FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre Le Deuil => Discussion démarrée par: zabou le 06 novembre 2016 à 14:44:19
-
Je reprend le fil après de longs mois d'absence , pour tous ceux arrivés entre temps juste un petit résumé de mon histoire :
Voilà , j'ai perdu mon mari , depuis 4 ans maintenant, emporté par un cancer, je l'ai accompagné du début à la triste fin, j'ai arrêté mon travail je pense avoir tout fait pour son bien être , mais aussi pour moi , pour en profiter au maximum.....
J'ai voulu y croire, où plutôt j'ai accepté de ne pas y croire , et la chute n'en fut que plus dure , douloureuse à hurler, à vomir, à rentrer dans sa coquille pour ne plus jamais en sortir!! et en même temps, cet espèce d'instinct de survie, qui tente par tous les moyens de faire en sorte que vous gardiez la tète hors de l'eau, tout en buvant la tasse régulièrement.
Au tout début j'avais peur d'oublier, puis j'ai vite compris que je n'oublierai jamais , que le deuil " c’était pour la vie"
Oh et puis zut... je 'ai plus envie d'aller plus loin maintenant, hier c'était notre anniversaire de mariage .....
désolée je pensais avoir la force , la suite une autre fois.....
à tous.
zabou
-
Samedi de douleur ...
J'ai lu autrefois ce très beau livre de Miguel Angel Asturias : Vendredi des douleurs. Depuis ce jour, tout jour est jour de douleur ...
Anniversaire de mariage pour toi, non-anniversaire pour moi .. mais la pensée d'un jour particulier, même si ce n'était pas pour nous, le jour ... il y avait tellement eu de jours avant et il y en a eu tellement après ...
Il faut que je m'en aille (https://www.youtube.com/watch?v=nedavHogKQIhttp://) Graeme Allwright
J't'ai raconté mon mariage
A la mairie d'un p'tit village
Je rigolais dans mon plastron
Quand le maire essayait d'prononcer mon nom
Ce fut cela ...
Amis, famille clairsemée, grand-mère aimante, passants qui passent et le maire ne reconnaissant pas les mariés, ce fut une journée atypique … une si belle journée ensoleillée …
- Hé Faïk, c'est pas vrai, ce sont les mecs qui oublient la date de leur mariage !
- Ben, je suis mariée et avec toi …
- Ben quand même !
- Je n'oublierai pas ce jour … peu importe la date … bon, allez le XX.XX.XXXX ça te va ?
Je pense à vous
-
Deuil à vie = se soigner à vie ...
(http://www.aht.li/2976482/vitamine.jpeg)
Bien solidairement, Martine.
-
Zabou
Je pense à vous 2
Amitiés
-
La douleur...
Hier, aujourd'hui, demain.
La pluie salée sur une date, un souvenir, un parfum, un trop joli matin de printemps ; la première neige de l'année.
Le temps qui passe émousse la douleur, comme la vague arrondit les galets.
Mais la lance nous transperce encore le cœur parfois, alors une pensée pour toi, Zabou, qui traverse l'un de ces anniversaires qui font mal.
-
douce pensée à toi zabou
-
Bonjour à tous et toutes,
Les souvenirs qu'ils datent de 4 , 5 , 3 , 1 ou hier sont identiques quand bien même le décès ne s'est pas passé de la même façon , l'horreur du vécu !!! , j'aurais presque pu écrire ton récit Elia .....
la différence est peut être, le temps qui passe , qui finit par arrondir les angles , les adoucir , mais le temps n'efface pas les dates ni cette douleur terrible au fond de nos tripes, qui ressurgit pour ces moments là et parfois aussi n'importe quand !!!
La dernière semaine d'octobre et la première de novembre mêlées sont les pires je crois , puis vient Noël, janvier avec l’anniversaire de ma petite fille que son papi ne verra pas grandir !! et cette année viendra s'ajouter la première année du décès de ma petite sœur, j'ai envie de dire 47 ans" toutes ces dents " une espèce de momie de peut être 20 kilos cancer de l'estomac oblige ,l'horreur irracontable !! mais dont javais aussi tellement besoin de parler......
