Auteur Sujet: Vivre les émotions du deuil : colère, culpabilité et soulagement  (Lu 92180 fois)

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Hors ligne souci

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Re : Vivre les émotions du deuil : colère, culpabilité et soulagement
« Réponse #15 le: 28 février 2016 à 23:37:36 »

     Romane,
     Tu es une maman formidable .
     Le suicide c'est vraiment une merde, une merde !
     C'est le suicide, ce monstre, qui a volé Kalahan et Tom .
     C'est lui qui les a démunis de toute défense .
     C'est lui qui les a poussés, au bord du vide .
     Cette ordure profite qu'on a le dos tourné !!!
     Aucun parent ne peut garder son ado sous surveillance tout le temps !
     Ce ne sont pas les quelques disputes qu'ils ont pu avoir avec les parents et les quelques déboires à l'école qui les ont désespéré à ce point, c'est un "autre" mal, et la société devrait être beaucoup plus préventive en matière de suicide des jeunes !!!
     On prévient contre les caries, pas contre le mal-être psychologique !!!
     Le tabou du suicide, la seule valorisation des optimistes enferme encore plus les déprimés !!!
     Alors si toi, tu es coupable, tu n'es vraiment pas la seule, il faut en condamner, du monde, tous ceux qui ont croisé Tom au cours de sa vie !
    Le pire mal-être psychologique surgit de l'intérieur d'une personne, en disproportion complète entre les inconvénients de l'existence et le ressenti négatif ...
    On n'est pas tous faits pareils physiquement, mais au point de vue esprit, nous sommes tous encore bien plus différents ! Et ça ne se voit pas à la radio !
    Alors on ne peut pas se mettre à la place de l'enfant qui allait mal, et penser " si je lui avais dit ça" en pensant "moi, ça m'aurait suffi pour aller mieux",
    car on ne sait pas ... il semble qu'en face du suicide, rien ne suffise ...
    Je sais, Romane, ça ne console pas, RIEN ne console.
    Mon mari, me voyant pleurer Kalahan, me disait que s'il était aussi sensible, la vie n'aurait été que souffrance pour lui ... mais on voudrait mettre toute sa vie à les sauver, à les tirer des griffes du cafard ...
    C'est incompréhensible, inacceptable .
    J'ai su dès la première seconde que je n'accepterais JAMAIS .
    Et ... c'est horrible pour moi de savoir que notre tragédie n'était pas la dernière, qu'il y en a tant, et tant, et si jeunes !
    Et je voudrais aider, aider, les mômes à se sortir de ce bourbier d'idées noires ...
    Je t'envoie un doux bisou, à demain, si tu veux, M.

     

Fleur78

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Re : Vivre les émotions du deuil : colère, culpabilité et soulagement
« Réponse #16 le: 26 avril 2016 à 10:57:22 »
Bonjour à tous,

