Auteur Sujet: J'ai perdu mon père à 12 ans  (Lu 5262 fois)

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freluc

  • Invité
J'ai perdu mon père à 12 ans
« le: 20 avril 2013 à 01:07:34 »
Bonsoir,

Je viens d'arriver sur ce forum, je viens d'avoir 17 ans et j'espère trouver du réconfort dont j'ai parfois tellement besoin. J'espère aussi que j'aurai assez de temps pour y aller parce que l'école me bouffe beaucoup de temps.
Ce post va être long je vous préviens... Peut-être que ça ne vous intéressera de connaître l'histoire d'un adolescent perturbé, ce que je comprendrai.

Soit, je vais raconter mon histoire mais je sais pas trop par quoi commencer... Bon allez, je me lance!
J'avais 12 ans quand tout a commencé. C'était la fin de l'année en juin, après que je sois allé avec mon père une dernière fois dans un parc d'attractions. Il commençait à être fatigué mais personne ne s'en inquiétait encore surtout qu'il avait déjà eu ça comme il était prof. Mais ça s'est empiré et il s'est mis à avoir des bleues et des boules aux jambes avec de la fièvre. Ma mère l'a donc emmené faire ses premiers examens mais rien paraissait d'anormal. Il est allé ensuite chez le médecin qui lui a diagnostiqué une maladie (je ne sais plus le nom mais ce n'était pas une maladie grave en tout cas). Le médecin lui avait prescrit des médicaments et de plus, on partait en vacances dans le Sud ce qui devait arranger sa maladie. Ca a été le cas la première semaine là-bas car ça allait mieux mais il a de nouveau rechuté et on lui a encore fait passer plusieurs examens (et cette fois beaucoup). Toujours rien d'anormal. Revenu chez nous en Belgique, il a refait ses examens et là, on lui a découvert une leucémie. Il est tout de suite parti à l'hôpital. A vrai dire, ça ne m'avait pas réellement choqué puisque je me disais qu'à notre époque, il avait beaucoup de chance de guérir. Mais à peine 4 jours après son hospitalisation, il a dû être mis en soins intensifs. C'était d'ailleurs le jour de la visite des enfants où on était accompagné d'une infirmière qui nous expliquait comment ça se passait, qu'il ne fallait pas s'inquiéter.

3 jours après notre visite, ma mère était partie seule aller lui rendre visite ce qui devenait une habitude et nous avait déposé, moi et mes deux frères, chez ma marraine, la soeur de mon père. Je me souviens qu'on s'apprêtait à passer à table quand le téléphone s'est mis à sonner. Ma marraine a décroché le téléphone puis l'a raccroché et est devenue toute pâle. Elle nous a dit de nous dépêcher à sortir et nous a dit que mon père avait eu un grave problème. A ce moment-là, je me suis mis à avoir très peur et à m'inquiéter. Nous nous sommes retrouvés à la maison de ma zia, la soeur de ma mère, où y avait déjà plein de monde et qui paniquaient. Les membres de la famille ont préféré nous confier, les enfants, aux amis de la famille. Mes frères sont allés chez des amis à mon père et mon cousin et moi chez des amis à ma zia. Ces amis avaient une fille de mon âge avec qui je suis resté discuter en attendant. Après, je suis rentré chez moi et en arrivant, j'ai vu certains qui avaient des mines choquées et les autres pleuraient. Ma mère s'est approché de moi et m'a dit: "Ton papa nous a quittés".

J'ai eu l'impression que le monde s'écroulait devant moi, voire même de mourir. Ma vie a pris un tournant décisif.

Quelques jours plus tard, on a fait l'enterrement. L'Eglise était bondé, la famille, des vieux amis à lui,... Il y avait même ma prof de théâtre (que j'avais commencé 1 an avant l'événement). Nous avons été assez soutenu pendant les jours qui ont suivi mais le calme est ensuite arrivé.

