Ladybug,
Ton histoire me touche beaucoup.
J'y vois des similitudes avec la mienne.
Jespere de tout coeur que tu parviendras à trouver ton équilibre, tu en as déjà la volonté.
Comme toi, j'ai l'impression que Ludo est parti loin mais n est pas décédé. Peut être car comme toi, je n'ai pas vu le corps. Cela ne facilite pas le deuil.
L'épreuve à la gendarmerie reste aussi gravée.
Tu écris :
" oui, je suis coupable. De n'avoir rien pu faire. De ne pas avoir su que c'c'était le dernier appel. Un appel au secours. Un aurevoir"Je ressens exactement la même chose que toi.
Je ne me sens pas responsable de son geste, mais je m'en veux énormément de n'avoir rien fait.
Je ne comprends toujours pas ce geste. Comme toi, je m'en veux de ne pas avoir vu, de ne pas avoir compris, de ne pas être parvenu à décrypter son appel de détresse, son immense désespoir. En dehors de son travail, comme toi, je suis la dernière personne à qui il a parlé. Cela reste donc très dur à vivre car je sens bien, au fond de moi, que j'étais la seule personne en qui il avait confiance, qui aurait pu le sauver. C'est si triste, si inacceptable comme geste.
Comme toi, je m'en veux de ne pas avoir mesurer son mal être qui était très profond, mais qu'il masquait aux yeux du monde, certainnement car il considérait que personne ne pouvait rien pour lui.
Comme toi, même s'il avait coupé le lien avec le monde, je pense qu'au moment de l'inexorable, il était sous l'emprise de l'alcool ou de substance, pour se soulager je pense. Je le connais, il n'aurait pas pu faire ce geste sinon, il était bien trop sensé. Je n'ai pas souhaité demander à sa famille les détails précis de ce qu'il avait ingéré, c'est déjà suffisamment triste comme cela.
Pour rebondir, la clé est deb parler, encore et encore.
Ne rien laisser t'empoisonner.
Le soutien d'un thérapeute est essentiel si tu sens que tu restés bloqué.
De mon côté, i'ai essayé. La première séance a été très bénéfique, elle m'a permis d'enlever un peu de culpabilité.
La seconde séance était plus superficielle, je pense que je n'arrivais pas à me "lacher" complètement. Du coup, j'ai arrêté. Peut être que je reprendrai. Comme toi, je n'éprouve aucune colère. Je suis complètement accablé par le désespoir de LUdovic, cela m'étreint le cœur. Il y a certainnement un travail à faire de ce côté là.
C'est un peu bateau, mais il faut accepter, pour revivre, l'idée que le suicide a sa part de mystère, c'est un geste profondément intime qui nous échappe. Mais comme toi, je refais (moins souvent aujourd'hui) le film, je recolle les morceaux et son mal être me semble évident.
En tous les cas, je te souhaite un très grand courage.
La vie est belle
Et tu (nous) avons le droit de profiter de cette chance qui nous a été donnée de vivre.
La leçon qu'il faut tirer est que la vie est fragile, qu'il faut apprendre à profiter de chaque instant.
J'espère que mon message n'est pas contreproductif pour toi. C'est plus mon témoignage que je t'envoie. Comme tu le mentionnes, cela fait beaucoup de bien de parler avec des personnes qui comprennent ce que l'on ressent. Cela permet de sortir un peu de "notre prison".
te lire m'a fait du bien.