11 ans que mon père s'est pendu. J'avais alors 21 ans.
J'ai vécu pendant 9 ans une très forte culpabilité sans vraiment m'en rendre compte mais je culpabilisais des embrouilles qu'on avait pu avoir, de ne pas avoir été davantage là pour lui, de ne pas avoir été suffisante pour qu'il veuille rester sur cette Terre.
Pendant 9 ans je me suis réfugiée dans la fête, l'alcool, la drogue... J'arrivais néanmoins à avoir une vie "normale" en allant la journée au boulot mais je sortais beaucoup et je pense que mes différentes conduites à risque me permettaient de ne pas y penser trop, et puis le fait de reprendre la voiture dans des états seconds était presque grisant. J'avais besoin d'émotions fortes plus fortes que la tristesse et la culpabilité qui m'envahissaient. J'ai même commencé à me scarifier, pour me punir, parce que je me détestais, je n'aimais ni mon enveloppe corporelle ni ce que j'étais à l'intérieur mais tout ça était bien inconscient et je ne m'en suis rendue compte qu'en en discutant avec une amie plus âgée que moi et travaillant en psychiatrie.
J'ai néanmoins besoin aujourd'hui de venir parler sur ce forum car ces dernières semaines je pense souvent à mon père, et si je ne ressens plus de culpabilité, le manque est toujours là. Moins insupportable qu'il y a 10 ans c'est sûr, on apprend au fur et à mesure à vivre avec, même si quelque part on ne veut pas. Et puis malheureusement si mon père n'a pas trouvé d'autre solution ce jour là, qu'il était épuisé de se battre -moi je veux rester en vie et malgré toute la tristesse que j'ai vécu, j'ai envie de vivre des bons moments !
J'ai aussi eu des sentiments de colère contre lui.
Ce sentiment aussi s'est tassé.
Il reste la tristesse qui vient par vague, et je sais qu'à des moments le manque est plus présent et le sera sûrement quand le jour où je me marierais et que j'aurais des enfants mais il faut avancer.. Pour moi d'abord car je le souhaite, pour lui aussi car il le souhaiterait, et pour ma mère pour ne pas la laisser...
Vous avez raison quand vous dites qu'on n'accepte pas car c'est inacceptable et c'est pour ça que parfois on leur en veut ou qu'on s'en veut de ne rien avoir vu. Mais néanmoins, quand on est dans une pulsion de vie (versus leur pulsion de mort) on arrive à se raccrocher à certaines choses.
Mon psy m'a dit dès mon premier rdv que je n'accepterais jamais la mort de mon père. Pour moi ça me paraissait invraisemblable. J'étais limite là pour ça - mais au fond il avait raison. Je ne l'ai jamais accepté. Je vis avec car je n'ai pas le choix.
Les personnes qui restent ressentent toujours ces sentiments de colère et de culpabilité et c'est naturel. Mais les raisons qui ont poussé nos proches au suicide appartiennent à leur monde intérieur qui était inaccessible et leur souffrance était trop forte pour que quiconque puisse leur en sortir. J'ai pourtant vu la souffrance de mon père mais comment s'imaginer qu'il pense à la mort, que c'est à ce point... Je le voyais tellement fort que pour moi la dépression ne pouvait pas l'atteindre mais ce n'est pas qu'une question de force... Et pour moi le suicide n'est pas un acte lâche non plus c'est un non choix, parce que pour la personne il n'y a que cette solution à ses tourments.
A  bientôt,

Fleur

capa77

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Re : Vivre les émotions du deuil : colère, culpabilité et soulagement
« Réponse #17 le: 17 juin 2016 à 20:33:26 »
bonsoir
je vous souhaite d'aller le mieux possible vu les circonstances.
Je  m'appele Patricia, j'ai 46 ans. Les deuils ont été nombreux dans ma vie. A l'âge de deux jours mon grand frère disparaissait, le deuil qu'on "subi" mes parents leur ont "empêché"de me transmettre leur amour, noyés dans leur chagrin. A l'âge de 10 ans mon deuxième grand frère mourrait. Puis ce fut au tour de ma mère quand j'avais 11 ans et mon père quand j'avais 17 ans.

Le 30.06.2015 la femme qui m'a élevé (dans l'association qui nous a recueilli  à la mort de mes parents) est morte. Depuis quelques jours je vais mal. Je recommence à pleurer "pour rien" quand je pense à elle. Je suis en colère après moi même car je suis incapable de parler d'elle sans m'effondrer, je suis incapable d'effacer son numéro de téléphone, son adresse ... Je n'ai toujours pas ouvert et trié le cartons ou il y a des affaires que j'ai "hérité". Il y a quelques jours suite à une hospitalisation (je suis asthmatique grave) le fils naturel de cette femme m'a envoyé d'autres affaires qu'il lui ont appartenu . J'ai mis deux jours à ouvrir l'enveloppe et pleurer quand il mettait que je devais garder que les bons souvenirs et qu'elle aurait voulu que ca

cette femme que je considérais comme ma mère du coeur, elle nous a recueilli quand j'avais 12 ans suite au placement à la ddass, je n'arrive pas à en parler. Je sais qu'elle m'a apporté plein de belles choses mais aujourd'hui je me sens terriblement seule, triste et en colère. Je n'arrête pas de penser aussi à tous ceux qui se disaient mes "amies" et qui entre ma maladie et la mort de ma mère m'ont rayé de leur vie
il y a 18 mois j'avais 5 amies aujourd'hui 0
comment puis je m'apaiser? merci

