Bonjour à Toutes et Tous,
Faire des efforts, moi non plus je n'en ai plus envie Flemming, pour qui ? pour quoi ?
Mi- mai, ma mère nous a quittés, je l'aidais du mieux que je pouvais car, parallèlement ma fille était à l'hôpital pour une dépression majeure qu'elle n'a pas vu venir, suite une rupture familiale compliquée.... une énorme déception après 22 ans de vie de couple !
Et c'est moi qui ai le sentiment d' avoir laissée seule ma grande fille ce soir de juillet où elle a mis un terme à ses souffrances
psychiques et ses somatisations...
Soit sept semaines après être allées ensemble aux obsèques de ma mère.
Je n'étais pas restée avec elle et son ado ce soir-là alors qu'elle m'avait fait comprendre qu'elle craignait, de ne plus être à la hauteur (très lucide elle savait qu'avec son ralentissement psychomoteur dû à trop de stress, elle ne pouvait plus accomplir les mêmes choses). Je n'ai pas compris le message c'est évident !
Cette soirée lui a été fatale..... Son ado est sorti (?) et c'est lui qui a retrouvé sa maman morte en rentrant....
Si j'ai eu un moment de fatigue car des forces j'en avais pour deux ; elle était chez moi - après sa sortie d'hôpital- en attendant la réfection d'un logement que nous aménagions ensemble et nous devions nous retrouver le lendemain matin.
En fait, je n'étais pas tenue au courant de la gravité de son mal et surtout j'aurais dû aller consulter de mon côté pour savoir comment se comporter avec une personne de la famille en pleine dépression, afin ne pas agir à contre-courant.... (ce que l'on fait la plupart du temps) et ne plus entendre mon entourage me dire que j'en faisais trop , pour ma fille "malade" d'une maladie pour
l'extérieur, invisible
??
Sa maladie "invalidante" (comme elle l'a écrit) a été niée, mal soignée, alors que moi "naïve" je la croyais entre de bonnes mains !!!
Alors, je suis allée de partout crier haut et fort mon indignation et ma douleur, à l'hôpital, à son psychiatre, qui m'ont laissée moi et la famille dans l'ignorance de sa maladie et du danger qu'elle courait. Même à l'ex-belle famille qui croyait que ma fille fuyait ses responsabilité (pas sûr qu'elle soit convaincue), ma Cath qui travaillait et s'occupait de ses deux enfants !
Je vis désormais avec ce dernier jour où elle s'est retrouvée seule dans son ex- maison familiale devenue hostile...
Et là où elle est... elle a des raisons de dire : "maman tu m'as abandonnée", moi qui méconnaissais les risques d'une crise suicidaire
auxquels elle pouvait être exposée dans un court instant de profond désespoir et de perte de conscience...
Aujourd'hui je voudrais la prendre dans mes bras, lui dire que je l'aime... que je vais bien m'entourer pour l'aider au mieux à s'en sortir ! Mais, Trop tard....
Il ne me reste que ses deux enfants, éloignés et grandissant, sachant que c'est ma fille qui faisait le lien, pour qui je ne suis
qu'une grand-mère et non leur maman qui partageait leur quotidien... Je me répète à longueur de temps qu'ils sont un peu d'elle.... elle dont ils ne parlent pas !
Il me reste aussi la tendresse et la place que je lui réserverai jusqu'au bout dans mon coeur de maman, sa robe de chambre que j'étreins chaque jour de toutes mes forces et aussi le petit jardin que je vais fleurir chaque semaine.
Je demande régulièrement, dans ma souffrance, à ma mère de nous soutenir encore un peu -si elle peut m'entendre- et à mon
enfant de me pardonner !
A tous ceux qui viennent de perdre une maman ou un papa, dites-vous qu'ils vous aiment et souhaitent votre bien-être.... qu'ils
désirent vous voir profiter de ceux qui vous entourent pour continuer à transmettre "ce lien qui ne meurt jamais " l'amour, notre
moteur à tous.
Très chaleureusement à Toutes et Tous.