Bonjour à toutes et tous....
Il convient en effet, et il est surtout prudent, de faire la distinction entre "déprime et dépression"....
Si les raisons qui ont mené un proche à un suicide sont différentes, Marie-o en parle aussi dans son fil "la faute à qui" post du 24 mai.... l'issue est "majoritairement" semblable : mettre un terme à une souffrance indicible, pas toujours perceptible par l'entourage, mais certainement insurmontable pour celle ou celui qui la vit dont le "psychisme est épuisé" comme vous le dites Mélie.
Gardons-nous par conséquent de faire des généralités...
France-dépression mène des campagnes pour une prise de conscience de ces dépressions qui tuent... et info-dépression.fr documente assez bien sur cette pathologie encore niée... mais on n'en entend parler que lorsqu'il est il est trop tard....
Il appartiendra de plus en plus aux professionnels de santé de s'entourer des proches, à chaque fois que cela est possible, ces derniers peuvent "être des aidants"... et non les écarter comme cela a été le cas pour nous....
Ce que le énième "plan psychiatrie" prévoit mais.... que de mentalités à changer dans le corps médical.
Nous avons été laissés dans l'ignorance de tout !
Je me trouvais seule avec ma Cath revenue vers moi après 22 ans de vie de couple, j'étais tiraillée entre l'urgence de la soutenir
et les pressions de l'entourage, ma famille et mon ex-gendre, qui trouvaient qu'elle ne se reprenait pas ainsi vite en main,
que c'était de la mauvaise volonté....
Je n'avais aucun médecin de notre côté pour prouver qu'elle était malade, qu'il fallait lui laisser le temps de se soigner....
Voilà pour le cas de ma fille !
Hier, dure journée, le 1er juin 2011, elle était sortie de l'hôpital, sans que sa pathologie soit nommée, avec un traitement léger pour un mois, sans entretiens rapprochés, ce qui devait être prescrit après sortie.... Nous avons feint elle et moi de croire qu'elle était "guérie" alors que nous étions hyper inquiètes !
Au lieu de lui permettre de passer quelques heures avec ses enfants, l'ex-conjoint, avec une grande désinvolture, nous a laissés les deux enfants plusieurs jours d'affilée.... (au moment de la pentecôte, mi-juin l'an dernier)
Je suis restée avec elle, heureuse elle a aidé, tout s'est bien passé ; j'avais de la force pour deux, mais accusait un peu la fatigue, elle était lucide pensait qu'elle dérangeait tout le monde...
C'est ainsi qu' après un peu plus d'un mois de cette incompréhension des uns et des autres, peur d'être "larguée",
peur de ne plus récupérer, de perdre aussi sa dignité, un soir où elle ne parvenait pas à mettre en place avec le père, une rencontre avec ses enfants, elle nous a quittés... Personne n'avait envisagé, ni n'a su lui éviter le pire !
Presque 11 mois (le 10) après ce drame.... les grandes G.... , les "t'a qu'à" "faut qu'elle" se sont tus... on n'entend plus personne !
Hier, ma jeune soeur, qui a pourtant perdu son mari et sa fille d'un cancer, m' a appelée pour me dire : "dis-toi qu'elle l'aurait fait un autre jour".... Des paroles très aidantes...
Je veux bien excuser mais je suis lasse, étant l'ainée, de toujours devoir faire preuve de compassion et d'indulgence....
Qu'on ne m'appelle plus, c'est tout ce que je leur demande....
Que de fois ma fille m'a dit : "en dehors de réunions certains jours de fête on ne peut pas leur faire confiance Mamm", elle savait de quoi elle parlait.... J'ai réagi trop tard.... rien ne sera plus comme avant, le deuil de ma fille en entraîne d'autres inévitablement.... et ceux-là sans regret !
Par contre, pour le moment je ne peux éviter de me trouver face à mon ex-gendre, qui n'est pas en paix avec lui-même, lorsqu'il vient rechercher ma petite-fille de temps à autre, une confrontation fugace mais douloureuse, créant un malaise de part et d'autre...
Les "pourquoi", dont parle C. Fauré, ne cessent de me "harceler" depuis bientôt 11 mois, le 10....
Aujourd'hui, ce que je veux, c'est vivre mon chagrin jusqu'au bout.... Je ne veux pas qu'on m' en détourne... je ne crois pas du tout qu'il soit nécessaire d'en passer par là pour "grandir" à mon âge de surcroït... Je ne peux ni ne veux me divertir, les moments
de heureux de ma fille sont encore trop brouillés par sa souffrance des derniers mois qui fait écran !
Je ne peux encore oublier...
Bon nombre d'entre vous me comprendront....
Chaleureusement. Mamm'j