Marie-Line

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Re : Vivre les émotions du deuil : colère, culpabilité et soulagement
« Réponse #18 le: 15 août 2016 à 16:01:27 »
Bonjour,
Je suis veuve depuis 7 ans et dans ce veuvage peu de temps après notre mariage, j'ai eu à vivre beaucoup d'épreuves très compliquées pour moi à ce moment-là et de surcroît par l'intermédiaire de gens qui accompagnent les âmes mais qui rejettent le plan  psychologique : J'ai été harcelée par une personne psychotique qui ne supportait pas ma présence, me jugeais, m'épiais pendant la prière mais trop bien soutenue par la communauté en question, qui m'avait demandé d'entrer en contact avec elle, devenue tout récemment ma voisine, et qui passait beaucoup de temps parmi eux. Ceci a duré 5 ans ! (je trouvais jusque là beaucoup de réconfort auprès de cette communauté mais je découvrais progressivement que tout n'était pas si excellent !). Je suis de ce fait encore davantage en colère j'ai l'impression de tellement d'injustice, et que cela ne s'arrêtera jamais. J'ai beaucoup de mal à surmonter. Ces gens sont adulés, membres d’une congrégation prestigieuse que j'apprécie et où j'ai reçu de si belles grâces. Mais voilà, c'était trop beau.

Cette colère vient s'ajouter à l'énorme culpabilité que je ressens de ne pas avoir pu sauver mon époux (je suis branchée sur le secteur de la santé globale), voire d'avoir favorisé  sa maladie du fait que celle-ci s'est aggravée peu après notre mariage, alors que j'avais proposé une ébauche de travail sur soi pour une meilleure connaissance de lui-même car cela me semblait nécessaire pour nos discussions (je ne savais pas alors qu'il souffrait de lésions cognitives et présentait un léger handicap de la parole et réflexion).

Confiant et volontaire, il a fait une demande à ses parents de décrire les grandes lignes de leur histoire. Cela nous a été remis au lendemain de notre mariage (!) Et là commence le début de l'horreur avec des affaires sordides. Cela a été un choc, je crois pour nous 2. 14 mois plus tard, j'ai dû l'aider à révéler un autre secret de famille. Je ne sais plus si c'est avant ou après cela, que nous avons fait un malaise chacun notre tout le même jour. Et c'est alors que l'on a découvert que la tumeur de mon époux était devenue cancéreuse. 

Tout cela a rendu mon deuil extrêmement difficile. Avec beaucoup d'ambivalence et d'émotions inconscientes (j'ai alors était soupçonnée d'avoir voulu la mort de mon époux, toujours par un membre des passeurs d'âmes !) alors que l'histoire familiale mise à jour a depuis tellement éclairé celle qui me concerne personnellement. Je réalise qu'il m'a fallu du temps pour faire face de manière tout à fait ajustée.

Tout ceci est usant, réveille toutes les failles personnelles ou héréditaires.

S'ajoute à cela, la mise à l'écart des proches, également choisie, qui étaient déjà très hostile (le poids des blessures de l'hérédité pèse à plein) et celui de la société très lourd également car je suis dans un état douloureux c'est évident, où dans une conscientisation importante.

Je suis régulièrement en proie à la révolte et me laisse aller. Mon cheminement professionnel est en voie de finalisation. Je m'accroche à cela mais côté réseau c'est le désert total.
Je peux constater grâce à vos témoignage que cela est souvent le cas, et vous en remercie.

Voilà. J'essaie de relativiser mais je n'accepte aucun argument s'il viens de moi seule.

Il m'a laissé un témoignage fort avant son départ qui s'est très bien passé (enfin il a fallu se battre pour cela).
Je ne me rappelle que des mauvais souvenir. C'est infernal et encore plus dur avec le retour à la vie car là il semble qu'il n'est plus avec moi.

Voici mon témoignage.
N'hésitez pas à me donner votre impression.
Et bon courage à tous.

tracya

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Re : Vivre les émotions du deuil : colère, culpabilité et soulagement
« Réponse #19 le: 17 septembre 2016 à 15:48:44 »
Bonjour à tous,

Je viens ici pour exprimer ma tristesse.

Le 7 Septembre 2016, j'ai perdu ma chienne.

Elle est décédée d'une maladie grave et d'autres choses qui ont fait qu'elle souffrait et que je n'avais pas d'autres choix que de la faire piquer.

Elle avait 10 ans, elle était à mes côtés depuis mes 8 ans, c'était mon rêve de petite fille d'avoir un chien et aujourd'hui, mon rêve s'est évaporé.

