Bonjour,
Je venais ici, me plaindre un peu... et puis... J’ai vu tous vos messages, tant de tristesse, j'ai presque plus envie.
Je me dis que je ne suis pas seule et qu'est-ce qu'un message de plus ?
Mais bon, je vais tout de même écrire par ce que j'en ai besoin et que je ne sais pas à qui me confier.
Je m'appelle Laetitia, j'ai 28 ans et le 27 septembre, j'ai perdu l'homme de ma vie : Mon petit papa.
Cela faisait 2 ans que mon Papa avait un cancer.
Mon frère et moi, nous pensions qu'il n'avait rien de grave, car, pour nous préserver, il nous cachait tout.
Tout de la gravité de la situation, de ses douleurs, des médecins qui en Juillet lui avait dit que son traitement ne fonctionnait plus.
Nous pensions que mon Papa était un Roc, il n’avait que 52 ans, rien ne pouvait lui arriver, jamais. Qu’il suffisait qu’il prenne ses médicaments et que tout irait bien.
Mais deux semaines avant son décès, ma maman nous a téléphoné, en pleurs, elle nous a dit : Il faut venir le voir à L'hôpital, les médecins disent que c'est la fin.
Le ciel est tombé sur ma tête.
Je ne voulais pas y croire.
Je criais dans la voiture en allant à l’hôpital. J’ai crié sur ma mère : « c’est quoi ces conneries ? Ils débloquent les médecins ou quoi ? Ils laissent tomber ? »
S’en sont suivi les deux semaines les plus longues de ma vie.
J’ai crié seul de mon lit, j’ai pleuré, j’avais des crampes au ventre de tristesse.
J’ai voulu négocier, j’ai prié tous les soirs et j’ai dis à Dieu que si il voulait une vie, il n’avait qu’a prendre la mienne.
Ma vie n’a aucun intérêt alors que mon père était l’homme le plus formidable de la terre.
Il aidait tout le monde, tout le monde comptait sur lui, tout le monde avait Besoin de lui. Pas de moi.
J’ai même commandé de l’eau bénite à Lourdes et des objets bénis.
J’y suis allé tous les jours, le voir et même si chaque jour son état empirait, je continuais d’espérer, de croire qu’il allait se lever et me dire, aller ma puce, ne pleure plus, on rentre.
Mais non, le matin de 27 septembre, je suis allée rapporter un café à ma mère, dans sa chambre d’hôpital et quelques minutes plus tard, j’ai vu mon père, mon pilier, l’homme de ma vie, rendre son dernier soupir.
C’était horrible.
Depuis ce jour, plusieurs sentiments me gouvernent.
La colère, la peur, la culpabilité et l’incompréhension.
Je ne vois plus l’avenir.
Je ne comprends pas pourquoi il n’est pas venu se confier à moi.
J’aurais peut être trouvé des solutions, des médecins plus compétant, de l’aide.
J’aurais pu le soutenir, venir le voir plus souvent, le rassurer, prendre soin de lui, ou tout simplement, rester là, et regarder la télé avec lui.
Pourquoi ? On était si proche, il me comprenait sans que je parle, pourquoi je n’ai pas compris ? Pourquoi je n’ai pas voulu comprendre ?
Je m’en veux tellement.
J’en veux à la Terre entière en fait. Ma famille est triste, mais autour de moi, (mis à part ma mère) tout le monde continue sans vie, comme si de rien n’était, même mon frère.
J’ai envie de leur crier dessus ! Le pire c’est quand ils m’invitent à des repas ou a des fêtes.
« Tu dois continuer à vivre ».
Mais ce qu’ils ne comprennent pas, c’est que je n’ai pas envie de vivre sans lui.
Comment me marier sans mon père ? Comment faire des enfants. Comment vivre tout simplement.
J’ai un peu honte de le dire, mais, mon père était la personne que je préférais sur terre.
Il était bon avec tout le monde, il voulait toujours sauver les autres, nous aider, nous conseiller.
Il était beau, tellement beau, charmant, intelligent.
C’était toujours un plaisir de discuter avec lui.
Noël approche… on me parle de sapin, de cadeaux et moi, tout ce que je fais c’est rester chez moi, à imaginer la meilleure façon de mettre fin à ma souffrance… à ma vie.
On me reproche de ne plus sortir, ne plus travailler… mais je ne peux pas.
Je pleure toute la journée et ma tête me fait un mal fou…
J’ai tellement de choses à dire, et pourtant, mon message est déjà tellement long… désolé.
Merci de m’avoir lu, il fallait que « ça sorte »…
Bon « courage » à vous qui souffrez comme je souffre.
Léti.