Christom :
le deuil qui vient de frapper chacun d'entre nous, nous aura fait grandir ... qu'en pensez-vous ?Bonjour à toutes et tous
pour ma part : le deuil a été comme un tsunami, il a tout balayé sur son passage.
il ne restait que très peu de chose, tout était en lambeau.
à ce moment je pense que le système physiologique, hormonal, psychologique se trouve complètement en surcharge en surtension et qu'il se met en veille, privilégiant certains circuits nerveux au détriment d'autres.
tout mon système émotionnel était grippé au détriment ce qui m'a permis de faire ce que nous devons tous faire (papiers, enterrement etc etc...)
une fois ce stade passé, c'est l'ouverture des vannes, un flux ininterrompu d'émotions, de réaction, d'apathie...
en même temps, il y a déjà comme un travail inconscient en souterrain ou l'organisme essaie de retrouver un équilibre à tout prix.
réactivant des ressources, des capacités (endurance, courage, patience, foi...) celles si dépendent de tout un chacun, ce qui nous permet de ne pas mourir.
j'ai pris conscience dans ce champ de ruine qu'il me fallait me reconstruire et comme dans tout (grand ménage) on vire le superflu et on va à l'essentiel, puis on peaufine on ajuste, on essaie de retrouver un sens à sa vie, on fait un bilan de ce que nous sommes et ce que nous voulons.
ma priorité était de retrouver une paix intérieure, au début juste qlq minutes pour pouvoir au moins durant ce court labs de temps ne plus penser.
alors il m'a fallu prendre sur moi, ne plus me victimiser et réfléchir sur justement mes croyances, mes actions, mon rapport à l'autre, épanouir certaines qualités que je laissais à l'abandon.
étant très volontaire et très endurante, j'ai du aller loin dans la souffrance pour enfin lâcher et accepter.
j'ai développer alors le pardon, envers moi même au début, ce qui a l'avantage par la suite de ne plus juger l'autre non plus et élimine bcp de tensions nerveuses.
la culpabilité est un poison terrible, mais qui a aussi l'avantage de nous faire voir ce qui est dualiste en nous.
je pense qu'il faut beaucoup de courage, de tendresse, d'abnégation pour se regarder réellement tel que nous pensons être.
j'ai compris que je n'étais pas cette personne, je reproduisais un fonctionnement familial très invalidant, le manque de lucidité, le manque de compassion, l'intransigeance.
je me suis sentie libérée lorsque j'ai compris cela et en même temps je me suis libérée de certaines relations toxiques ce qui m'a permis de développer et d'enrichir de saines relations.
j'ai gagné en autonomie et liberté donc oui, ça m'a fait grandir.
j'ai revisité un sens profond de certaines vérités aussi infondées, comme un enfant ne doit pas mourir avant ses parents, ou c'est impossible de se remettre de la mort de son enfant, c'est presque immoral.
j'ai viré tout ça et pris conscience du poids de l'éducation trop souvent invalidante que la société se donne des valeurs, des limites, simplement parce qu'elle a peur de ne pas pouvoir tout contrôler.
la vie reprenait une place de force ainsi que l'humilité.
maintenant quand je peux faire, je fais, je n'attends pas de faire, surtout les beaux projets, comme les voyages que je remettais toujours au lendemain.
des rêves aussi que je matérialise, je me donne des droits que je m'interdisais avant.
puis maintenant, je me fous de certaines réflexions, certains commentaires, j'y voit encore une volonté de domination de l'autre, et je n'en veux pas.
alors j'ai gagné en lucidité.
puis je sais maintenant que la vie est courte et que c'est maintenant que je dois vivre et non demain selon mes désirs, mes choix.
et vivre pour moi, c'est être respectueuse de ce que je suis devenue et de la relation que j'ai avec la vie.