FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: DOVECO le 04 avril 2011 à 23:30:52
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Bonsoir,
Cela fait 3 semaines qu'elle nous a quitté !!!
C'était notre soleil, la joie de tous les instants, notre pilier d'amour,.... ma raison de vivre
Courageuse elle a fait front, elle s'est battue, mais en moins de 3 mois cette maladie insidieuse et sournoise (SLA / maladie de Charcot) travaillait dans l'ombre, paralysant ses muscles jusqu'à lui prendre son dernier souffle.
Généreuse, tu t'inquiétais des soucis de ton entourage alors que toi tu perdais irrémédiablement la vie.
Enfermée dans ton corps, il ne te restait que ton esprit pour voyager. Tu savais que l'issue serait fatale, qu'il n'y avait pas de guérison possible, tu ne savais pas quand, (personne n'a voulu nous le dire) mais cela était proche.
Les étapes de la maladie ne t'étaient pas inconnues, face à la mort, avec courage tu as exploré chaque voie, chaque chemin, chaque sentier chaque trace, afin de trouver le PASSAGE te permettant de rester quelques instants de plus auprès des tiens afin de leur apporter par ta présence de la chaleur et du bonheur.
Passionnée par ton métier tu n'as pas hésité à t'investir pour tes Clients (et amis), fidèle tu ne pouvais partir dans l'au delà sans résoudre leur problème,...
J'entendrai toujours les rires cristallins des infirmières de la HAD de Chalon autour de ton lit de douleur, tu savais faire partager ta gaité et ta joie de vivre, je garderai de toi l'image de ton sourire illuminé lorsqu'elles arrivaient le matin pour t'aider à te lever!!
Tu peux être fière, tes 3 enfants, puisant à ta source des leçons de courage poursuivent le sillon que tu avais tracé, guides les !
Merci mon Amour de nous avoir donné tant de bonheur.
Mon cœur est dévasté, mon corps est meurtri, j'ai peur de la solitude, je souffre, donne moi du courage, afin de continuer de vivre toi qui ne t'es jamais plainte dans tes souffrances.
Marie José tu nous manque,......
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Bonjour,
C'est avec beaucoup d'émotions que je vous lis.
C'est le bonheur qui va vous aider à cheminer dans la vie entre la douleur de la perdre et le manque d'elle.
C"est le bonheur, son rire et sa joie de vivre dont je me souviens maintenant.
Il vit en moi à travers moi, c'est vrai qu' on est meurtri on souffre dans son âme et dans son corps.
Cette fatigue cette lassitude et cette impression d'avoir été battu est bien réelle.
Cela fait 3 mois qu'il est parti d'une maladie cruelle, inconnue et orpheline.
Il m'a donné 5 ans de bonheur immense, bien trop court.
Certains jours la douleur et le manque se calme et se laisse apprivoiser, mais je sais que pour moi il est encore tôt.
Ici, vous pourrez nous confier votre douleur sans pudeur et sans qu'il y ait de jugement.
Courage , elle vous en envoie plein et nous aussi. Je sais que votre douleur est unique et qu'elle n' appartient qu'à vous mais elle nous terrasse ou elle nous a terrassé toutes et tous.
Je vous embrasse.
Pascale
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Bonjour Domi71, bonjour aussi Pascale,
Je suis touché en lisant ces quelques lignes, car, à quelques modifications près, qui ne sont ni des nuances ni des détails, j'aurais pu les écrire : remplacer Marie José par Michelle et SLA par cancer du sein avec métastases cérébrales.
Tout le reste j'ai connu et je devine donc comme elle a lutté, son courage, sa souffrance et la tienne ainsi que celle de tes enfants. Je sais le désespoir de voir celle qu'on aime se battre, plaisanter, faire comme si, pour épargner l'entourage, malgré l'enfermement dans son corps; je sais le déchirement face à la dépendance, à la déchéance et à l'issue que l'on sait proche et inexorable.
Je n’aime pas que l’on me dise « bon courage », car j’ai le sentiment, qu’une fois dits, celui qui a prononcé ces mots peut retourner tranquillement dans son nid, parmi les siens, vaquer à ses occupations, sans imaginer ce que représente, jour après jour, la force nécessaire pour faire face à l’absence. Ce sont pourtant les mots qui me viennent à l’esprit, tant je sais ce que tu vas vivre dans les prochaines semaines ou mois, même si tu as tes enfants près de toi, et même si tu es entouré de proches et d’amis.
