Bonjour à tous.
Mon histoire est hélas banale mais elle est le drame de ma vie.
Dans la nuit du 24 au 25 mars dernier, maman nous a quitté des suites d'un infarctus foudroyant et massif, totalement fortuit puisque elle n'avait aucun problème de santé . Mince, un mode de vie sain, active et dynamique Elle n'avait que 62 ans. À 31 ans, fils unique, et heureusement avec un papa qui a la tête sur les épaules, et des gens qui m'entourent ....j'accuse le choc.
C'est par un besoin de neutralité que je me confie ici. Pendant les premiers jours l'effet de ' souffle ' telle celui d'une explosion m'a totalement sidéré ... Les obsèques, la masse de personnes, les rassemblements familiaux ponctués de dîners et de moments commémoratifs ont génèré un tunnel et j'ai littéralement perdu la notion du temps suite à l'annonce de l'effroyable nouvelle.
Le samedi 24 mars a été une journée joyeusement banale : comme toujours , en debut d'apres midi, j'appelle ma petite maman sur skype et mon papa, heureux de leur nouvelle maison. Ils sont allés au marché, et par la webcam elle me montre leurs nouveaux meubles, elle est radieuse. Je lui dit " au week end prochain " ( je suis à Paris, eux en Bourgogne et je descends un week-end sur deux ) et nous prévoyons le repas de Pâcques avec Mamie. On se dit "bisous, au revoir"... Je ne savais pas que je la voyais pour la derniere fois en vie.
Nous sommes le dimanche 25 mars , il est 4h45 du matin... Le téléphone sonne et je vois marqué 'papa'... Mon sang ne fait qu'un tour et je sors d'un sommeil profond. Il m'annonce que maman est inconsciente et que le Samu essaie de la réanimer .... Je le rassure .... Il est en pleurs. Je sens que c'est grave mais je ne peux pas penser au pire. À 6h00 papa rappelle et m'annonce l'inacceptable. Je ne peux décrire ma réaction sinon celle d'un fils qui a une relation fusionnelle avec sa maman, celle qui plus qu'une mère est une amie, une confidente.... L'épaule sur laquelle j'ai toujours pu me reposer, la main qui a toujours été tendue pour me sortir des mauvais pas.
L'horreur. Irréalisable : comment acter cette réalité ? En aussi peu de temps ? À son âge ?! De cette manière ?!!! Immédiatement rendu à notre maison de famille je ne peux pas croire cela .... Puis la douleur s'installe, les formalités s'imposent à nous et nous susurrent la triste vérité .... Maman n'est plus. " la vie continue" " il faut être fort" " courage" " son corps n'est plus mais son âme reste parmi nous" voilà ce que j'ai pu entendre et qui hélas ne remplace pas l'être aimé. Le plus irréel : annoncer à ma grand Mère de 81 ans que sa plus jeune fille est décédée .... Quelle affliction.
Un vêtement , une photo, un lieu, tout me ramène à Elle dans une crise de larmes... J'ai l'impression d'évoluer en dents de scie. La reprise du travail 10 jours après ce drame ne m'a pas forcément apporté la bouffée d'oxygène escomptée . J'ai peur de m'enfoncer dans un chagrin destructeur. Je suis proche de mon père et lui tient bien le cap mais je sais qu'il a énormément de chagrin mais pour moi il ne le montre pas. J'ai demandé une aide à mon médecin traitant car je ne trouvais plus l'appétit ni le sommeil .... J'ai perdu 8 kilos en 10 jours. Je sais que les medicaments ne sont pas la solution et j'espere rapidement ne plus en avoir besoin.
Le quotidien me rappelle à l'ordre , je suis socialement établi - un travail passionnant , une personne qui partage ma vie , des amis sincères et disponibles - mais la question subsiste... Comment faire face ? Le temps ? La parole ?... Je ne sais plus comment évoluer et j'ai le sentiment qu'un pan de ma vie est devenu insensé.
L'été dernier, j'avais survécu à un accident de voiture causé par un chauffard ivre qui m'a percuté à 90 km/h. Juste un coma, des côtes cassées et une entorse ... et la en 2 minutes ma mère part ainsi. La vie est injuste et incompréhensible.
Mon message est une bouteille à la mer. Merci de m'avoir lu, et j'espère vous lire prochainement.