Bonjour à toutes et à tous,

J'ouvre ce fil car je suis arrêtée depuis ce matin pour la semaine, j'ai attrapé une sorte de grippe qui trainerait en ce moment.

Plus généralement, j'ai peur d'attraper le moindre virus qui traine, je travaille dans une structure médico-sociale accueillant des enfants "fragiles", je crains un peu pour ma santé. J'ai vu mon généraliste hier soir, je lui dis que ça ne va pas... forcément. Il me dit qu'il me sent coincée dans mon deuil ! Je lis le livre du Dr Fauré et pour moi je suis dans la phase fuite recherche mais bon !

Ces jours-ci je n'avais plus assez d'anxiolytiques pour la journée et je les prenais un jour sur 2. Du coup, il me double la dose 2 gélules de 30 mg par jour. Je ne sais pas vraiment ce que ça va changer. Je ne crois pas qu'il soit autorisé de vous donner le nom du médoc, le doc me dit que si ça ne va pas mieux il faudra changer de molécule. Je ne veux pas être anesthésiée par ce genre de médicament.

Mon amour est décédée le 9 juillet, il ne veut quand même pas que je saute au plafond, j'étais partie avec l'idée de lui parler de lui, de l'amour qu'il y avait si fort, si complice et du coup ça m'a "coupé le sifflet" et je suis ressortie avec une ordonnance, un arrêt et ma détresse refoulée. Aujourd'hui je suis dégoûtée et j'ai envie de m'allonger et de ne plus bouger, de tout débrancher.

Bonne journée à vous et bon courage.

Nathalie

Bonjour,

je ne vais pas dire que je parle par expérience, ce n'est pas vrai, chaque douleur est propre à une personne, et chacun la gère comme il peut.

Je peux parler de mon vécu, ça fait si mal dans le cœur et l'esprit que le corps est blessé on a mal dans sa chair aussi.

Je me suis exprimée, je n'ai pas toujours été convenable, je me suis mise en colère, j'ai juré, hurlé, pleuré, je n'ai pas fait ce qu'on attendait de loi, enfin pas tout le temps, j'ai pris des anxiolitique le soir quelques temps que j'ai jetté à la tête du médecin pour les reprendre et arrêter une semaine après en me disant, vis ta douleur, vis là entièrement, je suis restée 1 an sans travailler, j'ai retravailler un an après pour faire un épuisement de 6 mois, je vais doucement recommencer, avec mes idées et ma façon d'être..

C'est difficile de se reconstruire, il faut se faire aider, pas prendre en charge, juste aidé, on est pas dépressif, je ne pense pas qu'on peut appelé ça vraiment comme ça ,on est terriblement blessé et c'est terrifiant d'avoir une partie de soi qui est arraché, de devoir la reconstruire, ..
Prendre une chose après l'autre doucement, être tendre avec soi, on a subi un lourd traumatisme et une fatigue intense s'est installée.
J'aimerais vous donner la solution, il n'y en a pas, chacun sa façon, je peux écouter, donner une épaule, je peux tout entendre, la culpabilité, la douleur, l'envie de révolte, la colère, la mauvaise foi,l'injustice, le manque énorme de tendresse, le manque de l'autre même les choses pas convenables, j'en ai vécu pas mal, pas tous mais pas mal, il y en a qui s'auto détruise et qui vont le plus le loin possible, il faut prendre garde et prendre soin de soi, on est important parce que nous sommes la mémoire de leur vie sur terre et que jamais ils n'auraient voulu ça pour nous..

Maintenant, je suis fibromyalgique, je me suis oubliée trop longtemps, mais ça va j'ai accepté aussi.

Soyez doux et compréhensif avec vous, l'épreuve est déjà assez difficile comme ça...

Je ne sais pas si ça peut vous aider, c'est juste une tranche de vie..(normal pour un boulanger :-))

Je vous embrasse.

Pascale la louve.

Personnellement, je passe par une période de grande fatigue.
Comme si l'énergie déployée durant ses trois ans de maladie et celle utilisée depuis 6 mois pour tenir à la suite de son départ, cette énergie arrivait à sa fin !
Pour mon médecin, il ne faut pas que je m'arrête, il faut que je reste active, que je sorte. Je devrais ne pas me poser de questions puisque j'étais prévenue de sa disparition depuis le début de la maladie !
C'est vrai que j'ai arrêté tout antidépresseur volontairement. Donc, je suis capable !
Mais ces médocs faisaient que j'étais une cocotte minute, prête à exploser (ce que j'ai d'ailleurs fait au travail !)
Pour mon psy, je vais bien puisque je "vis" ! entendez par là que je travaille, que je sors, que je pars en vacances, etc... !
Quelle attitude adopter pour que mon chagrin soit reconnu  ?
Je suis si fatiguée !
Tendres pensées.

4 ans après l'envol de mon ange, je ne m'y fais toujours pas. Je n'intègre pas. J'ai également des maux. Douleur dorsale et Gyneco entre autre... Que je n'avais pas avant.
Au début j'allais voir un psy. Il m'a aussi prescrit anti depresseur, anxiolytique... Je ne les ai jamais pris.
Si j'avais su que je vivrais un deuil pathologique j'aurais continué la thérapie. Mais marre de rabâcher. Marre d'être écoutée par quelqu'un qui ne le connaissait pas. J'ai très (trop) vite abandonné.
Aujourd'hui je me raccroche à mes études, mes enfants, mon quotidien. Mais je souffre. Et parfois je ne le fais pas en silence.... Et mes proches ne savent plus comment m'aider...