Alors ça peut être complètement ridicule de se mettre dans mon état pour un animal de compagnie, mais ma chienne, c'était toute ma vie.

Son enterrement était le 12 Septembre.

J'ai eu la force d'y aller, de déposer des fleurs.
Je me suis retenue de pleurer toute la journée, ce qui a fait que le soir même, je suis partie en crise de larmes qui a fini en crise d'angoisse (tremblements, du mal à respirer...)

Je ne vis plus. Je n'y arrive plus. Elle est tout le temps dans mes pensées.

Le fait de voir ses jouets, son collier... ça me fait directement pleurer.

Il m'arrive d'être triste, puis en colère...

C'est tellement dur. Tellement dur.

J'ai également perdu deux personnes de ma famille cette année.

C'est très lourd, très dur. Je me sens tellement mal, tellement triste.

Je ne sais pas comment je vais remonter la pente, comment je vais réussir à aller mieux.

Heureusement, ma famille est présente pour moi.

Mais vraiment, je ne sais pas comment je vais réussir à m'en sortir.

Elle était toute ma vie, je ne peux pas vivre sans elle.

Alors oui vous direz "Ce n'est qu'un chien".

Mais pour moi c'était comme une soeur. Elle faisait partie de la famille.

On aimait l'entendre derrière la porte quand elle nous entendait revenir à la maison, l'entendre aboyer pour avoir à manger, nous sentir les oreilles comme si elle se disait "Bon c'est elle/lui, je la/le laisse me faire des câlins".
J'aimais quand elle venait gratter à ma porte en pleine nuit juste pour que je m'allonge avec elle dans le couloir et que je lui fasse des câlins.
J'aimais quand elle me faisait des fêtes quand je rentrais à la maison.
Quand elle courait tellement vite dans le jardin que ça nous faisait rire.
Qu'elle essayait d'attraper sa queue en tournant sur elle même mais qu'à chaque fois...Elle voyait qu'elle n'y arriverai pas.

Et maintenant la seule manière que j'ai de la voir c'est sur des photos ou au cimetière.
Et c'est terrible.
Mon coeur et ma maison sont vides.
Et Dieu que c'est triste. Que c'est silencieux.

Elle me manque tellement.

J'aimerais beaucoup parler avec vous, avoir des conseils pour essayer d'aller mieux...

J'espère avoir des réponses.
Je vous remercie d'avoir lu jusqu'au bout.

T.

Hors ligne Helpa

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Re : Vivre les émotions du deuil : colère, culpabilité et soulagement
« Réponse #20 le: 17 septembre 2016 à 17:12:29 »
Bonjour Tracya,

L'amour d'un animal est aussi noble que l'amour d'un être humain. Et la réciproque est vraie. Des chiens sont morts de chagrin d'avoir perdu leur maître.

Les animaux ont une âme tout comme nous, du moins c'est ce que je crois. Tu peux être sûre qu'elle n'est pas loin. Tu peux lui parler comme avant, elle t'entendra. Il y a un prêtre belge qui en parle dans ses livres : Jean Martin. On trouve des vidéos de lui sur le net.

Tu n'oublieras jamais celle-là, mais un jour, tu auras un autre chien qui te redonnera goût à la vie.

De tout coeur avec toi.

Nandou_Guanaco

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Re : Vivre les émotions du deuil : colère, culpabilité et soulagement
« Réponse #21 le: 17 septembre 2016 à 20:36:08 »
C' est le gros problème des animaux de compagnie, du moins un chien qui est un mammifère comme nous, ils ne vivent pas longtemps, une moyenne d' une dizaine d' années et ça passe vite. Un chien est un fidèle compagnon entièrement dévoué à son maître, il n'  a qu' un maître (ou maîtresse bien sûr), il ne vit que par et pour lui.  Le chien est heureux quand son maître rentre à la maison, il lui fait des fêtes, il est heureux de le rendre heureux, de rendre service, de promener à ses côtés, bref, à part les bêtises de leur jeune âge, on ne garde forcément que de bons et heureux souvenirs d' eux et du coup à leur mort, une grande partie de cette communication uniquement positive s' envole avec.  On élève souvent des chats ou chiens avec ses enfants, c' est mon cas, et du coup, nous formons à tous une famille complète. C' est le lien qui fait le deuil et si en plus tu les cumule sur un laps de temps court, une année, c' est sûr que le dernier, le plus proche après les autres, ça ne peut qu' exacerber ta peine.  Et le vide qui s' installe dans ta maison va sonner comme un écho à ta douleur, et comme tout est violent dans le deuil, tu souffres encore plus.  A chaque souvenir, bibelot, photo, on se reçoit un coup de poignard ou une gifle de plein fouet, une violence inouïe émane d' un rien qu' auparavant n' était qu' un simple objet devient aujourd' hui un crève coeur .
 Bienvenue hélas parmi nous, viens nous voir, à nous tous nous formons la même famille des éclopés de la vie, des sonnés de la survivance, des endeuillés qui pleurons en cachette,  au moins ici  on se comprend tous, tous unis dans la même peine.  Biz.