De son courage jusqu' au bout , de ce cette " chose" que j'ai vu méconnaissable, mais de la peine immense qui va avec le tout, du fait qu'elle me manque chaque jour et des 2 enfants qu'elle laisse ......
De mon dégout pour la vie , de la difficulté à me reconstruire , du bonheur que j'ai du mal a apprivoiser , en bref de la culpabilité qui me ronge, pourquoi eux et pas moi ? pourquoi ?
Merci pour votre réconfort, je n’arrive pas à tout dire en une fois .......
A plus, je pense à vous.
zabou
-
Je pense à toi comme aussi une soeur endeuillée et d'abominable façon...
L'horreur irracontable et la " momie "...ta petite soeur...
Cet indicible doit être partagé ...je le crois fort...au risque de se retrouver, sinon, rongée/hantée par ces images...il suffit parfois d'une seule oreille attentive et solide...pour commuer l’impartageable...en mots accueillis .(le psy de l'hopital?)
Une "momie" a croisé mon chemin, j’étais jeune, il se mourrait d'un SIDA ,je ne l'ai pas reconnu...je m'en suis voulue de ne rien pouvoir dire à sa mère quêtant un espoir...tétanisée dans l'indicible, je suis restée dans un non-dit , seul mon regard navré l'a percutée..J'ai eu du mal à tenir ma place d'amie...je le regrette tant...
-
Une réponse difficile a trouver , pour toi Eva .....
Tu as fait surgir des larmes , non ce n'est pas un reproche !! c'est vrai il y a ma psy mais depuis le 30 janvier impossible , pour moi de partager mes sentiments .....
D'autant que des histoires familiales sont venues polluées les funérailles de ma sœur , des accusations contre moi, pour que personne ne me parle , pour que mes neveux m'ignorent....
Je me suis focalisée sur cela pour mieux occulter tout le reste mais maintenant cela m 'explose dans le cœur et l'esprit !!!
J'aurais pu, mais je n'ai pas voulu arriver pour voir ma sœur en vie , je l'ai espérer tout en le craignant , je l'avais tous les jours au téléphone, mais je suis arrivée trop tard , mais jamais " grand dieu " je n'aurai pu faire, comme si de rien n'était ,trop dur, je me serais effondrée.....
Ne regrette rien, comment peux t'on imaginer , sans avoir vu ? comment peux t' on savoir, sans l'avoir vécu ? Nous le savons, tout en sachant que l'ont se serait bien passées de nos deuils respectifs ,et qu'il était largement plus confortable de penser que cela n'arrivait qu'aux autres !!!!
Pour ma sœur mon seul regret est qu'elle ne soit plus là , j'ai tout fait pour la placer dans une unité de soins palliatifs près de chez mes parents où elle à été très bien traitée, et en même temps j'ai perdu 2 autres sœurs en vie , mais qui se sont empressées de raconter partout, et surtout à qui voulait l'entendre , que j'avais appeler les assistances sociales pour faire enlever les enfants à mon beaux frère, cet abruti à refuser de me parler et ma nièce m'a accusée....
Depuis tout le monde a su que c’était faux et les plus proches se sont excusés mais le mal est fait !!!
J’étais déjà très très mal et cela en plus ! ! impossible d'oublier , impossible de pardonner , et comme mon mari ma sœur me manque tellement.....
Tout cela pour moi c'était hier ...............
je vous embrasse.
zabou
-
Comme si affronter leur mort ne suffisait pas.... l'entourage ajoute des calomnies au chagrin...et plus entourage est proche, plus ça fait mal.. deux soeurs, un beau frère, des neveux et nièce...qui te tournent le dos aux funérailles... c'est mochissime...le mal est fait... impardonnable...(je ne pardonne pas moi non plus.. ce qui s'est passé aux obsèques, sans respect pour ma fille ni pour nous... impardonnable la connerie humaine étalée à ce moment là...
Toi tu as fait du mieux possible, lui trouvant ce service de soins palliatifs bienveillant...restant présente pour elle...ton amour de soeur passant par ta voix...
Désolée si je te tire les larmes en me lisant,mais je crois que ce sont de bonnes larmes...