C’est incroyable, mais on arrive à vivre, à survivre, malgré cette absence et malgré la douleur ; c’en est parfois même culpabilisant, mais il faut faire avec.
Dans ce genre de situation, on pense que personne ne peut imaginer sa propre douleur; pourtant si, ceux qui sont passés par là savent et souffrent comme toi, avec toi.
Il serait malvenu de te souhaiter une bonne journée, car je devine ce qu’elle sera ; j’espère cependant que ces quelques lignes pourront t’apporter un peu de réconfort. En te priant de m’excuser pour le tutoiement, mais comme je l’ai mentionné au début, j’ai l’impression de m’écrire à moi-même.
Cordialement
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Bonjour Domi
Depuis mon inscription en début d'année je me rend compte que malheureusement nous accueillons chaque jour de nouveau membre et
c'est toujours émouvant de lire un nouveau témoignage.
Ici nous avons tous notre façon de vivre notre deuil et d'apprivoiser l'absence, mais ce qui nous rapproche c'est la douleur et ce besoin
d'exprimer nos sentiments librement en sachant qu'il y aura toujours quelqu'un pour nous comprendre. Nous avons peut être plus de
pudeur face à l'entourage proche, car c'est toujours pour celui des deux qui reste seul que l'absence est la plus difficile à vivre, pour les
autres la vie quotidienne continue sans trop changer leurs habitudes. Pour nous il va falloir réapprendre à vivre autrement.
Mes pensées vous accompagnent
Sylvie
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Que dire de plus... Les affres de la maladie, les souffrances tues pour nous protéger, leur courage sans faille, leur départ qui est sûrement une libération pour eux mais immense et effroyable douleur pour nous, tout ceci nous le vivons au quotidien sur ce forum mais nous puisons dans nos échanges la force de continuer.
Je pense à vous, Domi, et à vous toutes et tous.
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Bonsoir,
Merci à chacun de vous,
La douleur est intense, mais ai-je le droit de me plaindre ?
Chaque jour dans mon entourage, je découvre des personnes exposées à la maladie et au désespoir!!
Comme Ergé, l’expression « bon Courage », me parait maintenant très futile, néanmoins je la comprends.
Avant, au temps du bonheur (cad avant les premiers symptômes de la maladie de Marie Josée), je ne savais que dire dans de telles circonstances, j’étais plutôt maladroit lorsque je croisais des personnes dans le malheur.
La compassion est elle naturelle ? je constate qu’en souffrant soi-même, ce sentiment se développe,
je me mets à l’écoute, devenant plus sensible aux difficultés de mes proches.
«Les grandes douleurs sont muettes » parait’ il !! mais en fait, j’ai découvert qu’il est difficile d’être à l’écoute lorsque l’on est heureux ?
Hier, j’ai découvert les causes de l’isolement de nos amis et voisins ainsi que leur chagrin, nos désespoirs partagés ont permis cette ouverture. Leur situation est plus douloureuse que la mienne; elle pourrait se dégrader alors que la mienne ne pourra que s’améliorer.
Le temps, la famille, les amis, l’exemple et le courage de ma Chère et Tendre devraient m’aider à être le Papa que mes enfants attendent , à moi de m’y employer.
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Bonsoir,
je suis assez d'accord sur le fait que l'expression "bon courage" est peut la mieux appropriée, si l'on peut dire...
Et de toute façon, je crois que tant que l'on n'a pas vécu ce genre de drame, on n'est dans l'impossibilité de comprendre (je te rejoins domi lorsque tu dis que tu étais maladroit pour exprimer ta compassion, je ne savais jamais quoi dire...).
De plus, les paroles sont souvent inefficaces, pour ma part je préfère qu'un proche prenne du temps avec moi pour essayer de me changer les idées d'un façon ou d'une autre, plutôt que d'essayer de trouver des mots ou tournures de phrases....
Il n'y a donc pas de phrase appropriée, juste accrochons-nous, entourons-nous bien et ne retenons que les moments de bonheur intense passés avec nos amours !
