Patrick,
Je ne sais pas si on accepte la mort de l'être aimé. Je crois qu'on accepte de  vivre avec cette blessure qui ne cicatrisera jamais complètement.  Comme tu le dis pour ta belle-mère. Mais on peut avancer.
Chaque  chemin de deuil est personnel. Pour ma part j'ai cherché tout ce qui pouvait m'aider : le forum bien sûr, mais aussi un groupe de parole (suspendu évidemment à cause de l'épidémie), une écoute bienveillante de l'association Jalmalv, reprendre des séances avec ma psy (qui continuent par skype),  écrire mon journal, chanter... C'est un combat de tous les jours, mais quand je vois ou entends les réactions de certaines personnes au confinement, je me dis que je suis forte, car j'ai dû faire face au pire. C'est à chacun.e de trouver ce qui peut l'aider.
Dans le livre de C. Fauré, il y  a quelques pages (107-116) sur le deuil et le vécu dépressif. Si tu te sens sombrer et que ça dure, mieux vaut chercher un soutien psy, me semble-t-il. Mais je lis que tu vas chez tes proches, que tu fais des projets, c'est plutôt bon signe.
Moi aussi, quand je perds quelque chose, je lui demande de m'aider. Il me retrouvait toujours ce que je perdais, alors je l'appelle et ça marche souvent. Et pourtant je n'ai jamais reçu aucun signe ni fait aucun rêve.
Amicales pensées et courage à toi

Patrick,
Le confinement  oblige-t-il vraiment à tout mettre en pause ? Ton psy ne fait-il pas de consultations vidéo ? Et pour ton projet d'album avec ton pote, ne pouvez-vous pas travailler à distance, vous  envoyer des textes ou des musiques ? C'est super d'avoir ce projet et la musique est une des choses les plus aidantes qui soient. As-tu écrit une chanson à ta chérie ou pour elle ? Tu peux aussi partager ici. J'espère que tu vas trouver des solutions pour continuer ce qui est important pour toi, malgré ce confinement qui va durer encore quelque temps.
Amicales pensées

Tu n'es pas seul à te poser des questions depuis leur départ , je veux juste t'indiquer un livre  que j'ai lu "  Isabelle  une lumière dans la nuit" , une maman qui a perdu sa fille de 16ans ,et qui arrive à correspondre avec elle ce livre est facile à lire et s'adresse à chacun de nous , cela n'enlève pas le poids de la peine , mais peut aider à comprendre des choses qui ne sont pas évidentes pour nous rester ici bas
Prends soin de toi
Amitiés

Je ne puis répondre à ta question , mais les voix du Seigneur sont impénétrable nous dit-on, nous ne comprenons pas toujours le sens  de ce qui nous arrive et on n'accepte pas ou mal ce qui nous arrive, on ne comprend pas le pourquoi, il nous faut réussir à vivre sans nos moitiés, tu as raison tout fait mal en ce moment ou la solitude est plus prononcé  , pour ma part je suis souvent en mode tsunami et il faut faire avec   une blessure qui sera toujours  présente et pourtant soit en sur ils sont près de nous , ils veillent sur nous avec tout leur amour
Prend soin de toi
Amitiés

On va vivre avec ce vague à l'âme le restant de notre vie ? Il est certain que de retrouver la joie d'avant me semble impossible à l'heure actuelle. Comment continuer à sourire, à rire tout en sachant qu'elle n'est plus là. C'est une épreuve difficile qui est mis sur notre route. Je vais m'en sortir forcément, mis à part que le coronavirus me tue ou tout autre maladie ou accident de la vie, je vais vivre et marcher seul sur ce chemin sinueux. J'ai terminé la série The Good Place sur Netflix hier et très difficilement ma foi, le dernier épisode j'ai du me reprendre à trois fois pour voir la fin tellement les larmes arrivaient. J'ai repris cette nuit la moitié d'un somnifère j'ai pu mieux dormir encore cette nuit. Je me suis lever déjeuner, eu un copain par sms et j'ai été faire les courses. Je suis rentré mis une machine à laver, le soleil est là. Et puis je me suis commandé un appareil photo car le notre qui nous a suivi pendant de nombreuses années ne fonctionnait plus depuis longtemps. J'ai hésité, longuement, j'ai appelé ma fille pour savoir ce qu'elle en pensait, j'en ai parlé à mon fils aussi et ils étaient d'accord que je me fasse plaisir avant tout.  J'avais envie de passer le permis moto mais j'ai laissé tombé cette idée, mon épouse n'a jamais voulu que je le passe, la crainte d'un accident. Je me suis dit qu'elle serait d'accord avec moi sur mon choix.  Vu que le confinement est prolongé, j'espère me libérer cet été. J'avais envie de retourner sur les lieux où nous nous sommes connus à Bordeaux d'abord où vivent mes meilleurs amis, mes frères et ma soeur, aller dans cette rue Notre Dame où en 1985 dans la rue, je m'agenouillais pour lui demander de m'épouser. D'aller ensuite sur Avignon et Beaucaire où nous avons vécu de belles années là bas. Faire un chemin de mémoire en quelque sorte. Et puis peut être si je peux le supporter faire un calendrier 2021 avec une photo d'elle pour chaque mois.  Voilà, aujourd'hui mes envies mes projets. Elle me manque terriblement, chaque heure, chaque jour, chaque nuit. Hier soir en me couchant je me suis étonné de ne pas pouvoir prendre tout le lit. Je reste à la place, ce matin en me réveillant, j'étais à ma place. Je n'ai pas rêvé ou je ne m'en souviens pas.  Il est si difficile de faire un pas après l'autre par moment. Mes larmes ne la feront pas revenir, ni mes appels, rien ne sera plus jamais comme avant. Ni moi.

Hier soir en me couchant je me suis étonné de ne pas pouvoir prendre tout le lit. Je reste à la place, ce matin en me réveillant, j'étais à ma place

Après tant de mois, les choses n’ont pas changé en ce qui me concerne. J’ai fait le choix de rester dans notre chambre, dans notre lit.
 Et je reste toujours à ma place.
D’autres choisissent différemment, ce qui leur convient le mieux ou du moins le moins mal. Pas de recette magique, hélas …

Et pour le vague à l'âme, comme le disait Nora : à perpète peut-être mais avec des aménagements de peine ...

Je vais aller me coucher, prendre mon somnifère, cette fois ci, en entier. C'est très dur ce soir. Il y a un an, c'était le premier rendez-vous à l'hôpital Tenon le 16 avril.
Premier rendez-vous avec l'oncologue de Tenon qui suite aux examens qu'elle avait déjà passé dans un autre hôpital avec un autre oncologue confirmait son  cancer au stade 4. "ne vous inquiétez pas, je ne vous promets pas qu'on va vous guérir mais la science avance à grand pas, il y a de nouvelles molécules, l'uminothérapie"
On se levait après être resté avec elle un quart d'heure. Le docteur  m'a fait un clin d'œil en me serrant la main, histoire de me dire "rassurez-vous". On se lançait alors dans un. parcours avec de nouveaux examens, biopsie, et toutes les trois semaines, la chimio.  J'ai pu l'accompagner à tous ces rendez-vous.
Après son décès,  le toubib disait à ma belle soeur que dès le premier rendez-vous elle savait qu'il n'y avait aucun espoir. Un stade 4 avec ce genre de cancer, un an peut être avec de la chance. Cela aura duré 9 mois...

Amitiés