Deuxième anniversaire sans toi ma Chérie... L'an dernier c'était 25 jours après que tu nous as quittés mais... pas pour toujours....
tu es parmi nous....
Tu auras 48 ans demain, tes enfants partent en week end avec leur père et penseront à toi "avec pudeur" comme c'est souvent
le cas.... ils ont fait des choses très intéressantes tu sais cette année, et je rappelle souvent que tu y as largement contribué....
leur père compense le plus possible ton absence... mais jamais il ne pourra te remplacer dans leur vie et dans leur coeur...
C'était lourd tous ces bouleversements auxquels tu as dû faire face et tu as surestimé tes forces... par contre dans ton désarroi
tu as sous estimé l'amour que nous te portons, parce qu'on ne te l'a pas dit assez, parce qu'on n'a pas compris que tu allais
vraiment très mal et que tu avais davantage besoin qu'on te le manifeste.... Comme tu as dû en souffrir...
Ce qui est le plus douloureux, c'est d'avoir pris conscience trop tard des lourds problèmes et de la dépression sévère que tu subissais ma Cath au moment où tu es revenue frapper à ma porte pour de l'aide.... Comment pouvais-je mesurer la gravité de la situation ? Moi qui croyais que tu avais juste besoin d'être logée en attendant que les travaux de ton logement soient terminés.....
Comment pouvais-je savoir ce qu'il fallait faire.... ?
Depuis je ne vis plus... j'essaie de tenir debout le temps de terminer certaines démarches, ce que j'ai redit à ma psy hier...
Chaque nuit, je me réveille et pendant des heures, tout haut, je refais notre programme à toutes deux : voilà quelle est la priorité selon toi ? Aménager ta maison... rechercher un emploi pas maintenant vu ton état dépressif.....
Mais nous allons mettre en place des visites plus fréquentes avec tes enfants, il ne faut pas que tu restes dans cet hôpital où l'on te transforme en petit légume, tu es majeure sors.... on va se faire conseiller par plusieurs médecins... il faut que tu parles, par contre les autres : les critiqueurs, on va leur clouer le bec... Je vais, pour ce qui me concerne, me faire guider par quelqu'un de neutre pour mieux te comprendre, être à ta seule écoute, viens assieds-toi au lieu de tourner en rond et de ruminer, pleure sur mon épaule, je ne te juge pas... accorde-toi le temps de te soigner, d'aller mieux... mets ta honte de côté, tout doucement, tu prendras le temps, mais tu y arriveras... et puis si parfois je m'impatiente, parce qu'on ne m'a pas parlé de ton ralentissement psychomoteur, fais-le moi observer car de l'énergie j'en ai encore pour deux ; sache que je t'aime, que tes enfants t'aiment, nous allons les impliquer dans ta guérison.... Dis-toi que tu n'es pas seule, nous sommes avec toi. Nous avons besoin de toi.
Et puis, la réalité cruelle reprend sa place, je ne peux plus dormir, étouffée par mes sanglots, mes regrets et ma culpabilité... de ne pas avoir pu mettre en place tout ce qu'il aurait fallu pour l'accompagner dans sa lutte, car elle luttait. Je la vois encore portant simplement ses lèvres à mon verre de vin, pour ne pas mélanger médicaments et alcool... Elle avait décidé d'arrêter la cigarette et veillait à manger sainement, tout cela dans l'espoir d'aller mieux et puis... un soir tout a basculé parce qu'elle s'est retrouvée seule dans une crise de panique ou/et suicidaire ?
Ma Cath, nous avons été à a côté de la plaque et tu t'es cru abandonnée ; maintenant il me faudra te survivre encore combien de temps ? Toi, si jeune de caractère, si joyeuse, si créative, avec tant de ressources en toi quand tu allais bien, tu t'es laissée atteindre par ces ruptures, trop, puis la maladie a eu raison de toi.... Comment veux-tu que je me fasse à cette réalité, nous t'aimons tant... mais avons été si nuls pourtant !
Ma souffrance ne s'arrêtera que lorsque je t'aurai rejointe... Je t'aime, nous t'aimons ma Chérie...