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Je viens de trouver votre site. Mon mari est décédé le 12 Février dernier d'un infarctus. Le SAMU n'a pas su le raminer. Et ce fut l'horreur. 36 ans de mariage et de bonheur. Je ne supporte pas le sentiment de culpablité qui m'envahit jour et nuit me disant que j'aurai pu le sauver si j'avais appelé les secours dès le premier symptôme (problème de digestion). Mais pas une seule seconde mon mari et moi avons pensé à cette situation. Tant de questions sans réponse. Partir sans me dire un mot est insoutenable. Avez vous vécu la même situation ? Merci.
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bonjour lapin ;
oui, j'ai vécu la même situation :
le 24 décembre Jean-Marie est parti brutalement ; sans doute une rupture d'anévrisme ;
nous étions tranquillement en train de parler , et soudain il ne m'a pas répondu !
je comprends ton sentiment de culpabilité ;
moi aussi j'ai passé des jours à chercher les signes que je n'avais pas vus..
et un peu à la fois j'ai accepté l'inéluctable ; c'était sans doute le moment pour lui de partir, de continuer son chemin autrement ;
et je ne pouvais rien y changer !
mais que c'est dur ce départ si imprévisible ..pas le temps de se dire au revoir..
je lui ai demandé de ne pas me quitter , je lui ai dit que je l'aimais ..
mais les secours n'ont rien pu faire ..
aujourd'hui je me dit que rien ne pourra effacer ces 35 années ensemble ;
qu'il est là pour m'aider sur ce chemin de souffrances..
et je le retrouve à travers ce qu'il aimait le plus : la musique ;
j'ai toujours autant besoin de parler de lui ; avec mes enfants , mes petits-enfants..tous les amis ..
je te souhaite de trouver peu à peu l'apaisement
je t'embrasse
marie-claire
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Bonsoir lapin,
Pour moi, cela vient de faire 16 mois que j'ai perdu mon amour de la même façon. Il s'est effondré dans la rue alors que nous sortions d'un restaurant. C'était 2 jours avant son 52ème anniversaire et 1 semaine avant Noël...nous marchions en parlant, en riant...nous étions contents d'avoir mis notre voiture dans un parking souterrain ( car il faisait très froid!)...nous nous réjouissions d'être sous la couette ...Et tout-à-coup, ma vie a basculé. Ma vie, notre vie s'est arrêtée là, brusquement, à un moment où nous étions débordants d'énergie et de vitalité, à un moment où nous avions des projets pleins la tête...Moi, je m'en voudrai toute ma vie, je crois, d'avoir paniqué comme je l'ai fait! Je me suis mise à hurler, à courir dans tous les sens, comme une folle, au lieu de m'agenouiller auprès de lui et d'essayer de lui parler, de lui dire que je l'aimais. Je n'arrête pas de me dire qu'il avait peut-être encore quelque chose à me dire et que je ne lui en ai pas donné l'occasion...C'est vrai que c'est juste terrible de devoir se quitter pour toujours et de ne pas avoir pu se dire au revoir...Mais peu à peu, je commence à déculpabiliser...J'ai toujours en moi ce sentiment d'inachevé, mais j'apprivoise peu à peu ma solitude. Pour toi, c'est encore tout frais et je comprends, je comprends tellement bien ce que tu ressens...Mais tu verras, le temps est un allié...il va petit-à.petit atténuer ta souffrance, même si, pour l'instant, cela te paraît impossible...Pour l'instant, essaie d'avancer un jour après l'autre; une nuit après l'autre...Sois douce avec toi-même...J'espère que tu es entourée et que tu as trouvé un bon thérapeute pour te soutenir. Je pense que c'est essentiel de pouvoir parler, exprimer nos ressentis pour pouvoir accepter l'inacceptable...
J'ai passé avec mon mari 24 ans de bonheur absolu. 24 ans pendant lesquels il ne s'est pas passé un jour sans qu'il ne me dise qu'il m'aimait...Mais je sais, je sens que notre amour a passé dans une autre dimension. Je sens sa présence constante à mes côtés. Il me guide, m'encourage, me protège...Un jour, on se retrouvera, j'en suis convaincue...C'est cette foi en l'au-delà qui m'aide à supporter, qui m'aide à avancer...
