Bonjour Thierry,
Je te vois être toujours dans une grande désespérance, ne pas parvenir à retrouver une petite lueur d'espoir, une petite envie de poursuivre une vie anéantie par la perte de ton Amour.
Je veux donc essayer de t'apporter quelques éléments d'apaisement : prenant connaissance de tes précédents messages, je vois en effet que nos histoires respectives sont très proches, même si j'ai quelques années de plus que toi.
Comme toi, le départ de la "femme de ma vie" m'a profondément anéanti : ma raison principale de vivre n'est plus là, mais il faut pourtant que je poursuive ma vie pour mes enfants et petits-enfants - ce cadeau que ma Chérie m'a laissé -, pour les accompagner encore un peu et ne pas ajouter à leur douleur.
Pour ma part, je n'éprouve pas le besoin de me rendre fréquemment au cimetière : seulement pour déposer quelques roses blanches sur une simple plaque, posée à même le sol, dans un "jardin du souvenir".
Il me semble mieux retrouver ma Chérie quand je peux être auprès de mes enfants et petits-enfants (j'ai la chance qu'ils résident à proximité), quand j'essaie de combler la solitude qui m'accable dans ma grande maison vide par diverses activités qui me rattachent à Elle. J'ai entrepris, afin de les partager avec mes enfants, petits-enfants et quelques proches, de numériser toutes les photos archivées depuis 40 ans, ainsi que les vidéos enregistrées depuis 20 ans : je les ai aujourd'hui soigneusement sauvegardées. Cela m'occupe l'esprit, cela est à la fois apaisant et douloureux quand je revois ainsi ces moments heureux (que j'avais parfois oubliés), mais j'ai aussi le sentiment que cela ancre en moi le doux souvenir de la femme de ma vie.
Si, pour occuper le reste de mon temps, je ne parviens plus à lire les hebdomadaires que je continue à recevoir, je trouve cependant un certain apaisement à lire et relire certains ouvrages recommandés par les uns et les autres : les témoignages ainsi recueillis révèlent que l'on n'est pas seul, ils me permettent également de mieux "apprivoiser" la douloureuse question de la mort, que notre société si matérialiste s'emploie à ignorer. J'y trouve également beaucoup d'humanité.
Il me reste cependant de nombreux moments de solitude et, comme toi, il me faut souvent crier le nom de ma Chérie, lui parler comme si elle était encore là, présente à mes côtés. J'ai un perpétuel besoin de parler d'Elle : j'essaie de parler d'Elle le plus naturellement avec mes enfants et petits-enfants afin de conserver soigneusement son souvenir en nous. Mais, il est difficile de dire tout ce que l'on voudrait dire avec ses très proches, dont la douleur n'est pas de même nature que la sienne.
C'est pour pouvoir parler plus librement de ma Chérie que j'ai cherché à rejoindre une association (Vivre son deuil) : dans l'attente de pouvoir être intégré dans un nouveau groupe d'entraide, j'y rencontre régulièrement un interlocuteur. Si tu ne l'as déjà fait, je t'invite à faire cette même démarche (ayant relevé que tu résides dans les Vosges, je t'indique que l'association "Vivre son deuil" est présente dans plusieurs villes de Franche Comté).
Je te souhaite beaucoup de courage afin de dépasser les nouveaux moments de désespoir que tu rencontreras encore sur ton chemin. Tes enfants ont très certainement encore beaucoup besoin de toi. Au besoin, n'hésite pas à me contacter par message privé.
Cordialement, Daniel