Auteur Sujet: quand on ne sais plus où se situer...  (Lu 13359 fois)

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Manue

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quand on ne sais plus où se situer...
« le: 01 juin 2010 à 21:12:49 »
J'ai déjà beucoup écrit sur ce site (qui m'a déja bcp apporté!) mais je ne sais toujours pas où me situer...
les situations des uns et des autres se ressemblent dans la souffrance ... et en même temps chaque histoire reste unique...

bientôt 15 mois ... tandis que ma mère nous quittait en prenant toute une boite de somnifère... pourquoi!!?? je ne saurais jamais vraiment... et il faut que je vive avec... je veux juste maintenir un des liens qu'elle m'a transmis (qu'elle nous a transmis) : "notre maison de famille!!!" dont elle fut un maillon et dont je suis la suite en tant qu'ainée... à 35 ans j'étais la maman d'une petite puce de cinq ans protégée par sa mère, sa grand mère et son arrière grand mère! en 4 ans j'ai perdue ma grand mère et ma mère ... je suis aujourd'hui à 41 ans le dernier rempart, celle qui doit préserver "une mémoire" qui vit dans "des murs" depuis plus d'un siècle (ma fille (et mon fils et mon neveu, bien sur!! mais j'ai l'impression qu'il s'agit  d'une histoire de femmes!!)en est (en sont) la neuvième génération)...

mon père a quitté ma mère un an et demi avant "son décé", leur divorce aurait du être prononcé 3 jours aprés sa mort: donc il ne l'est pas!! et mon père est "veuf" avec tous les droits que celà lui donne sur l'héritage de ma mère...(qui n'est pas décédée dans un accident de voiture tandis que mon père l'attendait sagement à la maison!!!! M... à la fin!!!!)  aujourd'hui il "me bloque" financièrement ... maman avait décidé de réinvestir l'argent de "leur" maison (qu'ils avaient décidé de vendre...) dans sa "maison" de famille, mais mon père peut conserver 40% de la part de ma mère en usufruit, c'est la loi...à 3 jours prés!

Je n'ai pas pris partie lorsque mes parents se sont séparés!! mais aujourd'hui je suis perdue: je ne veux toujours pas pas prendre partie, mais je veux que les projets de ma mère qui sont les miens (transmission oblige!) aboutissent... et je crois que ce n'est qu'ainsi que je pourrais trouver ce "lien intérieur" pour terminer "ce travail de deuil" ... et mon père ne comprend pas...

Il y a 10 jours il m'a même annoncé (par mail, à 8 heure du soir tandis que je m'occupais de mes enfants!!!!) qu'il allait lui aussi mettre fin à ses jours, ne supportant plus sa solitude,  suite à nos disputes sur ce sujet qui, de fait, l'ont éloigné de nous et de ses petits enfants ... réveillant en moi angoisse et culpabilité... cette soirée j'y ai fait face ... mais depuis je suis terrasée, à nouveau...

je me sents prise au piège comment ne pas perdre mon père et ne plus perdre ma mère?.. faire ce que j'ai à faire pour mes enfants, pour la mémoire de maman et être en paix avec moi même??...
ni très jeune mais pas assez agée pour vivre un double deuil (sous quelque forme qu'il soit!!...)
 
l'argent n'a jamais été pour moi, qu'un outil, pas une fin en soit... aujourd'hui j'ai besoin de "la part" entière de ma mère pour pouvoir poursuivre ce qu'elle voulait faire par rapport à "notre" maison qui a besoin de travaux importants, et que nous adorons tous (mon frère, nos enfants et moi..ce sont nos racines!!!) ... je ne sais même plus quoi penser de mon père:il a la loi avec lui mais est ce suffisant  est ce que je me trompe en pensant que "les projets" de ma mère sont aussi les miens ou est ce que j'en veux à mon père de ne pas avoir été avec elle!! ce soir là??... 

j'ai compris à l'époque, qu'il puisse partir, mais je n'admet pas aujourd'hui qu'il nous la joue "veuf..."dans le dénie total de cette année et demi que ma mère a vécu sans lui, mais avec nous et avec ses projets...

dois accepter les décisions de mon père, ou dois je continuer à défendre les projets de ma mère et donc "perdre" mon père qui lui est toujours en vie?? ... perdue, je suis perdue dans ce choix et j'ai doublement mal... tandis que mes enfants me préparent "en cachette" "ma" fête des mères, alors qu'en tant que fille je ne sais plus où j'en suis ni  ce que je dois faire...