tracya

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Re : Re : Vivre les émotions du deuil : colère, culpabilité et soulagement
« Réponse #22 le: 18 septembre 2016 à 19:15:23 »
Je vous remercie de votre message qui me touche beaucoup.

C'est vrai que j'ai encore l'impression qu'elle est là, parmi nous.
Parfois j'ai cette envie de l'appeler pour qu'elle vienne me voir, qu'elle s'allonge à côté de moi et que je lui fasse des câlins, comme avant.
J'ai l'impression de l'entendre, de sentir sa présence, mais tout ce que je vois, c'est du  vide. Une niche vide.
J'aimerais tellement l'avoir près de moi. J'aimerais tellement la retrouver.
Je ne veux pas d'un autre chien. Jamais je ne veux revivre ce que j'ai vécu et ce que je suis en train de vivre.
Cette douleur. Cette peine. Le manque. Le coeur brisé. Jamais je ne veux revivre ça.
Je dois vivre sans elle et rien qu'écrire ces mots, me détruit.
C'est tellement injuste. Elle aurait pu vivre encore au moins 4 ans si elle n'avait pas eu cette maladie et toutes ces choses à côté.
J'espère seulement qu'elle est en paix et j'irai la voir dès que possible.

Je vous remercie de nouveau pour votre message, j'espère qu'on pourra continuer de se parler et si vous avez de conseils pour m'aider à aller mieux, je les prendraient avec plaisir.

Merci.
Bonjour Tracya,

L'amour d'un animal est aussi noble que l'amour d'un être humain. Et la réciproque est vraie. Des chiens sont morts de chagrin d'avoir perdu leur maître.

Les animaux ont une âme tout comme nous, du moins c'est ce que je crois. Tu peux être sûre qu'elle n'est pas loin. Tu peux lui parler comme avant, elle t'entendra. Il y a un prêtre belge qui en parle dans ses livres : Jean Martin. On trouve des vidéos de lui sur le net.

Tu n'oublieras jamais celle-là, mais un jour, tu auras un autre chien qui te redonnera goût à la vie.

De tout coeur avec toi.

tracya

  • Invité
Re : Re : Vivre les émotions du deuil : colère, culpabilité et soulagement
« Réponse #23 le: 18 septembre 2016 à 19:28:28 »
Je vous remercie pour votre message.

Effectivement, ils vivent une dizaine d'années mais pendant ces années, ils nous remplissent de joie.
Elle était là tous les jours, 24h/24 et aujourd'hui que c'est terminé, c'est tellement douloureux.
Je ne sais pas comment je vais arriver à m'y faire. C'est quelque chose qui va mettre beaucoup de temps à se mettre en place. Elle était toute ma vie, et la perdre comme ça...
En si peu de temps. Elle n'allait pas bien du tout alors on l'a emmenée chez le vétérinaire, ils l'ont garder une journée entière et une nuit entière, et le lendemain, le soir, ils nous ont dit qu'il n'y avait plus rien à faire, qu'ils fallait lui dire... Adieu. Et quand tu apprends ça... C'est un vrai choc.
Comme je l'ai dit, pour moi elle était comme une soeur, et ce 12 septembre, j'ai perdue ma soeur.
Et c'est très, très, très dur. Je ne sais pas comment je vais m'en remettre.

Si vous avez des conseils ou que vous acceptez de continuer de me parler, j'en serai ravie et ferrai de vos conseils bon usage.
Je vous remercie encore de votre réponse.

