Cabrau ,
n'aie aucune crainte tu n'oublieras jamais Aéline, ni le son de sa voix, ni son rire, ni rien d'elle.
Le père de mes enfants est décédé il y aura 30 ans le 23 novembre prochain. J'ai continué ma vie, mais chaque jour depuis tout ce temps j'ai au moins une pensée pour lui. Notre fils aîné Xavier à choisi de rejoindre son père le 30 mai 2011, quelques semaines avant son vingt neuvième anniversaire. J'avais si peur d'oublier un détail le concernant que j'ai pris un gros cahier dans lequel j'écrivais chaque jour mes souvenirs de lui, mes pensees, ce que j'aurais aimé lui dire. ...
Depuis un an environ je fais des livres photos, d'abord pour mes petites nièces qui m'ont dit ne plus trop se souvenir du visage de leur tonton Xavier adoré. J'en ai fait un pour mon fils cadet qui n'avait que deux ans à la mort de son père, regroupant toutes les photos de mon mari avec nos enfants.
ma chère Cabrau, ma malheureusement longue expérience des deuils m'à beaucoup appris, dont la première chose est il faut laisser du temps au temps.
ton deuil est encore si récent, tu culpabilises, tu ne comprends pas. Mais on ne comprend jamais ce qui a poussé nos enfants à commettre ce geste, malgré les lettres laissées.
Petit à petit, un petit pas après l'autre, un jour après l'autre on survit.
Prends soin de toi, écoute ton coeur et ton corps, fais toi aider si tu te sens couler . Tout ce que tu ressens et penses est normal dans notre situation de parents endeuillés.
Aujourd'hui tu es en état de choc ,
le texte de Vanech me semble une excellente idée pour faire comprendre aux autres ce que l'on ressent. Je vais m'en inspirer pour certains membres de ma famille !
Moi j'ai eu la chance d'avoir quelques amies avec lesquelles j'ai pu beaucoup parler, raconter. Aujourd'hui encore je parle de Xavier au quotidien, il est en fond d'écran de mes ordinateurs, tablette téléphone,. Je regarde souvent ses photos, une lumière éclaire en permanence sa photo.
Aujourd'hui j'ai intégré la mort de mon fils dans ma vie, et j'arrive à gérer les moments de desespoir lorsqu'ils reviennent.
Et aujourd'hui , presque cinq ans après, le souvenir de mon enfant m'accompagne toujours et partout, souvent dans les larmes mais de plus en plus dans un immense sourire
Comme le dit Federico, notre deuil est à vie. Mais nous pouvons continuer notre vie.
Parle nous d'Aeline, aujourd'hui pour moi elle a rejoint les autres papillons de la vie, mon fils Xavier, Raphaël le fils de Federico, Sophie la nièce de Fleurdecoton, Kalahan le neveu de Souci, Rodolphe le fils d'Hortensia et tous les autres
Je t'embrasse fort et envoie beaucoup de courage à toi et toute ta famille