mariej

  • Invité
Re : quand on ne sais plus où se situer...
« Réponse #1 le: 02 juin 2010 à 15:35:30 »
Manue,

J'ai envie de répondre à votre long message, mais par où commencer?
Vous dites que vous n'avez pas pris partie lors de la séparation de vos parents, et c'est très bien, continuez à le faire; Dans une séparation c'est souvent 50/50, c'est le problème de vos parents. Il n'empêche qu'ils sont vos parents et le restent. Le décès de votre maman réactive votre chagrin, quoi de plus normal ! Votre père aussi a du chagrin à sa façon, même si le divorce devait être prononcé dans les 3 jours, et de toutes façons, votre maman, son ex femme, restait pour lui la mère de ses enfants; il a vécu avec elle un certain nombre d'années et malgré leur séparation cette vie commune laisse des traces chez lui. J'ai une amie qui a perdu son ex-mari un après que le divorce soit prononcé, elle a eu beaucoup de chagrin, il restait le père de ses enfants et son compagnon de vie pendant 29 ans, et elle souffre de voir le chagrin de ses enfants qui ont perdu leur père.

Bien sûr cela est peut être difficile à entendre pour vous, mais essayez de comprendre que votre papa peut avoir lui aussi de la peine, différente de la votre bien sûr, mais bien réelle.
Pour ce qui est de l'héritage de votre maman et du partage avec votre père, je ne connais pas assez les droits de succession pour vous répondre. Faites-vous conseiller par un notaire, il vous aidera à y voir plus clair, et puis vous avez peut être aussi des frères ou soeurs avec qui en parler.
 
Pour la maison de famille de votre maman, prenez votre temps, votre maman est partie, vous, vous êtes en vie avec un mari et des enfants, vous devez vivre votre vie et non la sienne... C'est ça qui est important, faire VOS choix et non ceux que votre maman aurait voulu faire, vous ne trahirez pas sa mémoire en suivant votre route.
 Si cela vous est possible, gardez le lien avec votre père.

En tout cas, ce que vous vivez est très difficile, faites vous aider par quelqu'un psychologue ou médecin, qui pourra vous aider à faire la part des choses, à prendre ce qui vous va dans tous ces évènements et à faire les bons choix pour votre vie à vous, et celle de vos enfants et votre mari.
Il n'est pas bon  de se sentir prise au piège, comme vous le dites, la meilleure façon d'en sortir est de trouver de l'aide à l'extérieur.
J'espère que vos enfants vous ont fait passer une bonne journée de fête des mères.
Ne perdez pas courage
Marij


Manue

  • Invité
Re : quand on ne sais plus où se situer...
« Réponse #2 le: 02 juin 2010 à 18:08:55 »
Merci mariej,

J'ai besoin de regards extérieurs, et  merci de m'avoir répondue...
Je me fais déja aider, et mon médecin m'a conseillé de m'éloigner de mon père (géographiquement c'est simple puisqu'on est à 2000 km de distance mais psychologiquement c'est une autre affaire...nous avons tjs été trés prôches, et c'est la première fois que l'on se heurte avec une telle "violence" verbale!! ) mon médecin a qualifié mon père de "relation toxique"... pour  la loi c'est simple il peut faire ce qu'il veut : prendre ou renoncer à ces 40%...
Mon frère a tranché: il verra son père 3 fois par an!!! mon entourage prôche  est dans le jugement de valeur, mais moi je n'ai pas envie de le résumer à cette formulation lapidaire, que mon médecin a formulé: je crois que les circonstances du décé de ma mère sont trés culpabilisante pour mon père. Que si le divorce avait été réellement prononcé il aurait été plus facile pour lui de se positionner correctement dans ce temps de vie.... et qu'aujourd'hui le statut de "veuf " le déculpabilise en quelque sorte (pourtant je lui ai dit cent fois qu'il n'était pas "coupable".... j'aimerai bien que lui voit un psy, mais on ne guide pas comme ça un "patriarche espagnol"....

