bonsoir Martine;
la peur .. oui, moi aussi je l'ai connu après le départ de JM;
parce que mon univers s'est écroulé;
alors peur, insécurité, sensation d'être fragile , à la merci des gens et des événements..
plus de repères,l'impression de devoir tout ré-apprendre!
même s'il m'arrive encore de crier ou de pleurer seule dans ma maison parce que j'ai l'impression que je n'y arriverai pas,
aujourd'hui , après plus de 11 mois , je constate que j'ai avancé;
que je suis à nouveau capable de gérer le quotidien, de rentrer chez moi le soir sans angoisse, d'apprendre à faire ce que JM faisait;
Pour toi ce deuil est tout récent ;
je te souhaite de retrouver , un peu à la fois, la confiance en toi.
je t'embrasse
marie-claire
 

Nous n'avons que les mots à notre disposition ce qui est déjà beaucoup en soi,  toutefois notre douleur est indicible et incommensurable !
Et ce forum a au moins le mérite de nous permettre de la partager !

La mort est occultée dans notre société actuelle, elle fait fuir  en effet... Mais comment étions-nous
avant d'être frappés par une si cruelle épreuve, celle d'un être cher dont nous nous sentons "amputés" ?
Aujourd'hui c'est nous qui le sommes,  demain ce sera à d'autres d'en faire l'expérience... Qui en sera
épargné ?

Ma mère nous a quittés en mai dernier, j'étais loin de penser qu'une dépression sévère emporterait ma fille
sept semaines plus tard, moi qui lui avais proposé de  l'aider à remonter la pente suite à un divorce
pas simple pour elle ni pour ses enfants ! Des petits-enfants dont je ne sais plus grand chose depuis !
Comment vivent-ils cette tragédie ? Quand pourrais-je les voir ? Quel petit cadeau veulent-ils pour Noël ?
Il me faut supplier le père (allons-y doucement) qui connaît mes griefs à son égard !
L'an dernier, nous l'avions passé chez son cousin avec les  enfants de celui-ci et les siens....
Tout a basculé sans que nous nous y attendions, comme c'est souvent le cas ! Il y avait pourtant des signes précurseurs...

Ce soir, je suis sortie faire des courses, puis ai fait demi-tour, tant j'avais le besoin de hurler, seule chez moi,
ce qui m'arrache... depuis un peu plus de quatre mois ! C'est la souffrance qu'elle a vécue, dans une profonde solitude
que je ne supporte pas, n'accepte pas ! Je ne l'ai pas vue, je m'en veux, c'est invivable....
L'entourage est peu présent, je crois que nous éprouvons  tous une certaine culpabilité celle de ne pas l'avoir comprise
mais pas autant que la mienne ! Je survis dans l'espoir de garder le lien avec les enfants de mon unique enfant.

Enfin, c'est  bien d'avoir des avis différents, nos vécus sont différents, nous sommes différents, il n'en reste pas moins
qu'il est bon de voir l'évolution de certains vers un mieux... Je leur souhaite d'y parvenir.
Moi, je désire rester avec mon enfant.... et vu mon âge je ne suis pas sûre que le temps soit mon allié !

Chaleureusement à Toutes et Tous