Et restons unis dans ces douloureuses épreuves.

Merci.
C' est le gros problème des animaux de compagnie, du moins un chien qui est un mammifère comme nous, ils ne vivent pas longtemps, une moyenne d' une dizaine d' années et ça passe vite. Un chien est un fidèle compagnon entièrement dévoué à son maître, il n'  a qu' un maître (ou maîtresse bien sûr), il ne vit que par et pour lui.  Le chien est heureux quand son maître rentre à la maison, il lui fait des fêtes, il est heureux de le rendre heureux, de rendre service, de promener à ses côtés, bref, à part les bêtises de leur jeune âge, on ne garde forcément que de bons et heureux souvenirs d' eux et du coup à leur mort, une grande partie de cette communication uniquement positive s' envole avec.  On élève souvent des chats ou chiens avec ses enfants, c' est mon cas, et du coup, nous formons à tous une famille complète. C' est le lien qui fait le deuil et si en plus tu les cumule sur un laps de temps court, une année, c' est sûr que le dernier, le plus proche après les autres, ça ne peut qu' exacerber ta peine.  Et le vide qui s' installe dans ta maison va sonner comme un écho à ta douleur, et comme tout est violent dans le deuil, tu souffres encore plus.  A chaque souvenir, bibelot, photo, on se reçoit un coup de poignard ou une gifle de plein fouet, une violence inouïe émane d' un rien qu' auparavant n' était qu' un simple objet devient aujourd' hui un crève coeur .
 Bienvenue hélas parmi nous, viens nous voir, à nous tous nous formons la même famille des éclopés de la vie, des sonnés de la survivance, des endeuillés qui pleurons en cachette,  au moins ici  on se comprend tous, tous unis dans la même peine.  Biz.

AnA.B

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Re : Vivre les émotions du deuil : colère, culpabilité et soulagement
« Réponse #24 le: 19 septembre 2016 à 03:02:57 »
Bonsoir à tous et toutes,

bizarrement j'ai pas de colère, ni de culpabilité... et pas de soulagement non plus que du contraire...

comme nous avions fait une sorte de pacte, de promesse, j'ai fait ce qu'il voulait sauf pour l'enterrement , il voulait être incinéré mais j'ai pas su le faire par manque d'argent, je sais qu'il m'en veux pas et donc voilà on savait qu'un jour ça arriverais qu'un ou l'autre partirais et préparerais le chemin pour l'autre... la seule chose qui me mine c'est sa non présence, ses rires, ses sourires, sa tendresse, notre complicité de chaque instant...

je voudrais aussi vous dire que ce que l'on fait, les actes que l'on pose pour celui qui part sont tous des gestes d'amour et qu'à ce titre il ne faut pas avoir de regret,

 Oli est parti après un cancer au poumon non diagnostiqué puisqu'il ne voulait plus voir de médecin entre la maison , l'ambulance et son décès il n'y a eu que
 ptites heure pour me faire à l'idée que je ne le f-verrais plus j'ai t comme anesthésié jusqu'à maintenant là je me réveil de ma léthargie et j'avoue que c'est dur, très dur

 je suis avec vous tous en ce qui concerne le deuil, j'ai un norme chagrin,  l'impression d'être amputée de lui

je vous souhaite beaucoup de courage à vous tous qui avez perdu quelqu'un de cher, que ce soit un parent, un ami, un conjoint, un enfant, le chagrin est pareil il est inconsolable mais il faut arriver à vivre avec c'est là le but que je me suis fixée mais le chemin est long, un pas après l'autre

Hors ligne Helpa

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Je vous remercie de votre message qui me touche beaucoup.

C'est vrai que j'ai encore l'impression qu'elle est là, parmi nous.
Parfois j'ai cette envie de l'appeler pour qu'elle vienne me voir, qu'elle s'allonge à côté de moi et que je lui fasse des câlins, comme avant.
J'ai l'impression de l'entendre, de sentir sa présence, mais tout ce que je vois, c'est du  vide. Une niche vide.
J'aimerais tellement l'avoir près de moi. J'aimerais tellement la retrouver.
Je ne veux pas d'un autre chien. Jamais je ne veux revivre ce que j'ai vécu et ce que je suis en train de vivre.
Cette douleur. Cette peine. Le manque. Le coeur brisé. Jamais je ne veux revivre ça.