Je pense très fort à toi et t'embrasse
Suzy
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Bonsoir Lapin
Oui j'ai vécu moi aussi exactement le même drame
Ma vie à basculée en une fraction de seconde
Après 36 ans de bonheur même pas le temps de se dire "au revoir"
Ce sentiment de culpabilité ne me quitte pas, mais appelle t'on le SAMU pour un mal d'estomac ?
Je pense fort à toi,
Bien amicalement
Nostalgie
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Merci à Suzy, Marie-claire et Nostalgie de m'avoir répondu si vite. Vous comprenez ma peine. J'essaie de penser à ma fille qui a beaucoup de chagrin et à mes petits enfants qui adoraient leur papy. Mais ils habitent très loin de moi (4 h 30 de route). On se téléphone souvent. Mais après c'est le silence. D'autant que mon mari et moi on faisait tout ensemble, on n'avait pas besoin des autres je me retrouve donc toute seule. J'ai repris le travail (administratif) qui me permet dans la journée de m'occuper l'esprit. Mais une fois sortie du travail ce sentiment de culpabilité et d'impuissance me sert le coeur comme un étau. Je passe au cimetière, je traine dans un ou deux magasins avant de rentrer chez moi où je monte me coucher. Je pense que je vais devoir consulter avant de devenir folle.
Je vous embrasse.
Lapin
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Bonjour à tous et à Lapin en particulier,
Moi aussi j'ai vécu ce même cauchemar, il y a deux ans aujourd'hui. Bruno est décédé d'un infarctus sur son lieu de travail, quand le service des urgences m'a appellée à 1 h 30 du matin il était déjà mort. Je me suis posé beaucoup de questions aussi : pourquoi est-ce qu'il n'avait pas essayé de me joindre ? Est-ce que j'aurais dû essayer de le retenir à la maison ce soir là, il était très fatigué ? Toutes ces questions sans réponses, ce silence assourdissant ! Nous nous aimions depuis 26 ans, nous avions de nombreux projets et en une fraction de seconde le néant...
Le chemin va être long Lapin et douloureux. Mais si je peux vous apporter un peu d'espoir, ça fait donc deux ans aujourd'hui et je peux dire que si j'étais seule je serais plutôt pas mal, mais j'ai un ado de 17 ans avec moi qui ne se remet pas de la mort de son père, j'ai donc ce fardeau si lourd à porter, la double peine en quelque sorte.
J'espère que vous êtes bien entourée par vos proches, moi je l'étais beaucoup au début, aujourd'hui presque plus personne, on lasse à rabâcher, à ne pas trop être en forme, on fatigue, moi je ne parle que de mon fils alors...
Domi, c'est sûr que quand on est heureux on ne mesure pas la peine et le chagrin des autres. Le fait d'être passé de l'autre côté nous ouvre à une autre humanité et plus de compassion, je suis moi-même plus touchée par ceux qui sont fragiles, isolés. Lorsque l'on est en couple et en famille on est un peu enfermé dans une tour d'ivoire, sans penser qu'un jour la tour peut s'écrouler...
Je vous embrasse tous
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Bonjour
Faut’il culpabiliser ?
Nous trouverons tous quelque chose à nous reprocher appeler le SAMU trop tard,… pour Marie Jo, si je n’avais pas appelé le SAMU, elle aurait pu nous quitter chez elle entourée des siens !!!
Je me console un peu en me disant que j’ai eu la chance de l’embrasser tendrement une dernière fois dans l’ambulance, mais quelle détresse dans son regard lorsque la porte s’est refermée.
Ni médecin, ni devin, encore moins capable de faire des miracles, je l’ai accompagné; apprenant et parfois découvrant des gestes pour l’aider à passer des moments difficiles. Même si pour moi c’est douloureux à dire, l’issue était inéluctable, j’ai fait ce que j’ai pu, visiblement la « médecine » aussi, dans 5 à 10 ans peut’ être guérira t’on de cette maladie. Pour Marie Jo cela sera trop tard !!!
Afin de m’aider, j’essaye de comprendre, de retracer son chemin de croix; l’évolution de sa maladie, comment elle y a fait face. Grace à sa force de caractère, elle a «compensé» autant qu’elle a pu, donnant longtemps à son entourage une image épanouie, (peut’ être en se cachant la réalité à elle-même), mais je me dis que c’était son choix. Par la suite, elle a été obligée de s’adapter en permanence à l’évolution visible de son mal, j’ai fait de même essayant de m’adapter à chaque descente aux enfers,….