2 deuils intenses à vivre...
ça s’additionne ou se multiplie...
ils manquent terriblement...
je te bise...
-
Un torrent de larmes, oui, finalement tu as tout compris de bonnes larmes celles qui permettent pour un temps , d’évacuer la colère , enfouie ,terrée, mais toujours là.....
je croyais que 4 ans après, pour mon mari et bientôt un an pour ma sœur cette colère serait amoindrie, mais ce n'est pas le cas , désolée pour tous ceux qui espèrent....
Il y bien une embellie parfois , cela dure quelques temps , jours, semaine, puis tout s’écroule, le rouage est rouillé , la vie difficile et si j'avais été seule j'aurais déjà disparue depuis longtemps , le rejoindre....
Bon c'est vrai il reste mes parents et là encore pas de quoi se réjouir, mon père perd la tête , ma mère est gravement atteinte au niveau cardiaque , une opération pourrait peut être la sauver pour encore quelques années, mais on refuse de lui faire parce qu'elle n'a personne pour l'aider , pour faire tout ce qu'elle fait encore à bientôt 86 ans parce que mon père ne se rend plus compte , et que de toute façon il est incapable de subvenir seul .....
Comment faire à des milliers de kilomètres pour gérer aider , il faudrait vraiment qu'elle ait cette opération, je ne sais pas , je ne sais plus .....
Tout devient si compliqué, alors la colère ne ma jamais quittée elle est là toujours présente et parfois explosive !!!!
Merci à toi Eva, moi aussi je te bise
-
Bonsoir,
Ah cette colère !
La mienne affleure, tout près de la surface. Et j'ai peur qu'elle explose.
J'ai peur de devenir acariâtre ; j'ai parfois le sentiment de ne plus rien supporter de laid ou d'injuste, et cela m'effraie.
Car au quotidien, la laideur et l'injustice, ce n'est pas ce qui manque !
Pour ce qui est de tenir, pour ne pas partir rejoindre l'aimé qui n'est plus, bien sûr, cela n'est pas facile.
Moi je m'accroche à l'idée que mon adoré aimait la vie, tellement, tellement ; jusqu'au bout.
Alors je m'efforce de continuer la route par respect pour ce qu'il a perdu et qui m'a été laissé.
Même si je ne sais pas trop quoi faire de cet avenir sans lui. Disons que le quotidien me maintient dans des habitudes qui rythment mes jours.
Ce sont de tout petits pas, mais ouvrir un agenda, et se projeter ne serait-ce que dans un mois, c'est maintenant possible, alors que ça ne l'était plus aux premiers temps de ma vie sans lui.
Le simple fait de regarder un calendrier me brisait le cœur.
Je n'ai pas encore de vrais projets, de ces projets plaisir, ces choses agréables imaginées pour soi, ... mais je parviens tout de même à inscrire dans un futur proche des actions très matérielles : faire tailler les arbres, réparer la maison...
C'est un progrès ; de ces petits pas qui nous font avancer doucement sur la route.
Je vous souhaite plein de ces petits pas...
-
Bonsoir, Ephémère
Ah cette colère !
La mienne affleure, tout près de la surface. Et j'ai peur qu'elle explose.
J'ai peur de devenir acariâtre ; j'ai parfois le sentiment de ne plus rien supporter
J'ai exactement le même sentiment , et j'ai bien des jours où cette colère sort et pas de la meilleure manière....
Je me fais peur, maintenant, j'ai tellement envie de frapper , et les mots qui remplacent cette envie, blessent , ceux qui ne le mérite pas.
Notamment mon compagnon de douleur .... qui est si gentil, je le sens s'éloigner de plus en plus du monstre que je suis devenue pourtant sans sa tendresse , sa compréhension , je suis sure qu'il y a belle lurette que je ne serai plus là ......
Plus rien ne me retient si ce n'est ma petite chienne à qui je voue un amour inconditionnel c'est lamentable , mais elle au moins a cette fidélité , cet amour qu'elle me donne aussi sans aucune condition , quand je pleure , elle vient près de moi sécher mes larmes.
Les humains me déçoivent tellement, bah oui, je suis perdue....
