand il me devient nécessaire.

 Et, je reviens à l'essentiel .

Je réalise que j'avais déjà compris beaucoup sur ma famille d'origine d'une manière plus ou moins claire,ce qui est facilitant mais je ne voulais pas faire toute la lumière, je refusai d'y croire,
et plus j'avance dans ma prise de conscience, plus je deviens lucide et réaliste, et ma culpabilité viendrait du fonctionnement familial.
 J'ai encore à lâcher .
maintenant je me pose les questions suivantes pour qui? pourquoi,?
si la réponse n'est pas pour moi et mes enfants et notre bien , je ne fais pas.
Je vais gagner en liberté intérieure, en sécurité et mieux appréhender ma solitude fondamentale

Quand à mon regard sur les choses de la vie , il se posait déjà avec une prise de recul , d'une manière positive, allant à l'essentiel, mais il a progressé et progresse en intensité, en profondeur, en perspicacité ,
c'est facilitant pour avancer sur ce difficile chemin de deuil.

Quand à mon regard sur les autres il a gagné en respect, en tolérance , en indulgence, au détour des rencontres
depuis 11 mois, tant  de personnes m'ont livré une histoire de deuil, de rupture,
je me sens de plus en empathie,
 les autres ne savent pas , ils ne savent pas être, pas faire, ils ont leurs souffrances, leurs blessures, ils se refusent à les soigner, ils font souvent avec, comme mon mari , comme ma famille d'origine .
Et la colère m'a quittée...
Que c'est doux!

Je sais que je risque d'avoir des retours en arrière , des effets boomerang, des réactions que je n'aurai pas anticipées comme cette angoisse profonde et paralysante lundi matin avant d'aller au travail,
mais je me sais sur le bon chemin de la vraie vie,
 je peux goûter certaines joies simples de la vie: mes enfants, les amis, la nature, la marche, la musique
je n'ai jamais cru au bonheur, mot trop galvaudé et idéalisé,
 mais j'aspire à vivre en accord avec mes valeurs profondes, en paix dans ma relation aux autres.
Tous les soucis petits et grands ne sont rien comparés à la perte d'un être cher

amitié et douceur
Orchis
« Modifié: 10 janvier 2013 à 10:02:41 par orchis »

Hors ligne BLUEVELVET

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Re : je prends conscience, je suis toujours debout dans la tempête
« Réponse #88 le: 11 janvier 2013 à 06:33:41 »
Bonjour à toutes et tous,

Orchis, j'ai repensé hier à votre angoisse vis-à-vis de vos enfants.

Je ne suis pas dans cette angoisse là par contre j'ai réalisé de façon très claire qu'après mon décès nos enfants seront orphelins, j'ai déjà pris des dispositions en ce sens pour mon décès mais j'espère bien vivre très vieille car je ne voudrais pas laisser nos enfants seuls prématurément.

Notre aîné a un énorme sentiment d'abandon après le geste de son papa, je crois que ce sentiment s'estompera mais ne disparaîtra jamais chez lui.

Ils sont adultes mais ont encore énormément besoin de moi, différemment certes mais ce besoin est bien présent tout au moins dans notre petit noyau, je le vis au quotidien.

Personne n'est à l'abri des retours en arrière, des effets boomerang.

Comme on ne peut rien anticiper de nos réactions/sentiments, ce chemin de deuil nous pousse à aller au plus profond de nous mêmes, à nous connaître mieux, c'est en cela qu'il est "enrichissant" aussi (je n'ai toujours pas trouvé d'autre mot désolée).

Douce journée à vous toutes et tous

BLUEVELVET
On ferme les yeux des morts avec douceur ; c'est aussi avec douceur qu'il faut ouvrir les yeux des vivants - Jean Cocteau

marie-o

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Re : je prends conscience, je suis toujours debout dans la tempête
« Réponse #89 le: 11 janvier 2013 à 15:00:00 »
Bonjour à tous,

Bluevelvet,

J'ai pensé bien sûr à un décès prématuré de ma part
Sur le plan matériel , c'est OK

Je réfléchis à faire une lettre au cas où.
En attendant un jour peut-être d'écrire  mon histoire avec ma famille d'origine et mon histoire avec leur père, et l'histoire de leur père et de sa famille d'origine ( mes beaux parents sont âgés, mes enfants pour l'instant ne sont pas dans l'histoire familiale paternelle, ) et aussi tout mon cheminement de deuil pour que la VIE soit présente pour eux et les générations à venir.

Quant au travail de deuil qui nous enrichit , je partage votre point de vue, il m'amène aussi à aller au plus profond de moi, à me connaître mieux.
Je sais que j' ai trouvé mon chemin avec pour guide mes valeurs enracinées dans le respect , la tolérance et l'appartenance au vivant, au monde ,  à l'humain.
J'oscille constamment entre la tempête des émotions qui émergent sans cesse  (1 an le 1er février que je l'ai trouvé pendu ) et  un sentiment de paix car j'ai la sensation d'être sur le bon chemin et d'avancer avec lenteur et douceur.

Amicalement

Orchis
« Modifié: 11 janvier 2013 à 15:01:45 par orchis »