Bonjour Byuti,
J'ai aussi perdu mon compagnon il y a 3 ans, et l'épuisement, je connais aussi.
L'épuisement émotionnel pendant et après l'avoir accompagné pendant les 4 mois de sa maladie, un cancer très agressif qui l'a dévasté rapidement, physiquement et psychiquement.
L'épuisement professionnel puisque depuis 3 ans, étant fonctionnaire mais en équipe " volante ", j'ai eu des postes de travail éloignés de mon domicile, entre 70 et 120 km, trajets que j'effectue en voiture.
Depuis septembre, je travaille à 100 km de chez moi, 2 h 30 de trajets quotidiens, départ à 7H le matin, retour à plus de 19 h30, et comme toi une loque en arrivant, plus de vie sociale, plus le courage de faire quoi que ce soit.
Mes nuits ont longtemps été ponctuées de réveils toutes les 2 heures, cycles du sommeil léger, mais aussi réminiscences de la maladie de mon mari puisque je mettais mon réveil à sonner toutes les 2 heures pour lui donner ses médicaments.
J'ai retrouvé un sommeil "presque normal" après avoir déménagé. Le changement d'environnement a été très salutaire et ma maison m'apporte beaucoup d'apaisement. C'est mon refuge et le seul lieu où je n'ai jamais pleuré, même si j'y ressens fortement à la fois la présence, et l'absence, de mon amour . Et même s'il n'y a jamais habité.
Un jour, une amie " veuve" ( je n'aime pas ce mot ) m'a dit : les murs ont une mémoire.
Et je suis particulièrement sensible aux lieux.
L'épuisement professionnel, le stress, la pression... C'est mon quotidien, même si j'aime mon travail, et un vecteur d'angoisses.
Je n'ai pas trouvé beaucoup d'échappatoires, seulement mettre quelques personnes de confiance de mon environnement de travail ( y compris mon chef ) dans la confidence, et leur demander ponctuellement de m'épauler, de me soutenir, de partager avec moi certaines tâches.
Même quelques minutes par jour suffisent parfois. Et ce n'est pas un aveu d'échec, mais des preuves d'honnêteté, de sincérité et de lucidité qui ont été appréciées.
Et j'ai demandé à bénéficier du télétravail, ce qui m'a été accordé une jour par semaine. Cette journée me permet, non seulement d'échapper aux trajets, mais de m'organiser et de me poser un peu, de faire quelques pauses en écoutant un peu de musique, en regardant mon jardin, une revue etc ...
Je n'ai pas pris de médicaments, au début un peu de fleurs de Bach pour calmer mes angoisses.
J'ai d'énormes problèmes de concentration, " depuis ", je ne peux plus lire, voir un film en entier...
Alors j'essaye de pratiquer la méditation pleine conscience, mais dans mes gestes quotidiens puisqu'elle s'y adapte bien: en faisant la vaisselle, en prenant ma douche, en conduisant, en mangeant, en jardinant ... : s'ancrer sans le réel, dans le moment présent, être à ce qu'on fait, sans se laisser envahir par les pensées. Et j'y trouve beaucoup d'apaisement.
Quelques pistes, peut être pour toi.
Prends soin de toi.
Nora