Bonjour Chog

J'ai craqué tout à l'heure, j'ai mis une photo d'elle en fond d'écran sur mon téléphone ce matin, ça allait mais il y a un quart d'heure, j'ai ouvert mon téléphone suite à un sms et j'ai fondu en larmes en la voyant. Je n'en peux plus par moment, j'ai une boule sur la poitrine comme une oppression , je pleure et puis je m'occupe et ça passe un peu. Mais j'en ai marre par moment marre de son absence elle était mua moitié sans elle je pensais pas pouvoir avancer. Le confinement n'aide pas du tout à se changer les esprits, j'ai un jardin je m'occupe, je vais au cimetière tous les jours..
Cette nuit je suis parti me coucher vers 2 heures du matin, d'habitude le chien vient dormir avec moi. Hier soir j'ai trouvé une vidéo où elle chante une berceuse à son petit fils, je l'ai lancé, le chien qui était dans la chambre d mon fils qui est au 1er étage a entendu sa voix, je 'lai entendu descendre se figer dans l'escalier, je l'ai regardé et je lui ai dit que non, elle n'était pas là.
Je me suis lever et tout en préparant le café j'ai mis la télé et je suis tombé sur une émission sur Arte sur des motards et j'ai vu une mariée. Et je me suis souvenu alors avoir rêver d'elle cette nuit.
Nous étions en moto, elle était en robe de mariée blanche derrière moi. Je ne me souviens que de cela. Pas d'autres images, je suis en moto, on est dans une petite rue, je pense qu'on doit être en Provence, là où on s'est marié peut être. Elle n'a jamais voulu que je passe le permis moto. mais j'ai en projet de passer le permis moto et de m'en acheter une pour cet été si on est sorti de ce virus, si il ne m'a pas tué avant. J'ai raconté à mon fils qui vit avec moi, il m'a dit que cétait peut être un signe d'elle.
Nous devions aller en Corse l'an dernier, sur les pas de ma famille et sur ce grand oncle qui a fait la Grande Guerre. J'avais envie de mettre son histoire dans "un livre". Avec sa maladie, son décès je n'y pensais plus. Et puis il y a un. mois en ouvrant mon téléphone, il y avait un mail d'elle (un ancien bien entendu) qui concernait ce grand oncle et que j'avais archivé sur mon mail.
J'ai trouvé ça étrange qu'il sorte à ce moment là. Est ce que c'était un signe ou le fait du hasard ?
En tout cas, j'ai décidé de retourner en Corse une semaine en juillet pour aller justement sur les traces de ce grand oncle et ensuite de partir sur les champs de bataille de France où il a combattu. J'ai déjà pris rendez-vous avec le SGA du Fort de Vincennes où suite à ce mail retrouvé par hasard pour juillet j'ai pris contact avec le SGA de Vincennes.
Voilà mon projet pour cet été Je pense qu'elle aurait voulu que j'aille au bout de cette histoire. Pour la moto, comme je disais à mon fils, c'est parfait pour combler ma solitude.
Merci Chog que c'est dur que c'est dur que c'est dur...
Amicalement

"Nous étions heureux". C'est une pensée qui est arrivée en me mettant de l'ordinateur. " Nous étions heureux" et moi aujourd'hui je suis malheureux. Je vais au cimetière tous les jours, et malgré son choix de ne pas avoir voulu être incinérée j'aurai aimé plutôt qu'elle le soit plutôt que de savoir qu'elle repose, là, son corps, dans ce cercueil, dans ce caveau. Cet après midi j'ai été chez ma fille, elle est mariée et a deux enfants, nos petits enfants, je me disais  qu'elle avait perdu tout cela, nous, sa maison et son jardin qu'elle adorait, son travail qui la passionnait, les gens qu'elle aimait.
Elle était beaucoup plus ouverte sur les gens que moi, n'aimait pas les conflits.
 Aujourd'hui j'ai une amie à elle qui m'a appelé pour prendre de mes nouvelles, j'ai également eu ma tante au téléphone, et ce qui était étrange c'est que je pouvais parler d'elle sans aucune larme, je me suis même entendu rire à propos de choses diverses. Et puis ce soir, après le repas, j'ai de nouveau craqué et sachant qu'une nouvelle nuit arrivait que que j'allais passer seul encore, sans elle, une nuit entre coupé de larmes et de soupir. J'ai dit à ma fille que si il m'arrivait malheur je ne sais pas si je ne préférais pas être incinéré même si il reste une place pour moi ans le caveau. J'ai passé pratiquent ma journée avec eux, mes petites enfants, ma petite fille Louise qui a deux ans, m'a fait donné envie de pleurer et puis j'ai souri en passant qu'il y avait un peu de mon épouse en elle.
C'est difficile, par moment, la douleur est étouffante, elle me sert la poitrine, m'oppresse. Je me me pose, m'assoie, respire profondément. et j'essaye de passer à autre chose, parfois ça marche, parfois non, je laisse les larmes couler.
J'en parlais avec ma fille, je lui disais que j'avais des doutes, sur la vie après la mort. C'est normal sans doute, mes prières que je faisais à l'époque n'ont pu sauver ni ma mère qui fut atteinte d'un cancer, ni ma belle soeur partie bien trop vite emportée suite à un coma d'une semaine, et maintenant c'est mon épouse. La dernière nuit à l'hôpital, comme je dormais dans le lit d'à côté, elle n'a pas voulu faire sa prière, elle était trop fatiguée elle m'a juste dit qu'elle avait peur de mourir. Je me demande tout le temps que si cela se trouve, elle ne sait même pas qu'elle est morte.
Toutes ces questions me font mal. Vivement que tout s'apaise au fond de mon coeur.

