Bonsoir Lili,
J'ai été touchée par votre témoignage, j'avais lu la réponse de Blandine du 22 août si sensible... J'ai perdu mon mari il y a 5 ans, je l'ai compté sur la plaque de sa tombe, que j'ai fleurie le 1er novembre. Durant cette année, il me semblait que ma peine s'était apaisée. Eh non, ce jour là 5 ans plus tard, le chagrin m'assaillie et depuis 10 jours, je n'ai à nouveau plus goût à rien, ni à personne. J'ai l'impression que j'erre à nouveau sur notre planète. Le manque de mon Amour, son absence m'étreint avec méchanceté. J'ai passé le w-end sous la couette, les larmes sur l'oreiller... Demian, "il faudra faire face" et c'est cela qui nous tient je crois, par politesse, par pudeur "faire semblant" de se porter pas si mal.
Il faut dire que mon mari adorait notre chatte. Elle a avait été témoin de la crise cardiaque fatale. Cette magnifique chatte avait perdu des tonnes de poils à la suite et manquait d'appétit. Elle m'a beaucoup aidée, je lui parlais de notre Amour disparu, elle avait toutes les patiences... ! Puis, elle s'est eteinte il y a trois mois. Je suis inconsolable. Et le deuil s'est ajouté je pense, au deuil d'il y a 5 ans, pas tout à fait "passé". Aussi, je vous écris pour vous dire que je crois qu'il n'y a pas de "solutions". Avec le temps, les souvenirs heureux se substituent plus souvent aux souvenirs chagrins. C'est comme si l'on absorbait l'être perdu, on devient deux, en secret. L'effet baume. Puis, un évènement vient à arracher "notre combine pour tenir" , la peine revient . Aussi dense, mais moins cruelle, vous savez cette cruauté qui nous fait penser que l'on pourra pas arriver jusqu'à demain, tellement c'est dûr et torturant de se dire "plus JAMAIS je ne reverrai mon Amour". L'effet surprise, la désorientation, la culpabilité ne sont plus présents. Il reste le chagrin, la solitude, avec ce sentiment d'être paumée. Avec le temps, on ne peut plus dire, ni partager. Ou est-ce que l'on n'ose plus ? afin de ne pas déranger, ou de peur d'avoir une réponse inadéquate de l'entourage ?
Pourtant, je réalise que tous ceux qui ont perdu un Amour, un être cher, se retrouvent changés irrémédiablement. Par exemple, j'ai entendu Drücker chez Laurent Ruquier hier soir. La perte de son frère tant aimé ...
A bientôt, je vous serre contre moi et vous offre mon affection Lili.