Je dois vivre sans elle et rien qu'écrire ces mots, me détruit.
C'est tellement injuste. Elle aurait pu vivre encore au moins 4 ans si elle n'avait pas eu cette maladie et toutes ces choses à côté.
J'espère seulement qu'elle est en paix et j'irai la voir dès que possible.

Je vous remercie de nouveau pour votre message, j'espère qu'on pourra continuer de se parler et si vous avez de conseils pour m'aider à aller mieux, je les prendraient avec plaisir.

Merci.
Bonjour Tracya,

L'amour d'un animal est aussi noble que l'amour d'un être humain. Et la réciproque est vraie. Des chiens sont morts de chagrin d'avoir perdu leur maître.

Les animaux ont une âme tout comme nous, du moins c'est ce que je crois. Tu peux être sûre qu'elle n'est pas loin. Tu peux lui parler comme avant, elle t'entendra. Il y a un prêtre belge qui en parle dans ses livres : Jean Martin. On trouve des vidéos de lui sur le net.

Tu n'oublieras jamais celle-là, mais un jour, tu auras un autre chien qui te redonnera goût à la vie.

De tout coeur avec toi.

Bonjour Tracya,

Je n'ai pas de conseils à te donner, simplement une opinion à partager. C'est normal que tu ne veuilles pas d'autre chien pour le moment car tu souffres trop. Mais dans quelques temps, tu pourras y penser à nouveau. Ca ne voudra pas dire que tu as oublié la première.  Mais, décider de se priver d'amour pour ne pas souffrir ensuite, ce n'est pas une solution. A ce moment là, il ne faut pas tomber amoureux, pas avoir d'enfants, etc...

Il y a des choses inéluctables, dans l'ordre des choses, comme perdre ses parents, son chien. Malheureusement ça arrive parfois plus tôt que prévu et nous sommes désespérés. Mais c'est quelque chose qui doit arriver tôt ou tard, nous le savons. Ta chienne est morte 4 ans trop tôt d'après toi, mais ce n'était qu'une probabilité. Et dans 4 ans, tu aurais été tout aussi secouée. Il te faut maintenant accepter que c'est dans l'ordre des choses pour pouvoir repartir de l'avant. Ca n'est pas facile d'autant que tu as eu d'autres deuils récents dans ta famille. Peut-être qu'il faut que tu te fasses aider ?

tracya

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Re : Vivre les émotions du deuil : colère, culpabilité et soulagement
« Réponse #26 le: 19 septembre 2016 à 15:10:32 »
Bonjour,

Je te remercie déjà pour ton opinion.

Je ne sais pas. Pour le moment, je ne pense pas et je n'ai pas l'envie d'avoir un autre chien.
La douleur m’envahis tellement que c'est très dur de penser à autre chose.
Mais oui, peut-être qu'un jour, j'aurai le courage de, à nouveau, adopter un chien qui pourrait me rendre heureuse.
C'est vrai que ce n'était qu'une probabilité et j'aurais sûrement souffert comme je souffre aujourd'hui.
Oui, maintenant je n'ai qu'une seule chose à faire, c'est faire avec.
Laisser passer le temps. Essayer d'aller mieux...

Hors ligne Ludmilla 31

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Re : Vivre les émotions du deuil : colère, culpabilité et soulagement
« Réponse #27 le: 16 octobre 2016 à 08:35:14 »
Bonjour Tracya

Je  comprends ce que tu ressens ,j'ai 56 ans ,quand j'étais jeune et mariée ,en cadeau d'anniversaire j'ai eu un colley que nous avions choisit mon ex mari et moi ,nôtre premier bébé ,après nôtre fils ,pendant quelques années trop courtes de les voir évoluer ensemble si proches ,beaucoup de joies ,et soudain l'horreur nôtre chien s'est fait écrasé ,il s'était sauvé ,par peur de l'orage ,on l'a retrouvé loin de chez nous ,il avait traversé un bois où jamais nous n'étions allé avec lui car trop en pente pour se promener ,il a sauté un talus et une voiture l'a pris de plein fouet .

J'ai cru ne jamais m'en remettre ,ce fut trop violent ,il était tellement doux même nos proches ont été très secoués ,mon père très dur ,mais très sensible a  beaucoup pleuré .