Repositionner ces étapes dans le temps me permet d’être plus en communion avec elle, de parcourir les chemins qu’elle a emprunté, de la retrouver, battante comme elle l’était et de l’accompagner. Je ne sais si la thérapie est bonne, au moins elle devrait me permettre de mieux assumer sa maladie.
Ensuite ce sera autour de la solitude.
J’ai la chance d’être entouré par mes enfants et par nos amis, mais comme il est dur d’être seul, je suis jaloux des couples de notre âge qui dans la rue se tiennent par la main, marchent d’un même pas, échangent des sourires complices, et sont heureux…….
Je ne sais comment faire, je pense que participer à un groupe de parole pourrait m’aider. Dans notre situation (gratifié de la position de veuf) il faut éviter de se replier sur soi-même, aller au devant des autres, mettre à profit la synergie d’un groupe pour tous résoudre nos problèmes.
Comment vivre cette solitude, avec son image dans mon cœur, alors qu’elle y était toute entière ?
Bien sur les enfants et petit enfant sont présents, les amis aussi
Avez-vous des idées ??
Mes pensées vous accompagnent
Cordialement
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Bonjour a tous,
oui domi,moi aussi je refait en permanence le chemin de sa maladie a l'envers,cette maladie qui pendant longtemps se cache derriere les effets des traitements,a qui j'ai longtemps fait confiance,et Sandrine aussi,acceptant les changements physiques,de vie et de perte d'autonomie...Elle aussi a toujours montre une joie de vivre et un optimisme ravageur,qui a pu meme tromper notre entourage quand a la gravite de la situation,et pourtant,un cancer bronchique metastase d'emblee au cerveau...Mais comme tu le dis,c'etait aussi pour elle une facon de se dire qu'elle etait en vie,et de faire comme si...Moi,dans les instants ou tout semblait normal,j'etais en retrait,la regardait rire,parler,ne pas se laisser plaindre ou aider car elle voulait son independance,j'etais en retrait car bien sur j'appreciais ces moments,mais j'avais peur de la suite,peur de la perdre.Elle me disait souvent: "arrete de gamberger,ca va,profite de l'instant,amour."
J'admirai son courage,sa vitalite,et cette capacite justement a vivre les instants en faisant abstraction du reste...
Puis vint le moment ou cette maladie a commencee a se montrer devant les traitements qui n'avaient plus d'effets devant l'envahissement cellulaire.Doucement,elle a commence a dormir de plus en plus,a perdre l'interet pour tout ce qui etait la vie courante,a ne plus manger,ne plus pouvoir avaler,marcher,et savoir ou elle etait vraiment...Hospitalisation pour la derniere fois,dernier IRM cerebral,et verdict letal..."Ils"ne pouvaient plus rien,la tumeur avait envahi le tronc cerebral,c'etait la fin,la "vraie".
On me parle alors d'un protocole pour l'aider,l'apaiser,et surtout pour que les douleurs ne s'installent pas.On me demande mon avis,il faut que je reponde.9 jours apres j'ai eu la reponse...C'etait le 14 Septembre 2010....
Depuis,j'entends souvent par rapport a mon statut de veuf, "mais,vous etes jeune pour etre veuf..."Je pense que dans cette societe,ce n'est pas le fait d'etre jeune pour etre veuf qui etonne,mais tout simplement de ne pas etre tout simplement divorce comme tout le monde....Nous devenons des curiosites d'un autre temps....Il faut s'y faire.
courage a tous . Bruno a Sandrine
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Oui on est dans une société de voyeurisme au fait divers à l'accident, à la douleur, les gens on envie de savoir. Une curiosité, oui Bruno tu as raison!!
Ca va ???? un signe de tête de votre part en espérant qu'il n'insiste pas, pas de bol c'est un dure il tient a sa réponse.
Ca va t'es sûre? Avide de sensation, te voir pleurer, se faire mousser, penser et de dire mon dieu si ça m'arrivait et voir poindre une larme de crocodile au coin d'un oeil affamé de confidences.
Il y a des gens très bien mais il y en a qui sont lourds.
J'ai toujours eu un métier indépendant et mes parents aussi, donc dans le coin je suis connue archi connue. Il y a des jours où j'ai peur de sortir de chez moi.
