Oh Mammj,
Cesses de pleurer. Tu ne pouvais rien faire. Il est des êtres si sensibles qu'un rien ne les blesse. Qui entre dans la vie à reculons...ou qui se rendent comptent très vite qu'ils ne sont pas de ce monde. Des personnes qui voudraient comprendre le sens de la vie, qui voudraient être avec les autres mais qui sont seuls, si seuls perdus dans leur monde intérieur. Un monde terrifiant de douleur, de non sens
Rien, ni personne ne peut les sortir de cette douleur existencielle...et ils luttent, luttent au delà de leur force. Et ils cachent leur mal être, ils savent si bien donner le change
Et un jour pour un rien, tout bascule. Ils oublient un instant le mal qu'ils pourraient faire. Ils avaient déjà penser au suicide sans trop y croire..mais ils y avaient pense...tout planifié ...et rejeté cette idée. Et un fois, une seule fois, ils n'ont plus eu la force de tenir alors dans un état de douleur paroxistique, ils ont appliqué ce qu'ils avaient pensé, réfléchi et rejeté
Ils veulent se défaire de cette douleur incommensurable qui les ronge depuis des années, ils veulent échapper a cette souffrance qui les bouffe intérieurement depuis des années, chaque jour, chaque minute de chaque jour.
Ils n'ont pas voulu faire mal mais cette douleur qui les habite depuis si longtemps, et contre laquelle ils luttent de manière héroïque, devient insupportable
Tu n'aurais rien pu faire face à ça, même avec ton amour immense de maman
En dépit de l'amour, en dépit de tout, la souffrance intérieure, psychique est telle qu'on veut la fuir....s'échapper
Ce n'était pas contre les autres, c'était insurmontable c'est tout
Il n'y avait aucune haine dans son acte, au plus peut être de l'amour pour essayer de vous préserver, de ne pas être un poids dans l'existence des autres. Un désir de leur donner des chances d'être heureux....c'est raté
Il ne reste aux vivants que le long et dur chemin de l'acceptation. Que de se dire quand bien même il était mon enfant et que je l'aimais plus que tout, je n'étais pas lui, et en lui il y avait cette douleur que rien n'aurait pu soulager.
Tous les êtres que l'on aime plus que nous même, conserve une part intime, inaccessible aux autres....Ils ne nous appartiennent pas, ils sont la chair de notre chair, ils sont mon essentiel, ma vie, mais ils sont autres
Alors il faut leur pardonner, il faut se pardonner de n'avoir pu les aider quand bien même parfois on a su, on a préssenti, on a essayer de se mettre en travers de ce chemin de toutes nos forces, on n'a pas pu. C'était leur liberté de ne plus souffrir encore et encore d'une manière atroce, cette souffrance invisible aux yeux des autres et pourtant bien réelle
D'aucuns diront qu'ils avaient tout pour être heureux...et bien non, c'était une douleur intérieure qui n'avait rien a voir avec les circonstances, avec ce que les autres considèrent être le bonheur. Ils étaient juste différents
Alors il ne reste aux survivants que l'amour. L'amour pétrit dans la souffrance et l'espoir un jour de se retrouver. L'amour que l'on peut leur envoyer pour les aider a se dégager de cette gangue de souffrance
Ce soir ce que je vous dis n'est pas anodin. J'ai été des deux cotés, je comprends les deux cotés
Je ne peux que vous dire cesser de vous faire mal, il y a en chacun de nous une part de mystère...mais par contre ce dont je suis sure, c'est que l'amour donné et reçu n'est jamais en vain. il est votre chemin, il est leur chemin parce que en dépit et contre tout c'est là
Malika