-
Moi aussi, je m'enroule dans la tendresse sans fond de notre petite minette adorable.
Toute cette douceur..
Pour ce qui me concerne, il m'arrive de penser que je me passerais bien de voir et de subir certaines choses.
Et je trouve que le champ professionnel se prête particulièrement bien à ces tristes constats. Ambitions écrasantes ou attaques envieuses viennent en effet mettre en lumière ce que l'humain a de plus laid ; et là, assurément, certains sont particulièrement créatifs.
Bien sûr, il y a les collègues qui font preuve d'une certaine empathie, mais il y a aussi ceux qui, en passant, nous voyant à terre, nous donnent un bon coup de pied dans les côtes. Histoire de voir si nous sommes toujours vivants, ou pour nous achever ?
Allons bon, voilà que je grogne ! Je crois que c'est moins pour la douleur qu'ils nous infligent, que par peur de me mettre, en réaction, à leur ressembler.
Je ne veux pas devenir si moche, non, non, non. Je voudrais garder mon calme, et parvenir à ignorer cette violence qui pourrait vite devenir contagieuse. Mais c'est si difficile.
A ceux qui nous aiment et nous veulent du bien, nous pouvons tenter d'expliquer nos réactions en mettant des mots sur cette peine qui nous a transformés. Mais que dire à ceux qui ne nous aiment pas et nous font du mal ?
-
OUI que dire Ephémère ??
Avant je ne disais rien, et pourtant j'ai toujours été rebelle !! aujourd’hui je répond je rend coup pour coup, tout en restant calme , et je vois que j'étonne .. qui s'y frotte s'y pique , j'en ai assez de me faire écraser...
Je ne tente même plus d'expliquer , non cela je le garde pour ma psy à quoi bon qui peut comprendre....
Les trois derniers mois de l'année restent toujours très compliqués, les dates s'ajoutent s’entremêlent, et j’essaie tant bien que mal de me sortir de ce meli mélo.
Maintenant un mois de plus s"additionne et cela devient si difficile ,le décès de ma petite sœur, fin janvier , je sens déjà les répercutions et toutes les images qui ne me quittent plus depuis bientôt un an .
Comment accepter l'horreur , le cumul ? le dernier regard plein de terreur de mon mari encore en vie voilà plus de 4 ans et" la chose" qu’est devenue ma sœur irrémédiablement transformée par ce vilain crabe, qui l'a engloutie...
Comment oublier, ces derniers instants , mais pas seulement, alors que tout est là intacte , terrible , au bord de ma mémoire....
Ils me manquent tant , j'ai le cœur au bord des lèvres les larmes au bord du cœur.......
Je pense à vous.
zabou
-
Bonjour Zabou,
Je viens, en passant, tapoter un peu sur mon clavier.
Et t'offrir en partage : une tasse de thé bien chaud, les flammes encore timides dans la cheminée, et le soleil qui éblouit le paysage givré.
Bon, j'ai bien le bout du nez qui pique, et les yeux un peu humides, mais j'arrive pourtant à voir le beau, le doux, le tendre qui parsèment mon quotidien.
Pour ce qui est de la colère... :-\ j'ai honte, car je crois qu'elle me dévore le caractère.
J'ai peur d'être acariâtre ; je vois trop vite le moche, l'ingratitude, la déloyauté, l'humiliation... toutes ces si "belles" choses que je subis, comme nous tous, au quotidien.
Et dont je ne supporte plus une once.
Pourvu que je ne me transforme pas en Tatie Danièle... ou en vieux chien méchant...
Est-ce la douleur qui m'a posé sur le nez ces étranges lunettes qui mettent en évidence toute la laideur humaine ?
Est-ce la douleur qui m'a planté au cœur toute cette révolte ?
Est-ce la douleur qui m'empêche de me taire ?
Le malheur a ouvert les vannes, brisé les filtres ; les mots surgissent avant même que la censure du socialement correct ne me fasse taire.
Le malheur nous transforme ; j'aimerais tant qu'il me rende plus sage et plus douce.
J'aimerais apprendre à me taire ; retrouver l'indulgence perdue.
