Bonsoir Ellyson
J'ai tellement envie de te répondre, car j'ai l'impression de lire ma fille. Peut être qu'en t'écrivant ici je parle aussi à elle, car la pudeur jette entre nous un voile qu'il n'y a pas ici.
J'ai perdu mon mari il y a 1 an, d'un accident. Il est mort sur le coup, il avait 42 ans et moi 41. Mais il était aussi le papa de mes enfants, de 18 et 20 ans.
Je sais exactement ce que tu peux ressentir, car j'ai perdu, comme ma fille, mon papa j'avais 17 ans. Comme toi.
Et là tout s'écroule. On bascule dans un monde que l'on ne connait pas, où il y a la mort et la souffrance. Les autres ne nous comprennent pas, pas après plusieurs mois ou il faudrait avoir oublié et avancer.
Il y a maintenant plus de 20 ans donc que mon papa est mort, et la douleur est toujours là, même si le temps apaise.
J'aimerai te dire que ça va passer, mais ça ne passera pas. La douleur est là, enfouie, prête à remonter dans certaines périodes difficiles ou de mémoire.
Mais tu dois peu à peu faire face, t'ouvrir aux autres. Ne fais pas l'erreur que j'ai commise : jamais je n'ai parlé de ma douleur. Jamais ma mère n'a su, ni mon entourage. Et j'ai souffert en silence.
Parle de ton papa autour de toi. Pas tout le temps bien sur, mais évoque son souvenir avec tes proches, parle de ta douleur à une amie, à un psy. N'ai pas peur et n'ai pas honte.
J'aime croire que nos proches partis son là, près de nous. Cela me fait du bien.
Ton papa est en toi, proche de toi, et il serait fier de tes pensées. Et ta douleur s'en portera mieux.
Enfin, lors du décès de mon mari, quelqu'un que je connais peu ou pas à mis un message sous forme de carte dans les condoléances.
Ce message me fait un bien incroyable, me réconforte. Chaque fois que je le lis, je m'éfondre mais il me donne l'espoir et le réconfort.
Je me permets de te copier ici ce message, peut être t'apportera t il du réconfort. Moi je l'ai glissé dans mon passeport, il ne me quitte plus :
L’amour ne disparaît jamais.
La mort n’est rien !
Je suis seulement passé dans la pièce d’à côté.
Je suis moi, tu es toi ; ce que nous étions l’un pour l’autre, nous le sommes toujours.
Donne-moi le nom que tu m’as toujours donné, parle-moi comme tu l’as toujours fait, n’emploie pas un ton différent, ne prends pas un air solennel ou triste.
Continue à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Souris, pense à moi, prie pour moi.
Que mon nom soit prononcé à la maison comme il l’a toujours été, sans emphase d’aucune sorte, sans une trace d’ombre.
La vie signifie ce qu’elle a toujours signifié, elle est ce qu’elle a toujours été : le fil n’est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de ta pensée simplement parce que je suis hors de ta vie ?
Je t’attends…
Je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin.
Tu vois, tout est bien