Auteur Sujet: Comment compenser l'immense vide de l'abscence de notre proche défunt?  (Lu 10137 fois)

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Strangel

  • Invité
Bonjour a tous,

Lourde question que je me pose et que vous vous posez certainement...
Ce grand vide, ce néant, cette incapacité de s'imaginer sans cette personne absente, comment y faire face?
Pour ma part, je me suis accrochée a pas mal de choses liée au décès de ma maman mais ce n'etait pas les bonnes choses: achats compulsifs, trouver inconsciemment une "maman" secondaire...et j'en passe...

Si avec le temps va tout s'en va et quela douleur s'attenue avec le temps...
Comment faire en attendant?
Comment faire face au vide?

Merci de m'avoir lu et si possible de me répondre,

Strangel

suzy

  • Invité
Bonsoir Strangel,
Je comprends que pour toi qui a perdu ta maman,la journée d'aujourd'hui a dû être particulièrement pénible puisque c'est la fête des Mères... J'aimerais bien pouvoir répondre à ta question, à savoir " comment combler le vide immense laissé par cette personne disparue; cette personne qui comptait tant pour nous..." Pour moi, qui ai perdu mon mari il y a 4 mois et demi,je me pose chaque jour la même question. Aujourd'hui, mes grands enfants de 20 et 28 ans m'ont bien entourée et je leur en suis profondément reconnaissante, mais malgré tout , j'étais une maman désemparée , car cet homme qui était le père de mes enfants, mon meilleur ami, mon confident, mon amant...bref, qui était mon complément, cet homme me manque tellement...C'est vrai qu'on dit qu'il faut se donner le temps, que la douleur s'atténue , que la joie de vivre revient...Mais en attendant, comment continuer de supporter la vie ? Moi, je passe par des états d'âme très fluctuants...Certains jours, ça va pas trop mal. Je crois que le travail que je fais ( je suis enseignante) m'aide beaucoup. J'essaie de mettre sur pied de nouvelles activités et cela m'occupe l'esprit! Je me suis aussi cherché un projet de vacances à but humanitaire, car l'idée de devoir passer 6 semaines seule dans ma grande maison cet été, m'est juste insupportable. Je partirai donc 4 semaines en Afrique, et même si , pour l'instant, ce futur séjour m'angoisse plus qu'il ne me réjouit, je sais que j'ai bien fait de choisir cette option, que si je vais jusqu'au bout, ce sera un grand défi qui va m'aider à avancer sur ce chemin de souffrance. Je suis sûre que je vais voir des choses inimaginables là-bas, d'autres misères et que cela va m'aider à mieux accepter mon chagrin...J'espère que ce séjour va me transformer, que le fait de me sentir utile va pouvoir donner un peu
de sens à ma vie qui, pour le moment, est tellement vide...

Voilà Strangel, comment moi j'essaie de refaire surface...Mais je sais aussi que le chemin est encore long...Mais dans les moments où je vais un peu "mieux", j'essaie de garder espoir...
Je te souhaite beaucoup de courage...
Suzy

adèle

  • Invité
Bonjour Strangel, bonjour Suzie,

je ne me suis jamais posée la question de comment compenser le vide, le manque, du moins pas dans ces termes là. Ils sont là bien présents et je dois vivre avec. Avec ce deuil de mon compagnon, je deviens une nouvelle personne, une personne avec un manque énorme. Une personne fragile avec laquelle je dois être douce. j'essaie d'être attentive à ce que la vie m'envoie, à ne surtout pas remplir ce manque avec n'importe quoi, ce qui montre à quel point j'ai changé. Avant dans mon autre vie, les manques je les remplissais au maximum avec tout ce qui passait, tout et n'importe quoi.

C'est pour cela que je suis si admirative pour ton projet SUzie, parce que ce n'est pas du n'importe quoi, ça a un sens, un sens dans la continuité de ton travail, un sens parce que tu es "disponible" et que cette disponibilité tu la mets au service d'enfants qui ailleurs dans le monde manquent de tout.

Je ne sais pas Strangel, ce que c'est que de perdre une maman, un repère si important lorsque l'on est une jeune adulte. Sois douce et patiente avec toi si tu le peux, ce chemin de deuil nous sommes obligés de l'explorer, et souvent je me dis que je ne dois pas en faire n'importe quoi, que ce serait faire insulte à celui que j'ai tant aimé et qui est parti. Je voudrais aussi te dire que j'ai de plus en plus de moments où je vais mieux, ce n'est pas encore le feu d'artifice de joie de vivre mais je sens que je me "réaccroche" à cette vie et j'arrive à y trouver des plaisirs.

Que cette journée vous soit douce

Adèle

suzy

  • Invité
Bonsoir Adèle,
C'est tellement vrai ce que tu dis...qu'avec la mort de ton compagnon, tu redeviens une nouvelle personne...J'ai lu dans un livre de Marie-Lise Labonté que le deuil engendre une renaissance...pas au sens positif bien sûr; mais dans le sens que nous devons tout réapprendre...trouver de nouveaux intérêts...vivre différemment, bref, devenir une autre personne, même si on ne le souhaite pas...Et une fois qu'on a réussi à accepter cette "transformation", on est à ce qu'elle appelle "le point de rupture", qui marque l'étape où l'on peut être prête à vivre à nouveau "normalement", c'est-à-dire ressentir à nouveau des plaisirs vrais et de la joie de vivre... En ce qui me concerne, je sais que je suis encore loin du "point de rupture", mais je pense qu'en 4 mois et demi, j'ai déjà fait du chemin...Même si, par moments, c'est juste insupportable tous ces souvenirs qui remontent à la surface; tous ces moments de bonheur qui me sont à jamais refusés...Mais dans les moments où je vais mieux, je me dis que je finirai par me reconstruire, et que ma vie va continuer, même si elle est différente... Je pense que ma reconstruction commencera par ce voyage au Cameroun, car je serai obligée de penser aux autres avant de penser à moi...
Merci Adèle pour ton message... A toi Strangel, je souhaite beaucoup de courage et d'espoir...Tu as toute la vie devant toi pour te préparer à devenir une maman comme ta maman serait fière que tu sois...
Je vous embrasse toutes les deux
Suzy