Bonsoir Petitefée,
Je viens de relire un bon nombre de tes messages. Maintes fois, j’avais envie de réagir, mais ne pouvais pas le faire sur le moment, puis j’oubliais – ma concentration, ma mémoire et mes forces laissant à désirer. Aussi je vais faire un « hors sujet » et réagir à d’autres messages également.
Je me retrouve dans presque tout ce que tu écris. Ma fille ainée (25 ans) a mis fin à ses jours. Quand elle avait entre 15 et 18 ans, elle s’était scarifiée aussi, mais comme mon mari était contre les psychiatres, je ne l’ai pas emmené à consulter. Je me demandais plus tard si cela avait pu changer quelque chose. Ce n’est pas sûr, si je lis le vécu de ta fille. Comme toi, pendant des années, toutes mes pensées se tournaient vers elle et son mal-être.
Elle nous a quittés, il y a 27 mois et mon mari est décédé subitement d’un AVC 7 mois et un jour plus tard. J’étais contente pour elle qu’elle ne soit plus seule dans l’au-delà et même au cimetière où leurs tombes sont côte à côte.
Avant le décès de mon mari, j’avais de nombreux signes d’elle. Depuis, je les « voyaient » intérieurement comme des nébuleuses ensemble au-dessus de la dépouille de mon mari et puis beaucoup plus tard, j’ai fait encore un rêve de ma fille, depuis – plus rien. Peut-être qu’elle avait essayé de nous avertir avant le décès de son père.
Tu t’en veux de ne pas avancer pour ton travail. Mais le deuil nous prend tellement d’énergie et de temps. Ce n’est pas encore le moment d’y aller à fond. Je l’ai vu cette année encore à mes dépens. Je suis libérale moi aussi. Je vais devoir écouter mon corps et ralentir. L’année dernière comme cette année, je suis arrivée près du burn-out. Le moindre e-mail me coûtait.
Comme je ne sortais plus pendant des mois après la perte de ma fille, je manquais terriblement de vitamine D. Cela vaudrait la peine de demander une analyse surtout après ces longs mois de mauvais temps. Une des conséquences en est une faiblesse musculaire énorme, mais ce n’est pas tout.
Cette année, le médecin m’a prescrit pleins de médicaments pour me remettre debout. Doucement, je remonte la pente. Mais le principal, c‘est de diminuer le travail et me permettre des phases de repos quitte à laisser le ménage etc.
J’aimerais bien savoir également, si un jour je retrouverai toute mes forces. Mais de toute façon, on ne deviendra plus celle d’avant.
A toutes à tous, je vous souhaite de reprendre des forces
Méduse