Avec le décé de maman se sont aussi beaucoup de temps de vie de famille qui se sont arêtés d'un coup: les Noêls, les vacances... je crois que c'est aussi celà que je veux retrouver ou garder à travers cette maison... c'est tous ces enjeux que je n'arrive pas à faire comprendre à mon père... c'est môche lorsque l'émotionnel et le matériel s'emmelent, j'ai l'impression de vivre un mauvais film, digne des pires séries  B!!...

merci de m'avoir lu et  de me répondre

mariej

  • Invité
Re : quand on ne sais plus où se situer...
« Réponse #3 le: 02 juin 2010 à 19:05:45 »
Bonsoir Manue,

Tu dis que ton père est un pariarche espagnol, il est donc d'une culture où l'homme a une place particulière, ça ne l'empêche pas de souffrir lui aussi mais de l'exprimer sans mots, à sa façon qui peut te paraître brutale!

Pense à toi, je comprends que tu aies envie de prolonger les fêtes de famille comme le faisait ta maman, mais tu peux le faire d'une autre manière, à ta manière à toi. Tu sais, je suis l'aînée de 4 enfants et mon père est mort d'un accident de voiture quand j'avais 8 ans, ma plus jeune soeur avait un an, pendant longtemps j'ai joué le rôle de la grande soeur qui essaie de tout assumer, maintenant je ne le fais plus, ou au moins j'essaie, j'essaie de penser d'abord à mes enfants, mon mari et aussi à moi; ça n'empêche pas que j'apprécie toujours autant les fêtes de famille, mais ce n'est pas forcément moi qui gère tout le temps, il faut en laisser pour les autres, ils font aussi bien.
 Maintenant j'ai dépassé 55 ans, je comprends enfin qu'il faut savoir prendre soin de soi,toi, tu es encore jeune, vis ta vie, pense à ta maman, tu peux lui demander de t'aider de là où elle est, mais n'essaie pas de la remplacer...
Voilà Manue, j'espère que je ne suis pas trop moralisatrice, mais j'avais envie de  partager avec toi un peu de mon expérience.
Je pense bien à toi
Marij


Manue

  • Invité
Re : quand on ne sais plus où se situer...
« Réponse #4 le: 02 juin 2010 à 21:43:15 »
Bonsoir Mariej

Non, tu n'es pas moraliste, bien au contraire... tu fais echo à quelque chose que je commence à ressentir... et merci pour tes paroles je t'assure qu'elles m'aident ... et j'en ai besoin ;)... ne te méprends pas sur ce que je vais dire, mais aujourd'hui maman me manque très "égoistement" car malgré ses fragilités elle savait m'aider quand la vie "cognait" un peu trop fort!! et en ce moment ce soutien "féminin" (au delà du maternel) et la sensibilité qui va avec , me manque cruellement pour y voir clair...

Je n'ai pas connu le drame de perdre un de mes parents aussi jeune que toi, mais en même temps, étant l'ainée, et mes parents ayant toujours étè.... on va dire "méditerranéens" (avec ce que celà peut avoir de super et d'étouffant à la fois!! ce n'est pas pour rien si je vis en Tunisie depuis dix ans: cette méditerrannée qui nous lie m'a aussi permis de trouver la bonne distance géographique avec ma famille!)... j'ai toujours du assumer ce rôle de "la grande fille" de "la grande soeur" (protegeant un petit frère de sept ans de moins que moi ... que l'on m'a tjs bcp confié!! je ne le regrette pas : nous avons un lien extraordinaire, mais en même temps je me suis toujours mise en travers des "coups" de la vie pour le protéger... et encore aujourd'hui je le fais ... il est devenu papa pour la première fois 8 semaines aprés le décé de sa mère... et c'est dur pour lui de gérer toutes ses émotions contradictoires: tu vois là aussi je dois trouver "la bonne place": je suis tatie et je ne veux pas être une "mamie" de substitution... mais nous sommes tellement liés: il a quand même pris l'habitude que je remplace ma mère auprés de lui, lorsqu'elle ne pouvait plus assumer son rôle (maman était sujette à des épisodes dépressifs, entres les deux c'était quelqu'un de super, vivante , pleine d'une richesse culturelle qu'elle nous a bcp transmise et qu'elle a transmis à mes enfants , mais il y avait "ces temps d'absences"... où papa menait déjà une double vie (ce que je peux comprendre, mais il aurait pu être plus discret!! je pense que si mon frère a tranché aussi vite celà est dû aussi à ce passé... et moi je m'occupais de mon frère...)

quant à mon père: ce serait plutot l'inverse: il exprime sa souffrance à tort et à travers , en niant la notre et celle que ma mère a ressenti et ça aussi c'est fatiguant!!! c'est plus le côté espagnol : masculin : moi d'abord!!! et ça m'ennerve, car il n'est plus dans son rôle de père (même si je suis une grande fille de 41 ans!!!)...