Mais.... le soleil est là ce matin. Le ciel est d'un bleu laiteux. Nous sommes dans un paysage givré de carte postale.
Voir la beauté, et la laisser bercer notre peine.
La beauté que je vous offre volontiers en partage.
Que la journée vous soit douce et sereine.
-
Nouveau sur le forum,
je lis toutes ces douleurs, colères et bravo d'oser mettre des mots .
Un conseil, rejoignez un groupe de soutien en live , et vous verrez comment l'autre avance , comment vous avancerez
ou pas,
Je peux témoigner du chemin parcouru par ceux qui font le pas de franchir la porte d'un groupe
Bon courage
-
Bonjour Syldan,
En passant régulièrement sur le forum, tu pourras aussi y lire toute l'évolution de ceux qui viennent écrire ici leur quotidien, les épreuves qu'ils affrontent ; les larmes, les sourires.
Le soutien et l'empathie.
Les mains tendues.
Alors, bienvenue à toi.
-
Décidément je me demande , ce que je suis de nouveau venu faire ici ( sur ce forum) , je suis moi même incapable de réconforter les autres....
4 ans c'est peut être trop loin derrière , pour les autres c'est sur , pour moi c'était hier et malheureusement cela le restera, je ne sais plus comment exprimer mon désarroi , ma peine, toutes les vexations que je vis très mal mais aussi cet état d'oubli qui habite tous ceux qui m'entourent et qui fait que mon mari est vraiment décédé une seconde et dernière fois , comme si, il n'avait jamais existé, alors un Noël extrêmement difficile encore pire que tous les autres.....
Oui même au dessus de la première année juste après!! , parce que là je errais décharnée,hébétée,que je n'entendais même pas les conversations autour de moi , que tout m'étais égal, ou plutôt que rien ne me touchait.....
Maintenant c'est différent, j'ai un compagnon, alors je suis sensée être " guérie", comme si , rien ne s'était passé " a t-il seulement existé ?? dans mon cœur , c'est sur il y demeure éternellement.
Je ne supporte plus les autres, tous les autres ,tous ceux qui font comme si, et pire encore .....
Je n'ai guère envie d'en dévoiler plus, tout le reste est si moche et douloureux pour moi, je suis devenue rien .... je n'existe plus , non plus , j’existais à travers lui sans lui , j'ai tout perdu....ma légitimité de femme de, de mamy presque même de mère, en tout cas c'est comme cela que je le ressent, et c'est un ressenti terrible l’impression d’être totalement transparente, invitée au milieu d'une famille qui n'est pas la mienne , avec la mienne, mais ignorée et oui " difficile de faire autrement.......
Pour mes petits enfants j’essaie de tenir, mais pour combien de temps encore ??
Ces fêtes je les détestes, je ne supporte plus tout ce qui m'oblige , je ne supporte plus les autres dans leur petit bonheur étriqué, bien pensant et croyant que cela n'arrive qu' aux autres, je ne les envies pas , non je les plains , d'avoir le cœur aussi vide, le cerveau centré sur eux .
Je suis en colère mais cela n'est pas nouveau, cette colère ne m'a jamais quitté depuis 4 ans , je trouve même, qu'elle s"est amplifiée avec le décès de ma sœur, trois de ses idoles sont partis avec elle, David Bowie , Prince et maintenant Georges Mikael :'(
je ne suis rien ,plus rien, je me sens vide de sens comme dirait Darling ma vie continue, pas si mal en somme , mais pas totalement bien non plus, l'irréparable s'est glissé, entre les deux et jamais plus je ne serais celle d’avant, je suis une autre ! qui se découvre de jour en jour, les années passant, et je n'aime pas ce que je vois , ce que je pense , mais tout cela est bien plus fort que moi, je me soigne pourtant !! mais voilà la cicatrice est là , pas si belle !! et ils me manquent tant.....
Je ne sais plus quoi faire ,je me sens mal , moralement , mais aussi physiquement , je voudrais hurler, crier, dire ce que je pense et disparaitre et pourtant je suis encore là, cet instinct de survie venu du fond des ages est tenace grave....
