Si tu savais Marc comment tes mots sont les miens, combien d'années aussi, 13 aussi, notre fils a souffert, lutté, pour finalement s'écrouler et nous laisser, nous tous, son père, son frère, sa sœur et ses deux petites "louloutes", ses nièces adorées. Il en a vu des médecins, impuissants, le dernier il l'a consulté 2 jours avant son décès, des psychiatres pour lesquels il avait l'impression d'être un papillon cloué et observé par un œil glacé, dans une clinique dans laquelle il est allé de son propre gré ou malgré, il est devenu en une semaine un "zombie", ressorti de cette clinique dans un état pire que celui où il était entré, il a subi des "électrochocs" qui devaient peut-être améliorer son état, nous l'avons laissé là et sommes partis en pleurant, il ressemblait à un enfant qui attend un miracle, mais pas de miracle, il a seulement perdu un peu de sa mémoire et puis, en brave petit soldat, il est retourné travailler, essayant de retourner dans le monde des "vivants", mais c'était bien trop dur de donner le change, de travailler et d'être en plus performant, je pourrais écrire une page pour décrire son calvaire et son chemin de croix et l'étonnement de ses collègues, d'amis, de ne pas avoir vu son état. Je te comprends Marc, le chemin n'est pas facile pour nous qui restons et nous sentons si démunis face à ceux qui ne savent pas et ne comprendrons jamais ce que nous vivons. Je regrette tellement de ne pas avoir pu l'aider mieux, de ne pas avoir compris à temps ce qu'il vivait, c'est chez nous qu'il était revenu vivre et c'est là qu'il est parti....
Tous ces traitements qu'il a essayés et souvent pas terminés, théâtre, piscine, méditation, sport, il s'est battu et je suis fière de lui mais si triste aujourd'hui,
C'est bien que tu puisses écrire ce que tu ressens, tu vois que nous partageons tous la même douleur et qu'ensemble nous sommes plus forts, prends bien soin de toi surtout....