Parce que on a pas toujours la force de répondre "oui, ca va" sans rire et sans sourire trop fort, parce que là vous passez au statut de veuve joyeuse.
Moi, je m'en fou qu'ils disent ce qu'ils veulent ma douleur est à moi et je la connais et son intensité seul Jacques peut savoir où j'en suis.
Je pense bien fort à vous , merci à toutes et tous.
Courage à Dom e tun merci tout particulier à Bruno
Pascale Sa louve
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Bonsoir à vous tous, bonsoir à toi lapin,
cela fera 6 mois que l'Amour de ma vie nous a quittés. Nous aurions du fêter nos 21 ans de mariage le 28 avril. Mort brutale et imprévisible, arrêt cardiaque suite à un effort physique. J'ai tenté de le ranimer en attendant l'arrivée du SAMU durant plus de 15 min... durant les premiers mois, chaque soir avant de m'endormir je me repassais ces derniers instants en boucle; je me suis beaucoup culpabilisée aussi, d'une part de n'avoir pas réussi à le ramener à la vie (je pensais connaître les gestes du massage cardiaque) et d'autre part de ne pas avoir été alertée par des signes de fatigue. Je garderai en moi cette culpabilité;
La souffrance intérieure est toujours présente mais j'ai appris à la gérer et à vivre avec; je suis très entourée, mes enfants sont formidables, nous sommes une petite tribu très unie. Je vis au travers de mon mari, pour mes enfants et je mets tout en oeuvre pour qu'il soit fier de nous. Parfois je sens sa présence, qu'il me guide dans mes choix et mes décisions.
Chaque soir je viens sur le forum, lire vos témoignages m'aident beaucoup.....
Je vous embrasse tous
Marieroger
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bonjour lapin ;
oui, j'ai vécu la même situation :
le 24 décembre Jean-Marie est parti brutalement ; sans doute une rupture d'anévrisme ;
nous étions tranquillement en train de parler , et soudain il ne m'a pas répondu !
je comprends ton sentiment de culpabilité ;
moi aussi j'ai passé des jours à chercher les signes que je n'avais pas vus..
et un peu à la fois j'ai accepté l'inéluctable ; c'était sans doute le moment pour lui de partir, de continuer son chemin autrement ;
et je ne pouvais rien y changer !
mais que c'est dur ce départ si imprévisible ..pas le temps de se dire au revoir..
je lui ai demandé de ne pas me quitter , je lui ai dit que je l'aimais ..
mais les secours n'ont rien pu faire ..
aujourd'hui je me dit que rien ne pourra effacer ces 35 années ensemble ;
qu'il est là pour m'aider sur ce chemin de souffrances..
et je le retrouve à travers ce qu'il aimait le plus : la musique ;
j'ai toujours autant besoin de parler de lui ; avec mes enfants , mes petits-enfants..tous les amis ..
je te souhaite de trouver peu à peu l'apaisement
je t'embrasse
marie-claire
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Bonjour à vous tous
Je vous lis depuis quelques temps et toutes vos douleurs trouvent un écho en moi.
Je vous admire de pouvoir les écrire moi je n'y arrive pas, j'ai essayé cette nuit mais les larmes ont remplacées les mots et épuisée et glacée je me suis enfin endormie à 5h du matin.
A mon réveil nos chats me regardaient....j'aurai voulu hurler ton absence mais je ne l'ai pas fait (les minous souffrent aussi)...
J'ai regarder ta petite table de nuit sur laquelle j'ai mis des plantes et ton beau visage m'est apparu comme lors de notre rencontre...
tes yeux magnifiques, ton sourire ton ambiance tout était là.
C’était un mirage, la réalité m'a rattrapée j'ai mal de ton absence.
Ta tirlittefifille!!!
Pour vous donner de la force (pour vous j'en ai à revendre) je vous serre tout contre moi.
Anne
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Tu sais Anne, cette douleur qui est là, il faut arriver à la faire sortir, même par tout petits morceaux, même si ça prend une éternité pour tout évacuer.
La dire n'est pas facile, car nous manquons de gens capables d'entendre notre souffrance. Même les plus proches, les mieux intentionnés à notre égard, ne peuvent pas nous comprendre s'ils ne sont pas passés sur notre chemin.