voilà si tu veux  continuer de m'éclairer et d'échanger avec moi  je t'en remercierai...

je t'embrasse
Manue.

mariej

  • Invité
Re : quand on ne sais plus où se situer...
« Réponse #5 le: 05 juin 2010 à 18:21:47 »
Bonjour Manue,

Je ne sais pas si je peux continuer à t'éclairer, la vie d'une famille est tellement différente d'une famille à l'autre. Et je comprends que pour toi, même si tes parents étaient là, tu as eu un rôle très protecteur pour ton frèredû à  la différence d'âge et le fragilité intermittante de ta maman. Moi aussi on m'a souvent demandé d'être la grande soeur, de montrer l'exemple, j'avais 3 soeurs plus jeunes que moi, pas de frère; j'avais beaucoup de mal avec ça, à la fois je remplissais mon rôle d'aînée et en même temps je me rebellais beaucoup car je ne voulais pas le faire et en particulier j'en voulais à maman qui me demandait tant....

Maintenant avec le recul, j'ai 57 ans, je pense que la famille de naissance (parents et frères et soeurs) c'est très important, c'est notre terreau, mais je pense que lorsqu'on a un conjoint et des enfants c'est eux qui sont prioritaires, j'ai un mari très patient, d'une famille nombreuse, ils sont 9 enfants, et je sais que pour lui c'était parfois pesant que je sois sollicitée par maman, ses parents à lui étaient beaucoup moins demandeurs de présence et d'attention et nous laissaient mener notre vie, ma famille aussi, mais à travers les non-dits, je me sentais souvent obligée de prendre soin de maman.

Voilà Manue, tout cela pour te dire que grandir c'est savoir quitter ses parents, mener sa propre vie en fonction de nos souhaits , "quitter ses parents" ce n'est pas bien sûr les abandonner, mais leur laisser moins d'emprise sur notre vie et finalement chacun s'en porte beaucoup mieux.
Pour toi, ta maman n'est plus là et c'est normal qu'elle te manque, une maman nous n'en avons qu'une et elle  est irremplaçable; ton papa est là, mais les relations avec lui sont plutôt difficiles, dis-toi bien que tu ne changeras pas, tu peux changer le regard que tu as sur lui, mais tu perds ton temps si tu veux le faire changer lui, lui seul peut s'améliorer et toi tu n'y peux rien.... Pour l'héritage de ta maman, je comprends ta colère à 3 jours près, mais ta maman vivait peut être mal ellle aussi, cette échéance du divorce....maintenant tu ne peux faire qu'une chose, accepter les lois de la succession, les faire respecter, je suppose qu'en Tunisie ou en Espagne il y a des lois comme en France qui règlent les droits de succession, et même si à 3 jours près elles te paraissent injustes, tu ne peux pas les changer ! et heureusement, imagine un monde où chacun ferait sa loi, ce serait invivable ! Depuis la nuit des temps il y a des règles pour la vie en société et c'est tant mieux.

Voilà Manue ce que je peux te dire à partir de ce que tu dis de ton histoire, ce que tu vis est difficile, mais appuie toi sur ton mari et tes enfants , c'est votre bonheur à vous tous qui compte le plus. Pour ce qui est de vivre le deuil de ta maman cherche du soutien autour de toi, ou ici sur le site et le forum et ne perds pas courage;

Je t'embrasse
Marij

Manue

  • Invité
Re : quand on ne sais plus où se situer...
« Réponse #6 le: 06 juin 2010 à 12:23:17 »
merci Marij

Pour ta sagesse et ta douceur...
Bien que vivant en Tunisie avec un père d'origine espagnole, je suis Française!! :D (et soumise au loi française en l'occurence ;-)  )
Mais je te promets qu'à chaque fois je ressentirai bouillir dans mes veines "mes colères espagnoles" je te relirai...

Il y a une question à laquelle je n'avais pas répondu: mes enfants ont été particulièrement adorables lors de la fête des mères... et tu as mille fois raison! c'est eux qui doivent compter avant tout et Dieu que cet embroglio familial les a perturbé...

Merci encore pour ton soutien, d'autan plus qu'entre temps, j'ai lu ce que toi tu vivais...
Merci encore.