Mon père était quelqu'un d'admirable, qui était d'une grande joie de vivre, énergique et courageux. Il était aimé par tout le monde et personne ne lui aurait fait du mal car il était d'une extrême gentillesse. Il avait aussi beaucoup d'humour, un peu clown et farceur et nous faisait beaucoup rire. Il a adoré également les enfants et donc, mes frères et moi. Il était cependant très anxieux et stressé mais pouvait gérer ce stress (c'était un véritable faux calme). Il était aussi très introverti et ne parlait jamais de son passé. Je lui ressemble beaucoup y compris dans son énergie même si la plupart des gens me disent que je suis mou. C'est totalement faux au fond mais bon, les gens peuvent pas le deviner non plus puisque c'est intérieur. Mon père avait connu aussi des événements difficiles comme le décès de ses parents. Il ne reste d'ailleurs plus que ma marraine aujourd'hui dans ma famille paternelle. Pourtant, c'était une famille très diversifiée et très honorante (j'ai des origines flamandes, ardenaises et anglaises et mes arrière-grands parents ont participé à la résistance durant la guerre). Bref, avec lui est parti toutes des choses nécessaires à un développement "normal" dans l'adolescent que je devenais mais ça ne s'est pas ce qui s'est passé.

Après son décès, je ne voulais pas du tout aller chez un psy et faire comme si tout allait bien avec moi (pensant même à moi même que je n'avais pas besoin de soutien psychologique) ce qui a réussi dans un premier temps. C'était l'année où je rentrais en secondaire et je n'avais même pas manqué le premier jour. Et pourtant, ça a lentement commencé à dégénérer. On me considérait comme quelqu'un de bizarre ou de trop coincé et timide (j'étais déjà timide en primaire).

Une acné sévère est apparue brutalement durant ma 2e secondaire et j'en ai toujours aujourd'hui. Moins forte certes mais toujours quand même. Aucun traitement n'avait d'effet réel mais j'essaie toujours tout traitement pour tenter de me soigner. Cet acné a été douloureuse aussi bien au plan psychologique qu'au plan physiologique car les gros boutons faisaient mal (ça formait même des bosses).

A ma 3e secondaire, j'ai voulu devenir plus extraverti ce qui a réussi pendant un petit moment. J'ai commencé à porter des lentilles (que je porte toujours aujourd'hui) à la place des lunettes car ça m'allait pas trop. J'étais devenu un peu celui qui se tapait beaucoup de délires. Cette année-là, je suis parti en Italie avec mon grand-père maternel qui est d'origine italienne et qui a toujours de la famille là-bas où j'ai fait la connaissance d'un cousin un peu éloigné qui avait 17 ans à cette époque. Il m'a fait rencontrer ses amis avec qui je me suis vraiment bien marré. Je sortais chaque soir avec eux. Les meilleurs vacances en Italie. Je suis parti après en voyage organisé pour jeunes en Croatie où je me suis fait aussi des amis qui venaient de la même région que moi en Belgique. Désormais, j'ai malheureusement perdu presque la totalité de ces contacts à part mon cousin d'Italie mais il m'a promis qu'on irait avec ses amis ressortir ensemble cette année en été.

A ma 4e secondaire, j'ai fait une rechute psychologique. Avec ma volonté de "m'extravertir", j'avais ouvert les portes des mes refoulements qui dataient du décès de mon père. Un retour en arrière et au deuil donc. J'ai même fait de l'hypocondrie où j'avais pris peur de tomber malade comme lui. Mais avec ça, j'ai pris conscience que je ne pouvais pas toujours refouler mes problèmes et passer au-dessus comme ça. J'ai compris seulement cette année-là que je devais régler ce problème. Je me suis mis à faire du vélo, plus particulièrement du vélo extrême, grâce à quelqu'un du groupe de théâtre avec qui je suis devenu ami. Cette personne m'a d'ailleurs beaucoup aidé, même sans s'en rendre compte et je lui en dois beaucoup. En fait, c'est un peu la seule qui m'ait vraiment aidé puisque mon entourage ne s'était pas inquiété au décès de mon père et ne remarquait donc plus rien d'anormal, des "problèmes d'adolescents" comme ils disaient et comme ils disent toujours aujourd'hui (et pourtant, il y a des signes...). J'ai aussi voulu me faire me soutenir psychologiquement en allant d'abord chez une naturopathe chez qui je vais toujours et chez un psy. Cependant, avec ce psy, ça s'est mal passé. Il ne m'a pas du tout aidé, pensant que je ne voulais pas me bouger alors que c'était totalement faux. Le problème était qu'il ne me suivait pas. Ses petits exercices contre la timidité ne servaient à rien du tout. Alors se croyant sûrement supérieur, il a trouvé une excuse. Je l'ai donc quitté.
Je voulais et veux juste qu'on reconnaisse que j'ai souffert, que je souffrais et que je souffre. Que j'ai donné beaucoup de mon courage et de mon énergie pour garder la tête et ne pas sombrer dans la dépression ou autre chose. Je me bats encore à l'heure actuelle pour cette reconnaissance.

