Auteur Sujet: Le début d'un deuil quand la personne a souffert...  (Lu 4570 fois)

0 Membres et 1 Invité sur ce sujet

libellule_bleue

  • Invité
Le début d'un deuil quand la personne a souffert...
« le: 22 juillet 2012 à 23:48:01 »
Bonjour, je viens tout juste de perdre ma mère, elle est décédée il y a une semaine des suites d'un cancer, et elle a lutté pendant deux ans. Dans les derniers moments, elle souffrait moralement et même physiquement, ce qui fait que nous avions tous hâte qu'elle traverse de l'autre côté... Lorsqu'elle est partie, il y a eu à la fois une sorte de choc des uns, et soulagement des autres. Et moi, j'étais au départ dans une sorte d'euphorie où j'avais la sensation de pouvoir communiquer avec ma mère... Et de la savoir bien me rendait en paix. Puis, tout à l'heure, j'ai eu à écrire un hommage à ma mère, et cela m'a bouleversée... au point où je me suis mise à pleurer et être triste.

Mon père m'a appelée, et j'ai vu que lui il flottait encore de cette sorte de bien-être, soulagement de la savoir en paix et heureuse, délivrée de la souffrance. Il m'a dit qu'il était heureux car il portait ma mère dans son coeur, tous les jours.

Et moi je me sentais mal d'avoir été triste et d'avoir pleuré, comme si je n'avais pas sa force à lui, et son positivisme. Mon père m'a suggéré de dormir, me disant qu'après ça ira mieux. Sur le coup, je me suis sentie coupable de ne pas réagir aussi bien que lui.

Et puis je me suis ressaisie... Je me suis dit "je viens tout juste de perdre ma mère, et je devrais flotter de paix?"... Bref, je me suis dit que mon père est ok, oui, mais moi aussi je suis ok... et mon deuil ne se fera sans doute pas en quelques jours...

Je vous écris car j'aimerais savoir s'il y a un nom pour le phénomène que vit mon père (et que j'ai vécu aussi), qui fait qu'on flotte de bien-être, pendant un temps... et est-ce que ce bien-être peut durer toujours?

Est-ce une sorte de chute dans le négativisme, que j'ai vécue?

Merci d'avance.
« Modifié: 23 juillet 2012 à 07:06:02 par libellule_bleue »

Hors ligne eriasroc

  • Membre Senior
  • ****
  • Messages: 252
Re : Le début d'un deuil quand la personne a souffert...
« Réponse #1 le: 23 juillet 2012 à 13:35:09 »
Bonjour,
Je n'ai malheureusement pas les connaissances nécessaires pour répondre à ta question mais je suis sur que l'on t'apportera une réponse à ta question. Sinon, le site www.traverserledeuil.com contient des documents (écrits et vidéos) qui peuvent t'apporter un début de réponse.
Chaque personne est différente et vie une situation différemment. Est-ce qu'une façon est meilleure qu'une autre ? Je ne pense pas. Le vécu, la sensibilité et d'autres facteurs font que nous ne réagissons pas de la même façon qui nous est propre, en prendre une autre n'est, selon moi, pas une bonne solution. Tu as de la peine, tu as envie de pleurer ? pleure, contenir des larmes ne font que les allourdir. Tu as envie de rire en pensant aux souvenirs joyeux que tu as vécu avec ta mère, ris. Tu as envie de venir nous parler ?
Nous sommes là pour te lire.

Courage à toi, puisse tu trouver des réponses ;)
- Le deuil, c'est nul
- Je vais mal, mais grâce à vous je vais mieux, Merci

mamita

  • Invité
Re : Le début d'un deuil quand la personne a souffert...
« Réponse #2 le: 31 juillet 2012 à 22:18:19 »
Bonsoir Libellule_bleue

Oui c'est assez courant cette sensation de "flottement" agréable éprouvé après la mort d'un être cher ayant beaucoup souffert.

Je l'ai éprouvé, nous l'avons éprouvé en famille quand Antoine a rendu son dernier souffle épuisé après 3 ans de maladie épouvantable, une sorte de soulagement nous a envahis ... nous étions sur un nuage en pensant à lui qui ne souffrait plus, une paix s'est installée après ces mois d'angoisse, de fatigue ...
Nous reparlions de cette sensation étrange, vendredi dernier quand nous nous sommes retrouvés pour l'anniversaire (1 an) de la mort d'Antoine.
Mais il n'a pas fallu 3 mois pour que la dure réalité de sa disparition nous ramène sur terre ! Il ne vivait plus, il ne serait plus jamais là avec nous, avec sa femme, il ne verra pas ses enfants grandir,  ... il avait vécu 37 ans mais ne vivrait plus, il fallait maintenant "intégrer" cette réalité à notre vie.
Cependant, nous sommes toujours debout, nous vivons, nous parlons de lui sans cesse et rions bien des fois en évoquant certains souvenirs, il y a eu des hauts et des bas ... moi, sa maman je parviens à vivre dans une plus grande sérénité malgré encore des larmes !

Je le porte en moi dans mon coeur et lui parle constamment, mais cela ne comble pas encore "l'absence physique" ! parfois l'idée de ne plus jamais le revoir m'est insupportable.

Alors, il faut passer par toutes les étapes, celle que tu vis actuellement en est une, c'est très récent ... les autres étapes arriveront inévitablement.

De tout coeur avec toi sur ce chemin de deuil,

Marithé