Alors l'écriture, ça fait du bien. D'abord parce qu'il reste une trace de nos mots (et de nos maux) et parce qu'en les déposant ici, tu peux être sûre qu'ils seront lus, compris et partagés. En plus, personne ne viendra te juger.
Et puis, en tapant sur un clavier, même si tu laisses couler tes larmes en écrivant, tu es sûre de ne pas étaler l'encre sur le papier.
Je pense à elle qui m'a quitté.
Je pense à vous toutes et tous.
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Merci Ergé
Je sais que tu as raison alors à bientôt.
Je vous embrasse
Anne
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Vens te confier Anne, moi j' laisse tout ici parce que je n'ai qu'ici,
On te lira ,on partagera avec toi.
<je t'embrasse
pascale
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Ponctués par les "1ère fois sans elle", les jours passent et j'ai toujours autant de mal à vivre le quotidien!!!
Les vacances sont là, j'en profite pour lire,.....
Je vous conseille entre autre: "Quand la mort sépare un jeune couple" de Corine Goldberger édition Albin Michel
Vous y lirez que le travail de deuil consiste "en un lent et douloureux processus d'acceptation et d'adaptation à la nouvelle réalité!"
ou que chaque veuf/veuve se doit :"d'être en quête de ce qu'il va être"
Ce sont les conclusions de ceux qui nous ont précédés sur le chemin de la peine.
"Nouvelle réalité" ne signifie pas oubli ou abandon (le pourrai-je ? ), mais cela me donne la direction, à moi de déteminer l'objectif.
Je mesure l'écart du chemin qui me reste à parcourir, combien de temps me faudra t'il ?
Je souhaite que cette lecture vous apporte quelques réponses et vous apaise.
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Oui, le chemin est long et même très long....
Depuis 36 mois que mon mari est parti, je me bats chaque jour pour avancer.
Je reviens régulièrement sur ce site, et cela me fait du bien mais me rends triste de voir toute cette souffrance!
Il faut apprendre à se connaître, à savoir ce que l'on aime, ce que l'on souhaite. Et pour moi c'est très dure, j'étais habituée à être deux.
Je n'étais pas seule!!!!
Je vous souhaite à tous d'avancer tout doucement, et de réapprendre à vivre malgré cette douleur immense.
Bon courage.
Bien à vous
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"Laissez les morts enterrer les morts !!" ; Terrible phrase extraite de l'évangile selon saint Luc (9, 51 – 62)
encore plus inattendue lorsqu'elle est prononcée par un athée,.... alors que j'étais en pleine déprime, et que son image occupait mon cœur et mon esprit
Cette phrase m'a accompagné, m'a aidé à surmonter ma peine (temporairement).
au lieu de me replier sur moi-même, elle m'a obligé à réagir,
Pourquoi suis-je dans la peine ? cette douleur me semble tout à coup égoïste,... ne penserai-je qu'à moi ?
et Elle comment va t'elle ? sûr qu'une ligne téléphonique avec le Paradis serait la bienvenue !!
son calvaire terrestre est maintenant terminé depuis plus de 6 mois,
dans l'au delà, il me plait de l'imaginer heureuse d'avoir retrouvé ses parents, ses amis, de blanc vêtue, dans la cohorte
des anges. A t'elle de la peine ? je le saurai le jour ou j'irai la rejoindre.
En attendant, je sens sa présence à mes cotés, elle nous aide et nous protège (c'était dans sa nature)
Les jours passent, les premières fêtes sans elle aussi,.... Bientôt première Toussaint, première fête des Morts!! premier Hiver
premiers froids, je dois penser à nos enfants, les aider à passer ces caps, à nos amis, faire vive cette chaine d'amitié entre le Ciel et la Terre
Ma Chérie tu restes présente à jamais dans mon cœur , Marie Jo, merci pour le bonheur que tu nous as donné .
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Prés de 11 mois sans elle,...... Bientôt 1 an ,..... Sans ses sourires, sa joie de vivre, son enthousiasme,....
Je m'efforce de vivre plutôt de survivre,......Enfants , petits enfants, famille, amis m'entourent
et m'apportent beaucoup de chaleur, mais mon coeur pleure des larmes de sang.
Je suis seul, j'ai froid, j'ai peur !!!!
Notre vie était le bonheur,....