La 5e secondaire a commencé aussi plutôt mal mais aujourd'hui, il faut bien avouer que ça va mieux. Je me sens déjà plus à l'aise mais je sais que ce n'est pas fini. J'ai toujours des périodes où je me sens plus triste et où ça va moins bien comme ça a été le cas pour mes examens de noël malheureusement (j'ai eu plusieurs échecs à la surprise de ma mère ignorante alors que je suis plutôt quelqu'un qui travaille bien à l'école).

M'en voilà aujourd'hui. Quand j'ai parfois des idées suicidaires ou quand je suis mal, je repense à tout ce que j'ai pu faire. Le paradoxe à ceci est que je me sens encore plus proche de mon père aujourd'hui que ça ne l'a été quand il était vivant. Probablement parce que je suis peut-être en train de vivre ce que mon père a vécu avec la mort de ses parents ce qui a sûrement dû être pire. Et puis, je lui ressemble tellement que je pourrais être un deuxième "lui".

Je crois qu'avec ce genre de deuil, on ne guérit pas vraiment. On apprend à vivre avec ça ce qui n'est pas une mauvaise chose. Pour moi, quelqu'un d'endeuillé (quand on peut dire qu'il va bien) va avoir plus d'énergie, va réaliser plus de choses, va rebondir plus facilement que les autres voire même passser au-dessus à des petits problèmes quotidiens.

Je ne sais pas si des gens auront lu mon post. Si tel est le cas, je les en remercie :)

Hors ligne *Ephémère*

  • Membre Héroïque
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  • Messages: 1330
  • Tu es là dans ma peau comme un coup de couteau
Re : J'ai perdu mon père à 12 ans
« Réponse #1 le: 20 avril 2013 à 08:55:17 »


Bien sûr que nous lisons ces lignes ... et que nous comprenons.

Je passe juste, vite, vite, sur la pointe des pieds, pour te faire un petit signe d'amitié et de soutien, et je reviendrai écrire plus longuement.

Mais je veux d'ores et déjà te souhaiter une journée douce et sereine.

A très vite.



*Ephémère*

       Tu es là d ans ma peau comme un coup de couteau.

petite fleur bleue

  • Invité
Re : J'ai perdu mon père à 12 ans
« Réponse #2 le: 20 avril 2013 à 09:15:46 »
Bonjour Freluc,

Ton message que je lis alors que je n'ai même pas encore réussi à me sortir du lit ce matin, me touche beaucoup. Aucune importance que ton texte soit long, je dirais presque au contraire...Ton papa ne semblait pas avoir le même caractère que le mien mais par contre il était prof comme le tien. J'ai retrouvé plein d'autres similitudes, des détails mais dont j'ai moi même tellement souffert au cours de ma vie, exemple ma très grande timidité, une acnée sévère de 14 à 24 ans (mais j'ai réussi à m'en défaire, il existe des traitements très efficace, si tu veux on peut en parler en mp, j'ai pu enfin m'épanouir quand j'ai enfin pu me regarder dans une glace et que je n'avais plus honte de lever mon visage vers les autres!)...

Je ne te serai sans doute d'aucun réconfort aujourd'hui car depuis une dizaine de jours je traverse vraiment des jours "sans"...J'ai perdu mon papa brûtalement et de manière complètement inattendue (infarctus du myocarde) il y a bientôt 6 mois (mois j'étais bien plus âgée que toi car j'avais alors 42 ans, mais je vivais avec lui et étant célibataire c'était à la fois l'homme de ma vie et mon compagnon de vie...), les deux premiers mois ont été complètement atroces et depuis début janvier cela commençait à aller mieux et là je suis en train de faire un spectaculaire retour en arrière, je pleure le matin en me réveillant après avoir fait de longs rêves où je me sens très malheureuse car j'ai conscience que mon papa est mort, je pleure le soir avant de m'endormir avec parfois des gémissements de désespoir on pourrait dire presque animaux et la journée je traine, je ne fais rien de bien, je n'ai aucune énergie...

