Bonjour Marlène,
J'ai lu ton fil, qui m'a bien aidée dans des moments très sombres. Il y a une force, une volonté dans tes posts qui me montrent qu'on est pas foutues (mon histoire est un peu similaire à la tienne).
Je tiens d'abord à te remercier, car sans le savoir tu m'as guidée et donné de l'énergie .
Ce que tu évoques, ne pas se sentir complète, l'angoisse, l'impression d'être morte, j'imagine qu'on devra vivre avec toute notre vie, malheureusement. Le traumatisme est énorme, ce qu'ils ont fait dépasse l'entendement.
Ils ont bousillé notre vie et celle de nos enfants, c'est une réalité.
Pour autant, j'essaie, au bout de 3 mois et demi, de prendre un peu le contrôle. C'est-à-dire que je vais tâcher de décider jusqu'où je suis prête à souffrir de ce qu'il a fait.
Nous avons vécu l'horreur, nous subissons les conséquences de leur connerie, mais je ne veux pas me considérer comme une victime de son meurtre.
Il s'est tué et a emporté une partie de moi, mais il n'aura pas d'emprise sur mon futur. Il y aura une place, parce que je le souhaite, mais je suis moi, et je le resterai.
Je sais qu'il y aura jusqu'à la fin de ma vie des moments où j'irai moins bien, comme toi.
Je veux juste finir ma vie en profitant de beaux moments, les cueillir quand ils se présenteront.
Tu revis sans doute des moments douloureux avec ces travaux. Des souvenirs doivent se réactiver, et la souffrance aussi.
Je pense par ailleurs que le pardon pourrait te soulager, car il me semble que le père de tes enfants te hante toujours.
La seule façon de se débarrasser des fantômes, c'est de leur pardonner, et les laisser partir.
J'espère ne pas te blesser en écrivant tout ceci.
Je t'envoie beaucoup de douceur, Marlène, et bravo, très sincèrement, pour tout ce que tu as accompli.
Tu peux être fière de ton parcours et de ta famille.