Ah, cet après'm, je suis allée à Liège,
et j'ai revu ce petit jeune dont j'ai accueilli, depuis août 2016, les récurrentes pensées suicidaires, et qui, au fil du temps, se bagarre pas si mal que ça pour se désengluer de son cocon et déployer ses ailes ...
En plus, SOLEIL, je sens qu'enfin mon corps se prépare à ressentir LE PRINTEMPS en pleine harmonie ...
Bien sûr, je porte TOUJOURS et POUR TOUJOURS le deuil de Kalahan ...
Ces derniers temps, deux rêves m'ont comme rassurée sur la proximité que j'entretiens au fond de moi, avec ce cher petit.
La conscience du temps qui passe pourrait nous faire croire que l'on se "fait à tout", ces deux rêves, comme un cri de vérité absolue émis par mon cœur, dans l'innocence du sommeil, m'ont assurée qu'il n'en était rien.
Non, on ne se détache pas de tout, certaines taches sont indélébiles, indélébiles.
Et puisque c'est là la VÉRITÉ de mon Amour, c'est tranquille, je suis en deuil A VIE, voilà tout.
Je n'en sortirai pas, quelle vulgarité que d'en sortir.
Comprenne qui pourra, mais cela me rend heureuse en profondeur, de sentir à quel point cet Amour est infini.
Dans le premier rêve, j'étais encore étudiante, et pendant la récréation, je reçois par téléphone, la nouvelle du suicide de Kalahan.
La puissance des émotions ressenties est bien sûr indescriptible, je revis ces choses, dans le contexte anachronique de ce rêve.
Tout d'un coup, je suis coupée de ma vie, les visages de mes condisciples, des profs, la cour de l'école, les locaux, tout devient agressif, dans sa normalité ... et bien sûr je sens aussi cette coupure avec les autres, ceux qui ne peuvent comprendre ...
Le deuxième rêve se passe actuellement, je suis en we chez ma maman, mais on a besoin de qqn pour la plonge à l'hôtel où je travaillais il y a 22 ans.
Si bien que je revois G.G., propriétaire et chef cuisinier de l'établissement à l'époque, revenu comme simple employé, avec la tête de qqn à qui on ne demande pas "Mme va bien ?", cet homme a vécu des misères de ce côté-là, je m'en doute, fagoté comme un pauvre diable qu'il est.
Mais je lui demande "comment vont les filles ?" et alors son visage s'illumine, J. et V. sont deux jeunes femmes magnifiques.
Lui, me demande "et toi, ça va ?" et alors je ressens toute ma peine, tout le mal de ma blessure, mon cœur pleure désespérément bien que cela ne se voie pas, et je réponds seulement qu'il faut bien que ça aille, que je n'ai pas le choix.
Avec l'envie de DIRE, mais qui pudiquement, reste coincée dans ma gorge.
Et puis voilà, on attend à la cuisine, c'est pas encore le coup de feu, les clients sont encore "à l'échauffement", au bar ...
On a encore le temps de causer. Lui aussi a "un truc" à dire, il se confie:
- J'ai vécu un traumatisme.
On passait, en famille élargie, la journée au bord d'un lac, puis il y a eu des remous dans l'eau et j'ai sauvé trois des nôtres qui se noyaient.
Mais j'ai cru qu'ils étaient morts, j'ai eu tellement peur.
Alors moi, j'ai besoin de le DIRE, et ce qui sort, c'est:
- un des miens est mort, il s'est noyé mais dans sa tête.
J'avais tellement mal, mal, dans ce rêve, mais au réveil, d'avoir éprouvé cela sans le filtre de la raison consciente, m'a prouvé la légitimité de mes souffrances ... cinq ans après, OUI, elle sont toujours VIVES et c'est normal, normal puisque j' Aime.
M.