Mais je voulais te dire avant tout que je ne doute pas une seconde de la douleur que tu endures depuis 5 ans, de tous les efforts que tu as fait tous les jours pour survivre...autour de nous, la vie reprends son cours mais à l'intérieur de nous, il s'en passe des choses...Je t'embrasse et te dis à très bientôt...

kika

  • Invité
Re : J'ai perdu mon père à 12 ans
« Réponse #3 le: 20 avril 2013 à 11:36:03 »

Bonjour Freluc,


Oui tu as bien fait de venir sur ce forum. C'est bien le signe que tu admets que tu as besoin d'aide pour pouvoir faire ton deuil, le traverser, pour enfin vivre
Je suis sure qu'un deuil auquel on veut échapper ne peux que nous amoindrir, nous blesser pour le restant de notre vie
Reconnaitre sa douleur, son chagrin, sa perte, la regarder en face, la subir nous rendra plus fort par la suite
Et en faisant cela, nous nous donnons a nous même de l'amour, de la compassion et apprenons a mieux nous connaitre
Tu t'es bien battu pour t'en sortir, tu as fait de gros efforts même si les gens autour de toi n'en n'ont pas pris conscience.
Le fait de venir sur le forum fera que tu sera entendu, écouté, soutenu par des personnes qui elles savent ce que toi tu vis...
Tu as perdu ton papa de manière si violente, si rapide, juste a l'adolescence. Que c'est dur...

Je ne peux que te conseiller de trouver un psy pour parler de ce qui te fais mal. Un avec qui le courant passe bien
Moi, du haut de mes 57 ans, je suis suivi depuis 1 1/2an et je peux te dire que grace a cela j'ai survécu, grâce a cela je me reconstruit petit à petit. C'est une aide inestimable quand on trouve la bonne personne
Continue a poster, lis les témoignages. Tu retrouvera a travers les paroles des autres ce que tu vis, ce que tu ressents. Tu sera interpelle, ça te fera réfléchir et ainsi tu avanceras

Passe une bonne journée

Malika

freluc

  • Invité
Re : J'ai perdu mon père à 12 ans
« Réponse #4 le: 21 avril 2013 à 04:53:29 »
Bonsoir à vous 3,

Je sais il est tard pour répondre mais j'arrivais pas à dormir  :-\
Enfin, d'abord, je tiens à vous remercier de m'avoir répondu. Ca m'a apporté du grand réconfort et un grand sourire aux lèvres  :)
A bientôt!

Je vais peut-être répondre individuellement, ce sera plus simple ;)

Ephémère: Mais j'avais peur qu'on passe à côté de moi^^ un peu idiot je sais sur un forum fait pour ça mais bon...
Pas de problème ;) et vu que la journée est passée maintenant, sache que ton souhait s'est réalisé :)

Petite fleur bleue: Eh bien ça me fait plaisir de voir que mon texte t'a touché et dans lequel tu t'es retrouvée :)
Apparemment, c'est surtout des similitudes entres nous deux et non pas entre nos pères. Peut-être une similitude à ce domaine: tu l'aimais aussi énormément.
Je ne suis pas le seul à souffrir de ça aussi alors. Ca m'intéresse ton traitement en effet, tu peux m'envoyer un mp. C'est vrai qu'on doit se sentir beaucoup mieux quand on voit une peau toute belle. Je le remarque moi-même vu que c'est moins pire qu'avant mais je suis pas encore totalement à l'aise.
Et pour ta timidité ça s'est arrangé aussi?