Bonjour

Merci Elisa.  je voudrai dans un premier retrouver un  sommeil normal.  Il est 5 h 49 je n'ai pas encore pu fermer l'oeil. Dès que je m'assoupie, j'ai des pensées qui viennent et il faut que je me lève. J'espère que je ne vais pas vers une dépression. 
Le confinement n'aide pas au travail du deuil.
Merci à vous pour ces mots

Patrick

Il y a énormément de ressources sur le forum pour faire face à la douleur. Récemment Chog et Cabochon ont partagé des liens sur des méditations, sur le fil de Chog. Je ne les ai pas encore faites, mais tu peux aller voir. Sers-toi des innombrables ressources disponibles qui t'aideront j'espère à ne pas sombrer dans la dépression. Nous sommes là pour nous soutenir mutuellement, plus que jamais en cette période si difficile.

Patrick,
Sur le chemin du deuil, on y va à tâtons... Car il n'y a pas de remède miracle. Le temps ? Oui, un peu, sans doute, mais pas que.
Tout un tas de choses peuvent aider. En tester quelques unes pour trouver un peu de répit afin de continuer sur le chemin.
Ce n'est pas simple, je sais. Se poser, réfléchir de façon claire demande des efforts considérables en ces moments que nous traversons où tout se mélange dans nos pensées, mais on peut y arriver.
Affectueusement,

Bonsoir Chog et Malone

Merci pour vos mots. Oui ce sont des somnifères je vais essayer ce soir d'en prendre la moitié afin de voir si cela m'emporte dans le sommeil. Ce qui est étonnant c'est que malgré ce manque énorme de sommeil, je ne me sens pas plus fatigué que cela, et pourtant je m'occupe comme tondre ce matin chez ma belle mère, aller chez ma fille également tondre. Les nerfs me font tenir. J'ai été sur sa tombe aujourd'hui et lui ai dit ce que m'a dit le docteur hier "avec le virus votre épouse aura succombé à l'hôpital et vous n'auriez pas pu être à ses côtés pour ses derniers moments"... Cela ne m'apaise pas pour autant les paroles du médecin mais d'un autre côté, la savoir à ;l'hôpital, ne pas pouvoir être à ses côtés, cela aurait été très très difficile. On passe des phases éprouvantes tous ici sur ce forum. En allant chez ma belle mère je me suis demandé si un jour je reprendrai goût à la vie. Elle a perdu son mari qui s'est suicidé il y a maintenant 9 ans, et je vois bien qu'au fond il y a une cicatrice qui reste. Heureusement qu'elle est là. ma belle mère . Je la regardais parler (à 1 mètre 50 bien entendu), je n'arrivai pas à retrouver les traits de mon épouse sur son visage. Pourtant elles se ressemblaient.  C'est étrange.
Petit anecdote.
Ce matin j'arrive chez et elle avait perdu les clés de sa voiture, on a passé une demi heure à chercher dans sa maison jusqu'au moment où je m'adresse à mon épouse pour lui demander que si elle est là avec nous qu'elle nous aide à retrouver les clés. 5 minutes plus tard nous les retrouvions.  Cela m'a fait sourire.
Amitiés

Courage Patrick,
Toutes les premières fois sans sa moitié, c'est effectivement une épreuve, je te comprends bien. Je pensais que le printemps m'apaiserait, puis je me rends compte que: c'est le printemps sans lui, ses fleurs repoussent et il n'est pas là pour s'en réjouir, je me promène sans lui... c'est dur.
Amitiés

Bonjour Patrick,
Je te comprends, c'est injuste ces décès, si jeune, mon mari qui est parti à 56 ans avait encore tellement de choses à partager aussi, avec moi, avec ses enfants, sa petite fille chérie... Je suis à 5 mois de deuil au 4/4, et aussi toujours dans la colère, le choc.  Je pleure et rumine pas mal, cependant j'ai la chance de dormir tout de même plus ou moins normalement, c'est déjà ça. La méditation m'aide un peu.
Courage