Bonsoir Adèle, bonsoir à tous,
J'ai également très envie de me tourner vers l'accompagnement, mais je me rends compte ce soir que plus de 21 mois après la mort de Carole, je reste très perméable à la douleur et au désarroi des autres. Je soutiens une de mes amies chères depuis plus d'un an (Elle a appris que son père était atteint d'un cancer en janvier 2012, il est mort moins de 4 mois après, soit 8 mois après la mort de ma soeur. Je lui ai d'ailleurs annoncé en pleurant que je ne pouvais pas la soutenir aux obsèques, ma blessure étant encore béante à cette époque), et depuis un mois et demie je l'accompagne psychologiquement par tél et sms dans le combat de son mari pour un cancer du poumon très agressif. Le texto que j'ai reçu de sa part ce soir m'a fait pleurer à grosses larmes…Comment accompagner tout en s'épargnant? Je ne sais pas encore le faire. Peut-être ne suis-je pas prête? J'ai par ailleurs un ami de 87 ans hospitalisé depuis plus de deux mois et qui s'étiole au fil des jours. J'essaie de lui apporter de l'amour et de la joie quand je vais le voir, mais j'ai l'impression de comprendre parfaitement ce qu'il ressent…La dernière visite m' a déclenché une terrible cystite (j'ai retenu mes larmes pour ne pas lui montrer mon désarroi de le voir dans un tel état de désespoir). Et pourtant je sais et sens que je fais du bien aux gens par ma présence effective ou lointaine. Que faire, Adèle?
Je vous embrasse tous et vous souhaite beaucoup de courage
Madâme