Quelques années plus tard ,nous avons déménagé à 980 km ,nôtre petite fille est née ,5 ans après nous avons repris 1 colley ,les enfants étaient fous de joie ,heureusement il était là pour les apaiser pendant et après le divorce ,je l'ai gardé pour  les enfants  bien sûr et pour moi car c'est moi qui m'en occupais le + ,donc logique e à l'époque en villa .

Plus tard mon fils ado en sortant de  chez nous avec le chien ,une voiture allant très très vite a fauché le chien qui était juste derrière mon fils sans laisse c'est vrai car quartier très calme ,et il partait vers la garrigue ,mon fils n'a pas vu et entendu la voiture arriver  car il y avait une cote et un virage juste avant le drame ,la conductrice de la voiture a freiné mais trop tard et le pire s'est sauvée ...

Des voisins sont sorti ,il y a même un jeune qui partait en Angleterre qui a accompagné mon fils chez le vétérinaire ,tellement triste de le voir si désespéré et seul avec son chien ,moi j'étais au travail d'où je suis arrivée de suite mais trop tard le choc  avait été trop violent .

Ce fut pour nous tous encore une douloureuse épreuve ,nous nous sentions seuls et désespérés ,loin de nôtre famille tous les 3.

Ma fille en a beaucoup voulu à son frère l'accusant de ne pas l'avoir mis en laisse ,bien qu'elle même le faisait  mais elle était dans sa période ado avec tout ce que ça comporte .

Et là il y a bientôt 2 ans mon fils est décédé d'un cancer foudroyant en 8 mois ,même si entre la perte de nôtre chien et la maladie de mon fils ,se sont écoulées plusieurs années ,je me demande si ça ne l'a pas rongé ,car il était très sensible et évidemment très attaché à son chien ,il avait même prévenu sa compagne que lorsqu'ils auront une maison ,ils auront un colley ...

Moi ,je n'ai jamais repris de chien ,je suis en appartement et désormais je m'occupe de ma petite-fille (fille de mon fils ) ...

Prends le temps de panser ton chagrin et un jour peut-être tu te sentiras prête .

Douces pensées à tous .
« Modifié: 16 octobre 2016 à 08:40:35 par Ludmilla 31 »

Petite étoile

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Re : Vivre les émotions du deuil : colère, culpabilité et soulagement
« Réponse #28 le: 14 février 2017 à 01:09:56 »
10 mois mais c'est comme si cet1tit hier.... :'(


Personne n'est apte à encaisser un deuil, ce n'est pas possible puisque ce n'est même pas un combat, puisque nous avons perdu d'avance :'(

Hors ligne Sissoune

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  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Vivre les émotions du deuil : colère, culpabilité et soulagement
« Réponse #29 le: 22 mai 2017 à 22:56:07 »
Bonjour,

Je suis très contente d'avoir connu ce forum car nous nous soutenons mutuellement! Nous n'avons peut-être pas la même histoire mais la même souffrance. Ce déchirement intérieur, l'impression d'avoir un vide en soi à cause du deuil. Je me suis inscrite sur ce forum car la pression était trop forte pour moi. Comme j'ai expliqué dans un post dernièrement,  la mort de ma grand-mère (ça fait 6 mois maintenant) m'a beaucoup affecté puisque nos liens étaient rompu en quelques sortes et je l'ai détesté pour cela. Elle ne m'a jamais montré son amour, je me sentais exclue...Malheureusement lors de son décès la situation n'avait pas changé et la culpabilité la colère et la tristesse me rongent actuellement. Je commence à réaliser qu'elle est vraiment morte et que je ne pourrai plus la voir et arranger les choses ou la serrer sur un coup de tête dans mes bras.J'en souffre,  je me pose beaucoup de questions, je garde normalement toutes mes émotions en moi et depuis que je me suis inscrite sur ce forum je comprends l'importance d'en parler. Si je ne parlais pas les jours et mois après son décès c'est parce que j'avais honte et j'avais peur de faire du mal à mon père puisqu'à 1 an passé d'intervalle il a perdu son père puis sa mère. Je me sens un peu mieux car je me sens comprise et pleurer me soulage aussi. Je vous souhaite beaucoup de courage afin de surmonter votre deuil. Je lis certains de vos témoignages et j'en suis particulièrement émue. Courage à vous tous!