Bonjour
je suis une "nouvelle" et je viens de lire rapidement vos échanges qui me paraissent un peu tristes en ce sens qu'il y a bagarre entre celui qui pense ceci, l'autre qui n'est pas d'accord... moi j'ai perdu mon mari à 52 ans d'un cancer du poumon fulgurant : 1ers symptômes atypiques et inexplicables (surrénales) sans avoir jamais fumé ...mi avril 2011, et décès le 27 juin, après d'autres symptômes apparemment pas reliés entre eux, ce qui m'a vite inquiétée. La chimio était prévue pour commencer le lundi, il est mort dans la nuit avant. En 3 mois, projets anéantis, 3 "grands" enfants de 24, 22 et 16 et l'impression d'avoir été balayés, qu'on nous l'a littéralement arraché. Moi, dès le début, j'ai parlé avec mes enfants, de ce que je craignais, j'ai mis des calmants homéopathiques à dispo, je me suis aussi autorisée à craquer devant eux, je le fais toujours parfois, sans honte. Mais j'essaie d'être le pilier au centre de ma petite famille (conjoints de mes 2 grands y compris, qui ont du mal aussi), je me dis que je ne sais pas pour combien de temps je suis là, je lis beaucoup, sur la vie, la mort, l'accompagnement en fin de vie. Je me dis qu'il ne m'appartenait pas, que son parcours devait s'achever et que peut être on se retrouvera, peut-être pas, mais rien ne peut nous retirer ce que nous avons partagé. Et je me dis que si je suis là, c'est que j'ai qq chose à faire sur cette terre, que je ne dois pas gâcher ce que lui n'a plus, même si par moment, lorsque la réalité me rattrape (images de lui sur son lit de mort, la cérémonie...) j'ai l'impression de m'enfoncer dans des sables mouvants.
Tout cela pour dire que je ne fais pas de différence ni de comparaison entre les deuils, j'ai perdu mon père j'avais 33 ans et j'ai mis 2 ans à m'en remettre et j'ai eu un grand sentiment d'insécurité alors. Aujourd'hui, nous mettons en commun notre souffrance avec mes enfants, leurs conjoints, ma famille, chacun apporte ce qu'il ressent et on se prend en charge à tour de rôle. Et à côté, il y a des rires, qui virent qq fois aux larmes, mais c'est toujours ça de pris.
Par contre, du côté de ma belle famille, avec qui ça n'a pas toujours été facile (belle mère très possessive, frère distant, soeur écrasée par sa mère), je n'ai pas de soutien ou si peu
L'avenir ? je n'y pense pas, on s'est tellement fait de soucis (financiers entre autres) et pour quoi ? J'essaie de trouver en chaque jour qq chose d'heureux, ma maman que j'appelle souvent, mes enfants, mon tout nouveau chien, refaire du cheval, mon petit job et basta ...A oui, si la santé, cadeau entre tous !