Merci Annelle, c'est juste que j'ai l'impression de vivre comme ça. On dit que la vie ne tient qu'à un fil. J'ai parfois l'impression de tomber au moindre vent. Certes, je garde l'équilibre chaque jour car je ne suis pas seule, physiquement. Je n'ai juste pas le coeur de pleurer devant tout le monde et de les inquiéter bien qu'ils se soient déjà préparés à ça.
Moi aussi, j'avance tout doucement, mais sûrement pour ne pas bousculer l'ordre des choses. Il est vrai que je suis arrivée au stade où je peux parler de mon frère sans verser de larmes. Mais c'est plus au sujet de sa vie, de ce qu'il a été, de ce qu'il a dit, ce qu'il aime etc. Quand il s'agit de parler de son décès, non, je n'arrive pas, je vais pleurer. C'est pour ça, mes amis, surtout, évitent d'impliquer mon frère dans la discussion.
Bien sûr que je serai heureuse, un jour. Dire qu'avant, je n'ai pas cru ces mots car pour moi, c'était impossible. Mais en fait, aujourd'hui, c'est toujours le cas. C'est juste que j'ai mûri. Si je dois être heureuse, ce ne serait pas parce que j'ai bien avancé, mais parce que j'aurais connu une autre forme de bonheur. Le bonheur que j'ai eue avec mon frère, je ne le retrouverai jamais, j'en suis consciente. Mais qui a dit qu'il n'y a qu'un seul bonheur ? En ce moment, je suis heureuse parce que j'ai repris la danse avec mes copines. Que de bons moments. Et demain ? Ce sera autre chose, soit ça me rendra heureuse, soit ça me rendra triste. Peu importe, pourvu que je vis. Comme tu dis, quelques bulles de bonheur peuvent s'y attarder. Et je fais de mon mieux pour en profiter.
À présent, et à l'avenir aussi, y aura toujours ce manque. Il me manquera toujours autant. Ça, ça ne changera pas.
Merci de me donner du courage. A toi aussi, je te souhaite tellement de choses, mais surtout la force de vivre.
Bisous fort.
Riata