Tu vas rencontrer des jours "sans" encore plus tard sûrement, j'ai ça aussi mais après ça repart (des petits moments de déprime mais heureusement, ça ne tombe jamais en dépression). Faut faire avec.
Oh oui c'est horrible ce genre de chose... C'est vraiment la pire mort.
Et c'est récent à ce que je vois (en effet nous n'avions pas le même âge mais tu avais des liens très proches avec ton père alors ça se rapproche un peu à moi).
Oui tu es dans ta période "basse", mais t'inquiète tu remonteras si tu te laisses pas trop aller (mais si c'est un peu ça va, c'est normal de déprimer après tout). Quand je suis dans mes mauvaises périodes, je pleure pas le matin moi mais par contre, je pleure le soir comme toi.
Tu n'as pas un parc, un bois ou un truc dans ce genre près de chez toi? Moi en tout cas, quand je vais mal, je vais me promener seul dans un petit bois. Ca demande pas trop d'énergie et en même temps, on sort de chez soi. Et aussi, j'écoute énormément de musique (enfin quoique j'en écoute tout le temps énormément, même quand ça va). Mais en tout cas, ça me procure de bien-être. Donc, voilà, peut-être que tu peux te trouver un truc qui ne demande pas beaucoup de chose. Courage!

Elles sont rares les personnes qui comprennent ça, que je dois survivre. Tout à fait, d'ailleurs si le monde pouvait avancer avec nous... Mais c'est un peu utopique.

Et dis-moi, tu es suivie par un psy?

A très bientôt!

Malika: Oui voilà c'est ce que je recherche en venant ici.
Je confirme, impossible de ne pas faire un deuil car dans ces situations, on a perdu une part de nous-même et on doit se construire et le deuil peut nous aider à faire ça (c'est un peu la même chose de ce que tu as dit)
En effet, ils n'ont pas vraiment compris même les gens de ma famille qui ont vécu normalement le même choc. Ils ont dû sûrement réagir différemment.
C'est pas facile, c'est vrai.

J'espère le trouver alors. Je conçois qu'une bonne personne peut être d'une très grande aide mais encore faut-il la trouver... J'aimerais bien aller chez un sophrologue (c'est pas un psy à proprement dit mais il paraît que c'est très bien pour ce genre de chose). Mais ma mère n'a pas l'air de trouver ça très urgent puisqu'elle m'a dit qu'elle en contacterai un mais ça n'a toujours pas été fait (elle a beaucoup de choses à faire bien sûr, donc elle oublie mais bon c'est quand même important). Je dois donc me résoudre à appeler moi-même le sophro ou encore mettre de la pression pour réclamer plus de soutien (par exemple en refusant d'aller l'école et en plus, à part voir quelques amis de classe, ça m'aide pas du tout avec le travail qu'on a, mais même ça j'arrive pas à le faire^^).

C'est ce que je vais déjà faire oui. C'est déjà plus facile de lire sur le forum ces témoignages.



arpanet

  • Invité
Re : J'ai perdu mon père à 12 ans
« Réponse #5 le: 21 avril 2013 à 12:58:05 »
Bonjour Freluc,

Comme petite fleur bleue, je retrouve pas mal de similitudes dans ton histoire et la mienne. J'ai 27 ans, j'ai perdu mon père à 12 ans d'un cancer. J'ai eu aussi beaucoup d'acné (j'ai fait le traitement roa cutane), j'ai aussi une partie de ma famille qui est flamande^^. Je trouve que tu es courageux et lucide de vouloir te faire aider. Peut-être que cela aurait changé des choses si j'étais allé voir un psy plus tôt.
Je me dis que cela t'aideras peut-être de connaître mon parcours vu que l'on a perdu notre père au même âge.
Après le décès de mon père, j'ai traversé une période où je me suis remis à vivre sans me poser plus de questions. Cela a duré environ un an et demi. Puis en seconde, j'ai entamé une période où je me suis plus ouvert aux autres (je suis plutôt d'un naturel introverti et timide). C'est aussi une période où j'ai commencé à consommer fréquemment des drogues. J'ai rencontré à cette période une fille qui m'a apporté beaucoup d'amour et avec qui je suis resté pendant 8 ans. Cette relation s'est terminée il y a deux ans environ et j'ai eu beaucoup de mal à m'en sortir car cela a fait remonter des choses douloureuses enfouies en moi.

