Bonjour,
Je me nomme Evelyne, je suis nouvelle sur ce site. A la base je suis a la recherche de groupe de parole (pour parler du deuil face o suicide) sur la region parisienne.
Laissez moi vous conter mon histoire...
A base je suis native d'Haiti (cette ile des caraibes qui traverse bien des epreuves), et la base je ne suis pas fille unique. En effet, j'ai un grand frere. Un jour apres, semble t-il, maintes et maintes tentatives notre mere nous a abandonnés devant un orphelinat de Port-au Prince (capitale d'Haiti). Puis vint le jour où l'on nous a adoptés, un couple de français. Une pense qu'une nouvelle vie demarre, prometteuse et pleine d'avenir!!! Puis les questions et les doutes arrivent! oui car apres avoir pu lire le peu de papiers nous concernant que mes parents on vu avoir par le biais de l'association, j'ai commencé a avoir des questions. Notre passé est une suite d'incertitudes. Notre date de naissance a ete choisie au hasard ainsi que notre prenom, nous ne ne sommes meme pas surs que la femme qui est venue tant de fois a l'orphelinat est bien notre mere...auj. encore je suis en quete de mon passé. J'ai lontps cru que je retrouverai ma mere, je me suis meme demander comment on faire maintenant que l'on a ete adoptés. Puis je me suis renseigner : adoption pleiniere, les parents biologiques n'ont aucuns droits sur leurs enfants. Va-t'elle me reconnaitre? Alors a force de poser mille et une questions, mes parents adoptifs ont finalement accepter de faire le voyages avec nous. Je n'avais pas remarquer le manque d'interet que mon frere avait pr ce voyage. La bas nous avons retrouvé l'orphelinat, la soeur superieure qui s'est occupée de nous, le prenom de mon frere lui disait qqch, et de moi elle se souvenait un bb chetif, malade et constamment allongé dans son berceau. Puis vient la question : avez vous des nouvelles de notre mere ou de la personne qui est venue nous deposer ici (il y a 12 ans)? il y eu une reponse: non en 12 ans personne n'est venu ni prendre de vos nouvelles, ni vous reclamer. Cette reponse ce jour là je n'ai pas voulue l'entendre car il m'etait inconcevable que personne n'avait pris de nos nouvelles. A ce moment la je voulais deja etre infirmiere et voir tous ces enfants affamés mais heureux de voir des visiteurs m'a conforter dans le fait de faire ce metier. Mais vous me direz infirmiere, c'est bien fait aider, voire sauver les gens???
Les annees passent et mes questions demeurent. Puis vient le temps où j'ai vu mon frere changer, se dedoubler. Depuis tt petit il est mis sur un piédestal, ce jeune homme si beau, si souriant, si aimable...celui qui prend toute la lumiere, celui dont on n'oublie pas le prenom, celui dont les filles tombent si facilement amoureuses. Mon frere, le seul etre de ma famille qui me reste, mon miroir, mon indentité, mon repere, ma vie. Ce frere la je l'ai vu aussi dans ces meilleurs moments comme dans les pire, je l'ai vu rencontrer sur son chemin l'alcool et la drogue, je l'ai vu se metamorphoser et se detruire. Et qu'ai-je fait pour eviter cela???
Je l'ai vu tellement de fois sourire, blaguer, deconner, et pourtant ses yx traduisaient une inepuisable souffrance, tristesse, solitude!
Puis arrive le moment des absence repetees, le moment où on veut prendre son independance. Je me souviens du jour où il partait pour faire ces etudes a St barthelemy d'Anjou (pres d'Angers), je lui ai demander de m'envoyer des lettres (tout en sachant qu'il n'aimait pas ecrire), je lui dit "voila tu t'en vas, tu vas m'abandonner, m'oublier", lui me repond toujours avec un air faussement rassurant "mais non tkt je t'ecrirais". Et pourtant pas une lettre, meme pour mon anniversaire, parfois qqs coups de fils. J'etais la avec ma solitude. Pour moi il etait tps de passer le BAC et lui son BTS, je lui avait dit "bats toi pr obtenir ton diplome et moi je me battrais pour avoir le mien" finalement je l'ai eu et lui a abandonné en cours d'annee. On a traversé une multitudes d'epreuves, les unes plus dures que les autres, il a fallu se battre mais lui a tourjours gardé aupres de lui ses 2 meilleures ennemies: la drogue et l'alcool. Je sais qu'il avait des conduites dangereuses (la voiture et la vitesse notamment), ce qui lui a d'ailleurs valu plusieurs accidents. Je faisais des cauchemards, me reveillant en sursaut en pleine nuit et me forçant a faire silence pour l'entendre bouger dans son lit. Jusqu'au jour où un souvenir frappant me revient en memoire. On etait jeune, on etait en vacances dans notre chalet a la montagne et la nuit avant de s'endormir je lui demandait de me donner sa main (nos lits etaient superposés), lui o debut ralait car il voulait dormir mais il me donnait toujours sa main. je lui disais alors "tu sais, on resteras toujours ensemble, jamais rien ne nous separera. mais tu sais si tu meurs je meurs avec toi" lui me repetait de ne pas m'inquieté, que l'on vivra lontps. C'etait ma plus grande peur, une phobie presque. Et fin octobre dernier, la police ns annonce la pire des nouvelles. Une nouvelles fois il s'etait absenté de la maison, apres avoir vecu seul un moment et avoir ete obligé de revenir manque d'argent. Il m'est impossible d'associer cette nouvelle a la realité, quand j'en parle c comme je parlait de qqn d'autre, je me dit que cette histoire m'est etrangere. Je suis habituée a ses absences. Cela va bientot faire un an, nn pour moi on est encore en 2010, j'ai encore 22 ans et mon frere 25. Le temps s'est arreté et pourtant j'avance encore dans un monde où la realité me semble parralele!! je suis totalement perdue, j'ai mis 18 ans a accepter que ma mere etait decedee, que je ne verrai jamais mon pere, que je ne rencontrerai jamais mes freres et soeurs si j'en ai. Je suis vene avec mon frere en france, ma seule et unique famille. Auj. je suis dans la solitude la plus complete, je ne reve que du jour où je le rejoindrais car pour la vie n'a plus ni sens ni couleur. Mon frere a mis fin a ses jours (les raisons exactes je ne sais pas, il y a beaucoup) mais 2 choses sont sures il souffrait depuis l'enfance et moi qui ai vu cette souffrance je n'ai pas fait assez pour le sauver. Je vous le disais l'infirmiere est la pour aider voire sauver des gens, tout est remis en question, moi qui n'ai pas pu aider mon propre frere. On arrive bientot en octobre, la date "anniversaire" va arriver, je ne sais pas comment je vais surmonter cela, je vais sans doute avoir besoin d'aide, vais-je pleinement realiser a ce moment la? j'ai peur que tte mes emotions si souvent refouler resurgissent d'un coup et que je fasse une betise car pour moi la seule personne qui faisait que je me battais o quotien est partie et la tentation de le rejoindre est tres forte, tres tres forte.
voila mon histoire, c'est long c'est vrai. J'ai l'impression d'avoir ecrit le chapitre d'un livre (d'ailleurs c'est une idee que j'ai).
merci pour toutes celles et tous ceux qui me liront, meri pour ceux qui me comprendront.
Evelyne