Manue.

mariej

  • Invité
Re : quand on ne sais plus où se situer...
« Réponse #7 le: 07 juin 2010 à 16:41:07 »
bonjour Manue,

Merci pour ta gentille réponse, je suis contente que tes enfants aient été adorables pour la fête des mères, ce sont eux qui vont t'aider à retrouver le chemin de la vie, de TA vie. Moi mon plus jeune fils m' a offert une jolie plante, il y a bien longtemps qu'il ne l'avait pas fait (il a 28 ans), ce n'est pas un grand bavard, mais par ses gestes affectueux il se montre présent et aimant, nos enfants nous apprenent beaucoup...

Je suis contente aussi car ton message semblait plus apaisé, j'espère de tout mon coeur que tu vas réussir à trouver un peu de sérénité malgré ton chagrin. Tu parles de ton sang espagnol dans tes veines, c'est certainement un héritage de ton père, un jour ça t'aidera à mieux le comprendre...mais là aussi il te faut du temps !

Ce forum est vraiment un endroit d'entraide et moi qui me sent tant "orpheline de mon fils" je suis contente d'avoir pû t'aider, n'hésite pas si tu as encore besoin d'aide...
Je t'embrasse

Marij

Manue

  • Invité
Re : quand on ne sais plus où se situer...
« Réponse #8 le: 07 juin 2010 à 23:54:09 »
Bonsoir mariej

sincèrement c'est vrai que tu m'apaises (plus que quiconque autour de moi en ce moment :-*!!!)
pourtant hier soir fut encore une soirée difficile: mon mari a été "mangé" par les exigences de sa famille!! moi rattrapée par un sms de mon père, où il continue a inverser les rôles (et j'ai tout foiré, tellement il m'a ennervée!!!!pourtant j'étais au départ pleine de bonnes intentions!!!!!  "mes gênes" encore et encore!!! je suppose: mais pour lui sortir du conflit c'est dire" amen" à tous ses désirs! ses états! et en plus il a attaqué mon frère!!!... le truc à ne surtout pas faire avec moi.... je n'en ai pas fini, comme tu le vois!!! mais bon ... aprés le clash d'hier, j'ai fait ce que je t'avais dit et je t'ai relu: merci encore, tu ne peux pas savoir..... tu m'apaises... je n'ai pas d'autres mots)

Puis ... je n'ai pas osé, hier soir, mais aprés avoir repris l'historique de ce forum: outre le fait que nous sommes déja parlé de manière moins direct, j'ai vu que nous vivions quand même quelque chose de similaire et d'inversé à la fois: tu as perdu ton fils, j'ai perdu ma mère, mais tout deux ont en commun d'avoir mis fin à leur jour...

je repensais alors à ce conseil que tu m'as donné : ne pas remplacer ma mère.. tu as raison c'est sûr! mais j'éprouve du plus profond de mon âme le besoin de terminer ce qu'elle voulait faire... maman n'a pas laissé de "lettre d'adieu", mais nous nous étions tellement rapprochées depuis le départ de mon père... comment te dire: au delà de ses temps d'absence, elle était tellement présente porteuse d'une telle richesse, elle a tellement transmis à mes enfants... j'ai envie de continuer ce bout de chemin avec elle...

tu as écris que tu te remettais en question sur ton rôle de mère, dans une éducation et une place à tenir pour protéger ton fils... de lui même finalement... crois moi je ressents, la même chose,mais en tant que fille: je sais que j'ai aidé ma mère jusqu'au bout de moi même... mais je n'ai pas pu l'empêcher de mettre fin à ses jours...

que fais tu toi par rapport à "l'héritage" spirituel (je ne sais pas quel autre mot employer) qu'a laissé ton fils!? ce "goût" d'inachevé qu'ils nous laissent (même s'ils ne l'ont pas voulu//) ... tu vois c'est davantage de celà dont je parle aujourd'hui : j'ai envie besoin que sais je !! de finir ce que maman avait commencé... je ne veux pas réveiller en toi des questions trop fortes 'je te sens plus en paix, en tous cas c'est l'impression que tu me donnes...( mais as tu simplement remis "un masque" pour m'aider???)

si je t'embête avec ces questions, dis le moi simplement... mais je crois que ce famaux travail de deuil est beaucoup plus compliqué (pour reprendre les étapes des modules proposés!) avec ce contexte de décé!!? non!? nous sommes toutes deux en deuil de personnes mais aussi de personnalité si forte, malgré leur fragilité (ou à cause de l'un ou de l'autre: et moi je trouve ça trés dur: leur vie tout simplement ont marqué tant d'autres vies... qu'en penses tu??)

voilà où j'en suis ce soir... tu vois je t'avais dis de ne pas te méprendre sur mes intentions: je ne cherche pas une "mamnan de sustitution" (et puis tu es trop jeune pour faire "l'affaire" ;D... je sais que personne ne remplacera ton fils, mais tu m'as écris comme ma mère aurait pu le faire (en t'oubliant toi même!! :) :) )

moi je veux bien continuer ... mais pas à sens unique (ce n'est pas dans ma nature)!! parle moi de toi, si tu veux ... et  je serai là....


je t'emrasse trés fort. trés trés fort!!!!