J'ai longtemps cherché à "faire vivre" mon père à travers mes actes, j'ai fait les mêmes études que lui, dans la même école. Je fait le métier qu'il faisait. Je crois que cela me donnais le sentiment de me rapprocher de lui, de le connaître mieux. Mon père était quelqu'un de jovial aussi, il était plutôt bon vivant. Je me suis construit sans repère paternel.
De cette situation, j'ai développé une tendance à refuser toute forme d'autorité et un sentiment fort de culpabilité.

Vouloir "faire vivre" mon père à travers mes choix de vie ne m'a pas toujours aidé et surtout cela ne l'a pas fait revenir.. Cela devait être un désir inconscient de vouloir le "faire continuer". Pourtant, cela fait partie de moi maintenant, je ne regrette rien, c'est mon parcours.
J'ai commencé une psychanalyse depuis plus d'un an et ça m'aide beaucoup.

Je ne peux que t'encourager à chercher de l'aide par toi même. Bon courage a toi et bon week end.
« Modifié: 21 avril 2013 à 13:00:49 par arpanet »

freluc

  • Invité
Re : J'ai perdu mon père à 12 ans
« Réponse #6 le: 21 avril 2013 à 20:00:30 »
Bonjour arpanet,

On a beaucoup en commun c'est vrai. Et pour toi, le roaccutane a marché apparemment mais ça a pas été le cas pour moi malheureusement... Je l'ai essayé pendant 3 mois sans des résultats convaincants mais avec les effets secondaires. Peut-être que si je n'ai rien trouvé après mes études, je réessaierai...
Cool, un autre flamand^^ Je ne sais pas toi mais perso, je me considère flamand et défends même mes origines :) Peut-être parce que mes arrière-grands-parents n'ont pas réussi à transmettre leur héritage culturel à leurs enfants et petits-enfants et qu'avec la perte de presque tous les membres de cette famille, l'identité flamande est revenue (et pas la peine non plus de compter sur ma mère pour me soutenir aussi dans ça, elle me dit que je ne peux pas être flamand puisque c'est du passé...)
Sûrement oui que ça aurait changé les choses, plus ça traîne et moins c'est bon mais je n'ai réagi tout de suite non plus.

Bref, ta première période dans ton deuil était à peu près comme la mienne et a duré à peu près le même temps.
J'ai eu une deuxième période comme toi  mais qui a pas duré très longtemps.

Oui moi aussi j'essaie de faire comme lui encore aujourd'hui en essayant de l'améliorer en plus. Par exemple, je fais de la cuisine comme lui mais j'apprends le néerlandais pour retrouver l'honneur de ma famille perdue contrairement à lui qui n'y est pas arrivé mais il l'aurait sûrement voulu.

Non c'est sûr que ça ne va pas le faire revenir malheureusement, mais pouvoir ressembler à une personne géniale, c'est positif.
Content de savoir que tu aies trouvé une bonne aide.

Merci beaucoup :)

freluc

  • Invité
Re : J'ai perdu mon père à 12 ans
« Réponse #7 le: 22 avril 2013 à 22:51:42 »
Bonsoir,

Je ne sais pas si ça intéresse quelqu'un mais je donne un peu de nouvelles de moi.

J'ai eu un rendez-vous chez une psy (donc cette fois une femme) pour samedi prochain déjà.

Ca me donne de l'espoir, j'espère qu'on reconnaîtra un jour que j'ai vraiment souffert.

Le pire dans tout ça c'est que les signes sont vraiment là. Je me sens tellement différent depuis que mon père est mort et les autres aussi d'ailleurs mais bon ils pensent soit que je suis autiste (oui ça va jusque là au point que j'ai cru moi-même que je l'étais, mais je l'étais pas avant et on naît autiste, on ne le devient pas) ou encore tout simplement que c'est ma personnalité comme ça. Mais ça ne l'est pas!
Il y avait aussi un autre signe flagrant de ma santé mentale, c'est qu'au niveau de la santé physique j'ai une force et une énergie d'athlète mais en pratique, ça n'est pas le cas... Alors quand on a su que je pouvais être sportif, on m'a dit "ah bon? tu es vraiment sportif? étonnant mais bon ça doit venir de ta personnalité alors...".