Et je ne dis rien de ce que je pense , par lâcheté par peur de ne plus être aimée, parce que je ne sais plus faire, une partie de moi , la bonne ( peut être ??) est partie par une nuit d'octobre avec lui, 4 ans en arrière......
Une grosse pensée pour vous tous dans le douleur.
zabou
-
Chère Zabou,
Je me reconnais en toi par le temps qui passe et nous emportent, ces poussières qu'il soulève ne sont que les larmes du souvenir.
La période fin octobre / novembre, les yeux de mon chien quand il me parle, tes mots sont miens.
A quoi bon continuer de souffrir d'amour, de l'absence, des ces mots cruels "à jamais, pour toujours"
À la radio cette sublime chanson, "Les souliers rouges" au refrain lancinant:
(Vivre ou ne pas vivre)
Être seul, être là
Être enfin face à soi-même
(Vivre ou ne pas vivre)
Être fort, être faible,
Être encore face à soi même
(Vivre ou ne pas vivre)
Être nu, être bon
Être doux face à soi-même
(Vivre ou ne pas vivre)
Être un jour, une nuit
Être en vie face à soi-même
À quoi bon vivre, cette vie?
la réponse est en nous, avec ceux qui remplissent nos cœurs.
Si le notre s'arrête, il n'existeront plus.
Si je meurs, notre Amour disparaît.
Cela me paraît encore plus cruel de le tuer de nos propres mains, lui qui ne demande qu'à vivre encore, et qui se fait une place au plus profond de notre être, engendrant tourments et larmes.
À la vie ces quelques mots, à la mort ces quelques maux.
Creuse mon amour, enfouie toi, cache toi là ou personne ne pourra t'atteindre, ni la maladie, ni la peine, ni l'oubli.
Rien que toi et moi, comme un seul être. il ne nous reste que ça.
Douces pensées à toi.
-
Bonjour à toi Zabou,
C'est bien que tu viennes écrire.
Chacun de nous traverse des moments de moins bien, et des moments de moins pire....
Nous soutenons lorsque cela nous est possible.
Mais écrire nous fait du bien. Alors, pourquoi s'en priver ?
Tu évoques le temps qui a passé. Quatre années.
Quatre années, et les tourments, et la douleur qui ne s'éteignent pas.
Nous ne pourrons jamais faire comme si rien ne s'était passé.
C'est impossible !
Cette expérience de l'impensable ne nous laissera jamais indemnes.
Nous avons traversé les épreuves, traversé le temps aussi.
Mais les cicatrices sont bien là.
Nous ne sommes pas les mêmes.
Nous n'oublierons pas notre amour qui n'est plus.
D'ailleurs, nous ne souhaitons pas oublier.
Certains d'entre nous ont trouvé un nouveau compagnon de route, ou une nouvelle compagne.
Mais cela n'efface rien de notre mémoire.
Peut-être souffres-tu aussi, Zabou, de cet oubli que tu penses percevoir dans ton entourage.
Le mal-être revient violemment en boomerang, parfois sans que nous comprenions pourquoi, parfois aussi hélas, au moment où nous perdons à nouveau quelqu'un que nous aimons.
Nous n'oublierons rien de cet amour.
Nous avançons, un peu malgré nous.
Et la vie nous fait encore des cadeaux.
Mais nous n'oublions pas.
Je voudrais, tu le sais, trouver les mots de la consolation.
Pour que ton ciel se fasse moins lourd.
Et je suis impuissante.
Alors au moins, te faire un signe d'amitié.
Te dire, combien je te comprends.
Te dire que ce n'est pas parce que le temps a passé que nous n'avons pas le droit d'avoir mal, et de le dire.
-
Oui Zabou Éphémère a raison tu as, nous avons le droit, quel que soit la date du deuil de dire ce qui est notre réalité.
Mais il est vrai que souvent j'ai lu que ça effraye les plus "nouveaux" endeuillés alors je tais ces choses puisque je peux mais peut être je prendrai,un jour, ce droit de dire.
Nos aimés oui Darling vivent en nous et le nous subsiste par notre vie et nous fait tenir.
Cette possibilité, dont vous témoignez bien qu'ayant de nouveaux partenaires de vie au quotidien est aussi rassurant, nous montrant que vivre avec des dissociations voire des paradoxes est possible.
