Bonsoir Beya,
Une vie humaine peut connaître les plus opposés des contrastes ...
L'amour des siens, la générosité de construire une vie affective dans les valeurs les plus nobles ...
Puis le terrorisme vient détruire tout ...
Cela me choque profondément.
Chez nous, le terrorisme s'est fait appeler: SUICIDE ...
Oui, un matin, voici 4 ans, la maman et le papa d'un adolescent de 14 ans et demi, ont découvert son corps sans vie ...
Ce papa est mon cher frère de six ans mon cadet, et pour cet enfant, dès le jour de sa naissance, j'éprouve un amour filial infini ...
Alors, tu vois, Beya, non, ce n'est pas "la même chose", mais ce suicide a tout eu d'une explosion terrorisante, et c'est pourquoi je me permets de te répondre dans une profonde empathie envers le traumatisme que tu subis.
Tu constateras, si tu me lis dans d'autres messages, que bizarrement, je fais un peu la "boute-en-train", oui, j'ose ICI, déposer dès que j'en ai la force, déposer des mots d'humour et de vie, précisément pour damer le pion à "mon terroriste" à moi, le défaitisme, le désespoir ...
Ton intention de contacter des personnes CAPABLES de te comprendre est très saine, et je sais fort bien aussi, que chaque vécu même identique, n'est pas l'égal de celui du voisin ... une grande solitude nous envahit tous ici et nous pousse à écrire, nous nous reconnaissons parfois dans les mots au-delà des situations ...
Les tiens m'ont touchée, assurément.
La SOUDAINETÉ du basculement dans l'horreur inscrite entre tes lignes, me saisit d'un effroi semblable à celui que j'ai éprouvé en apprenant la nouvelle du suicide du petit.
Les images traumatisantes, ce sont ses parents qui les ont subies et en subiront toujours l'offense absolue, ce "viol de l'âme" ...
Est gravée sur ma rétine la vue de Kalahan dans son cercueil, et cela me suffit à ne plus pouvoir vivre "comme avant", dans une relative insouciance, d'où mon pseudo (qui désigne aussi une petite fleur sauvage).
Si tu souhaites t'exprimer ici, je te lirai avec le maximum d'attention dont je suis capable.
De tout mon cœur, je défends les colombes assassinées par la barbarie ...
A bientôt peut-être, chère Beya, tendresse à toi.
Martine.