Quelquefois je n'en avais pas conscience, famille heureuse, mari choyé, avec elle, rien n'était impossible!!!
Je ne peux oublier, mais je dois faire face, trouver des raisons de vivre, dans cet avenir pour l'heur de désolation, renaitre , composer,....
Sans elle, se montrer fort, être digne d'elle, de son courage, trouver une raison de vivre, à défaut d'en profiter soi-même,
aider ceux qui souffrent et qui sont dans la douleur de la maladie.
Dans tes petits carnets , je découvre ta vie, tes 18 ans, tes doutes, suite au départ trop rapide de ta Maman...
Ton enthousiasme pour croquer la vie à pleines dents, le respect des autres, je comprends mieux, ce qui a fait notre bonheur tu l'as construit avec les pierres des larmes de ta souffrance. Aides moi à être digne de te succéder dans cette tâche !!!
Merci mon amour pour tous ces signes de l'au delà, ces rayons de soleil, ces matins embrumés,
ce petit être qui bientôt arrivera parmi nous et qui aurait fait ta fierté !!!!
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Devient-on philosophe? Notre esprit nous apprendrait 'il à vivre "avec" c'est à dire "sans" ?
29 mois déjà et je ne peux toujours pas me faire à son absence!
Le déni est toujours bien présent dans mon esprit, je lui parle plusieurs fois par jour,....
Par des attentions, des signes, je ressens sa présence bienveillante.
Parfois le silence , le froid m'enveloppent, contraste intense avec la douceur des instants précédents.
Une phrase occupe mon esprit; "jusqu'à ce que la mort nous sépare" !
Tout le bonheur que nous avons vécu avant cette étape cruelle, cette insouciance de la vie, le bonheur à chaque instant !
Bientôt l'arrêt de mes activités professionnelles, le retour à la maison, la solitude (voire l'inaction) seront mon quotidien
Une nouvelle étape sera à franchir,.....
Je ne suis pas doué en philosophie et il me plait de croire qu'elle vit ailleurs dans une autre dimension !
Elle est partie pour un long voyage, un jour, nous nous retrouverons,... Elle sera là devant moi, (ou plutôt moi auprès d'elle) magnifique et je pourrai enfin la serrer sur mon coeur,....
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Oui Domi celle que tu aimes vit dans une autre dimension mais cette demeure est près de ceux qu'elle aime et aimera toujours. Cet après-midi, j'ai lu un livre de Stéphane Allix, "La Mort n'est pas une terre étrangère" et ma conviction n'a fait que croître. Mais au-delà de mes lectures très nombreuses, ce sont les signes, le ressenti de la "présence" qui nous révèlent l'existence de nos aimés près de nous.
La douleur de l'absence de celui que j'aime à tout jamais est innommable et je sais que malgré ma certitude de la survivance de l'esprit, le chemin sera long à parcourir jusqu'à lui. Mais comme tu le dis si justement, nous devons vivre "avec" et "sans". Et quand la vie devient vide de sens car trop vide de lui, il faut chercher sa voie.... je la cherche depuis bientôt 12 longs mois et je ne désespère pas un jour de la trouver avec l'aide de cet amour unique venu à ma rencontre.
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Bonjour Lilio
Je ne veux plus faire ce que je n'ai pas envie de faire juste pour ne pas penser. Je me suis épuisée à ce jeu-là
Je comprends ta réaction Lilio car je me suis investie à fond dans le bénévolat (soutien scolaire, animations dans deux foyer-résidences) et ma douleur n'a pas été atténuée pour autant. Mais je voulais tellement le rejoindre qu'il m'a donné -je pense que c'est lui- une bouée, une porte de sortie. C'est vrai, je reconnais, que je le fais pour mettre deux fois par semaine le chagrin "à côté" de moi au lieu de l'avoir "en moi". Il fait si mal ce chagrin qui revient sans cesse, avec chaque matin, la question "mais pourquoi suis-je encore là, j'ai tant envie d'être avec lui"...
Je ne sais pas si je pourrai poursuivre mes actions car cette méthode est comme tu le dis épuisante. Mais après l'échec des psys, que reste-t-il ? Ce site pour s'épancher, la lecture principalement sur la survivance pour les imaginer, et lui laisser le volant pour qu'il me conduise sur un chemin moins douloureux.