Le deuil je crois fera toujours peur à ceux qui ne le vive pas ... Parfois il me plaît de croire que c'est un enrichissement acquis mais je comprends qu'il ne faut pas le montrer et arriver comme le dit souci à donner le change superficiel afin de ne pas s'isoler des "autres". Une certitude renouvelée merci au forum d'exister
-
Bonsoir Zabou,
Un petit signe pour toi, en espérant te rencontrer bientôt à travers tes lignes.
Si tu veux bien nous donner quelques nouvelles....
En attendant de te lire, je te souhaite une nuit sereine.
-
Merci Ephémère de nous donner malgré ta douleur et ton énorme peine tant de chaleur et de douceur.
Depuis le départ de maman, je lutte contre la colère que j'ai connue si bien dans mon adolescence et ma jeunesse. Il m'a fallu des années de travail de pacification de mon être intérieur pour en venir à bout. Hélas pendant la maladie de maman, j'ai senti qu'elle revenait, j'ai serré les dents et cela passait relativement. Mais ce fut après, qu'il y eu mon tremblement de terre. J'ai fermé toutes mes portes afin qu'elle ne sorte pas, maintenant grâce aux exercices, au Forum j'ai compris que ce n'était pas la meilleure façon d'agir.
Alors dans ma tête je pensais au fameux"J'accuse" de Zola et tout en serrant les poings je repensais à tout le mal que j'ai subi dans ma vie, jusqu'à son apothéose la perte de maman. 13 ans de vie commune dont deux avec cette cochonnerie de maladie. Elle aimait la vie, elle était joyeuse, aimante etc.... Première fois que je rencontrais quelqu'un comme cela. Alors toutes les vieilles plaies se sont ré ouvertes et je ne vois rien devant. Mon psy me dit que depuis son départ, je m'interdis d'être heureuse, il a raison.
Pourquoi je vis ou pour qui je vis? Pour mon petit chien, il a énormément souffert de son départ.Le véto l'a soigné pour dépression.Il fallait voir à quelle vitesse il grimpait les escaliers pour aller la retrouver. Une fois ) la maison il l'a cherchait dans toutes les pièces et finissait par s'allonger sur son lit.
Quelque jour après la mise en terre de maman, je l'ai emmené sur sa tombe. La personne qui m'accompagnait et moi nous fûmes horrifiées et même nous avons eu peur. Ce petit chien qui était la douceur même, qui n'aboyait jamais, s'est mis à hurler des cris terrifiants. Nous sommes revenus plusieurs moi après plus de cri.
Je ne sais pas pourquoi je vous raconte tout cela,, je m'en étonne moi-même. J'espère que c'est un début d'ouverture.
Amitiés à tous
Moi aussi, je m'enroule dans la tendresse sans fond de notre petite minette adorable.
Toute cette douceur..
Pour ce qui me concerne, il m'arrive de penser que je me passerais bien de voir et de subir certaines choses.
Et je trouve que le champ professionnel se prête particulièrement bien à ces tristes constats. Ambitions écrasantes ou attaques envieuses viennent en effet mettre en lumière ce que l'humain a de plus laid ; et là, assurément, certains sont particulièrement créatifs.
Bien sûr, il y a les collègues qui font preuve d'une certaine empathie, mais il y a aussi ceux qui, en passant, nous voyant à terre, nous donnent un bon coup de pied dans les côtes. Histoire de voir si nous sommes toujours vivants, ou pour nous achever ?
Allons bon, voilà que je grogne ! Je crois que c'est moins pour la douleur qu'ils nous infligent, que par peur de me mettre, en réaction, à leur ressembler.
Je ne veux pas devenir si moche, non, non, non. Je voudrais garder mon calme, et parvenir à ignorer cette violence qui pourrait vite devenir contagieuse. Mais c'est si difficile.
A ceux qui nous aiment et nous veulent du bien, nous pouvons tenter d'expliquer nos réactions en mettant des mots sur cette peine qui nous a transformés. Mais que dire à ceux qui ne nous aiment pas et nous font du mal ?