Le problème du combat contre le deuil est un combat perdu d' avance, on n' a aucune chance de s' en réchapper, aucun espoir d' aller mieux dans l 'immédiat, encore plus démoralisant quand on lit que 4-6 ans et même plus tard certain(e)s sont encore brûlés à vif, on se demande comment on va pouvoir surmonter cette montagne insurmontable et pourquoi il faudrait la surmonter alors qu' on n' en a pas envie et que cette montagne on la déteste, on ne l' avait pas vu venir, elle s' est plantée devant nous avec ses arbres de mauvais augure, ses branches acérées, sa partie sombre, cet arbre qui cachait le cancer, le suicide ou l' accident, l' odeur de la mort qui rôde, non, on ne peut plus combattre, nous sommes vaincus. Il faudrait qu' on puisse éliminer de notre cerveau une partie de notre passé, celui que l' on voudrait, comme hypnotisés, on ne se rappellerait plus cette partie, elle serait anesthésiée, j' en rêve, effacer 40 ans d' un coup de baguette magique et me dire qu' effectivement j' ai eu un mari mais que je n' en ai plus. Point final. Et aucun souvenir qui s' y rattache. Alors j' ai trouvé quand-même une solution, je me drogue, je sais y a toujours un couillon pour me dire qu' il ne faut pas le faire, té pardi, je vais souffrir pour te faire plaisir! Je vais supporter l' insupportable! Comment lui dire au couillon que ce n' est pas tant la mort qui fait souffrir le survivant c' est la cause de la mort par exemple un cancer fulgurant, de haut grade, terriblement douloureux, un mari qui a souffert le martyre et le bagne réunis, un mari qui meurt de faim et de soif en 14 jours qu' un être humain peut tenir dans ces conditions, quesque vous en pensez mr du Couillon de mourir de faim et de soif en 2016 en France pour une simple tumeur avec rien ailleurs?
Eh oui, un si grand chagrin pour un si grand malheur, hier, aujourd' hui et encore demain, encore, encore et encore.
Allé, bon vent, chalut.