Manue.


mariej

  • Invité
Re : quand on ne sais plus où se situer...
« Réponse #9 le: 08 juin 2010 à 15:23:59 »
Bonjour Manue,

Merci de ta confiance, rassure-toi, je ne mets pas de masque pour te répondre, je te parais peut être sereine en apparence, mais à l'intérieur je suis complètement écrasée, fatiguée, ravagée par tout ce chagrin, cette colère qui commence à s'apaiser un peu. Quand je te réponds sur tes relations avec ton père et ta mère je suis dans un autre registre. Quand j'ai vu ton 1er message sur cette discussion, j'ai tout de suite eu envie de te répondre, j'ai attendu un peu pour voir si quelqu'un d'autre allait le faire à ma place et je me suis décidée.
Ce que tu exprimais me parlait énormément car j'ai trop longtemps eu, au sein de ma famille une autre place que celle de "la fille"; comme disent les "psy" j'ai été "parentifiée" et ça c'est pas très bon pour un enfant, ça complique la vie pour savoir où est la bonne place. Dans mon travail, j'ai eu la chance de travailler pendant 6 ans avec un psychanalyste, une fois par mois pour de l'analyse de pratique, il nous a dit et redit l'importance de respecter la place de chacun, les parents restent les parents, quoiqu'ils leur arrivent, les enfants ont besoin d'avoir des parents, adultes, qui les protègent et en aucun cas, nous n'avons à remplacer nos parents. Si on le fait, parce que les parents ont des défaillances, ou autres, il y a des répercussions sur notre vie (dépressions ou difficultés à se situer dans la vie); j'ai vécu cela et je voulais t'aider dans ce sens, tes enfants sont encore petits, ils ont besoin de toi, c'est pour cela que ta situation me touche et que j'ai vraiment souhaité t'aider car ton message était un véritable appel au secours, ou tout du moins je l'ai entendu comme cela.

Sinon, je suis bien d'accord avec toi quand tu dis que le deuil après un suicide est bien compliqué et difficile!!!! Mon fils ne laissait rien transparaitre, son geste a été une véritable bombe dans notre vie, tellement incompréhensible, j'ai  vu ce week end un de ses copains qui ne comprend toujours pas ce qui est arrivé, pour lui c'est impossible que Samuel ait mis à ses jours, ça ne lui ressemble pas du tout.....

C'est un deuil qui laisse plein de questions, il est parti avec, nous cherchons les réponses, sans les trouver , qu'est ce qui fait qu'il est passé à l'acte ??? Sans avoir donné signe de lassitude ou de désespoir avant, sans avoir rien dit, s'il a donné des signes, nous n'avons rien vu et ça c'est terrible car quelque part on croit toujours qu'on aurait pu l'éviter, même si on se dit qu'il est difficile d'aider quelqu'un qui fait tant d'efforts pour cacher son mal être.....

Pour ce qui est de son héritage spirituel, comme tu dis, je ne me sens pas obligée de continuer, sa vie était sa vie, la mienne est la mienne, différente, même si ses valeurs étaient très proches des notres; et puis c'est tellement illogique d'hériter d'un enfant. Je respecte beaucoup tout ce qu'a fait Samuel dans sa vie, il y a un goût d'inachevé, mais plutôt que de continuer à faire ce que lui aurait fait, je préfère (mais plus tard quand j'irai mieux et que j'aurai avancé sur ce douloureux chemin) utiliser cette énergie , (qui pour le moment est entièrement utilisée à rester debout),  pour une association ou une action que je choisirai le moment venu, peut être au moment de ma retraite dans 3 ou 4 ans...

Voilà pour aujourd'hui, Manue, sache que tu ne m'embêtes pas, sinon je ne te répondrais pas...
Je t'embrasse
Marij
« Modifié: 14 juin 2010 à 16:34:32 par mariej »