Bonsoir à vous toutes et tous,

C'est après quelques longues semaines d'absences sur ce forum, que ce soir je reviens vers vous pour enfin oser parler, exprimer mon ressenti, qui reste enfoui à l'intérieur comme si il ne s'était rien passé et qu'il allait revenir mon mari.

J'avais posté mon fil et raconter mon histoire il y a quelques mois.
mon mari est monté au ciel le 29 avril 2015 suite à une infection pulmonaire, il avait 35 ans. Des symptômes inquiétants s'étaient pressentis l'été 2014 et puis une radio des poumons le 1er septembre 2014 à tout fait basculer. Nous avions l'espoir d'une guérison et puis plus le temps a passé ,plus c'était difficile.
Nous nous sommes mariés le 22 novembre 2014  et le 27 novembre 2014 il a été hospitalisé puis il a enchainé les hospitalisations jusqu'à son décès le 29 avril 2015 après 15 jours de coma.

Nous avons un enfant ensemble qui a l'époque des faits avait 1 an. Et comme nous étions une famille recomposée, il y a aussi deux autres enfants âgés de 6 et 8 ans.

Ce forum m'a permit de traverser les premiers jours, les premières semaines et puis... j'avais envie de plus... Vous tous ici comprenez ma peine et ce que je vis mais j'attendais en réalité une aide, une solution, quelque chose dans votre discours qui ferait disparaitre ce que j'étais en train de vivre, l'horreur de cette solitude quotidienne !

Assez isolée de ma famille, j'ai quelques amis, qui au fil du temps se sont moins manifestés, et qui sont retourner à leur propre en vie... en se fixant moins sur le deuil avec le temps qui passe.

J'ai du déménager de la maison ou nous vivions et je suis retournée vivre après 2 mois de vivotements chez des amis dans notre appartement que nous avions acheté mon mari et moi.

Afin de ne pas me perdre encore plus dans les anciens souvenirs, j'ai mis corps et ames dans des travaux pour changer les lieux et investir un nouvel endroit.
les premiers temps ont été difficiles.  Puis j'ai repris mes études et dans 9 mois, je serais psychologue.

Depuis la perte de mon amour, je suis accompagnée par une psy qui est vraiment génial... mais les blessures sont là.
Sa photo est sur le frigo, un trône près de mon lit et une dans le salon .
 
J'ai passé beaucoup de temps au cimetière et à chaque fois que j'y vais je suis en larmes.
Mais mon quotidien n'est plus rempli de pleurs : JE N ARRIVE PLUS A PLEURER pourtant J AI DU CHAGRIN
je ne me reconnais pas dans toutes ses phases du deuil et j'ai l'impression d'etre dans le déni  même si j'ai eu une haine profonde pour le corps médical et un grand sentiment d'injustice et de colère.

J'ai compensé par la nourriture , mon vide, le non sens de ma vie. Je  n'ai pas de relais pour mes enfants donc je peut très peu me considérer MOI.

Je ressens un vide complet, je ressens mon coeur et mon corps qui voudrait que mon amour soit là et me prenne dans ses bras

Je continue mais je suis aveugle ! la vie je la traverse mais je la vis plus

Alors ce soir c'est un CRI que je voudrai pousser, pleins de souffrances et de solitudes et même si je sais que vous traversez vous aussi cela, je ne me sens pas consoler

Dimanche, mon amour aurait 36 ans, le 22 novembre , ça ferait un an que nous serions mariés !

BURGERKING

JE DETESTE MON DESTIN

Il y a beaucoup de souffrances en toi, Burgerking, et il est bien difficile de trouver les mots.

Je ne peux que te conseiller à nouveau de lire les témoignages déposés sur le forum, et tu y trouveras, non pas une consolation, mais des histoires, des ressentis qui feront écho à tes sentiments actuels.

Je me trompe peut être, mais je crois que ...

Tu as dû affronter des moments terriblement difficiles, la maladie, l'accompagnement, le décès de ton mari.
Tu as traversé toute la période suivante dans l'action, des décisions à prendre, le bouleversement du déménagement, le " transit " chez des amis, les études que tu as reprises avec succès ( bravo ! ). Un tourbillon dans lequel tu t'es un peu oubliée, et dans lequel tu as peut être cherché à occulter la réalité et ton chagrin.
Réalité et chagrin qui te rattrapent maintenant... et auxquels tu ne veux pas te confronter.

Et 7 mois après le décès, on mesure le chemin parcouru, et surtout celui qui reste à vivre sans eux, on sens qu'il va falloir " faire avec " cette absence, apprendre à vivre, composer avec elle...
 
Fin de la " pensée magique ". C'est une période très douloureuse, déstabilisante.

Les amis et la famille sont passés à autre chose, ils sont " rassurés " de nous voir si bien s'en sortir, soulagés aussi de ne plus avoir à supporter notre peine, confortés dans l'idée que le temps a fait son oeuvre .

Et nous, nous sommes accablés de tristesse que nous n'osons plus montrer, d'isolement, de solitude, de colère parfois, de fatigue toujours, devant ce trou béant de l'avenir sans lui .

La souffrance déchirante vient moins souvent nous happer, mais laisse place à une tristesse lancinante, persistante .

Tu as ressenti le besoin de revenir parler, raconter, exprimer tes sentiments ici. Tu sais que tu peux le faire, qu'il y aura toujours quelqu'un pour te lire, t'apporter un peu de soutien.

Je t'embrasse

Nora

 

  Je te comprends, j'ai moi-même perdu mon compagnon il y a 6 mois, ce vide irrèversible est toujours une grande souffrance quant on a connu un amour sincère.
  C'est normal que tu ai besoin d'être entourée de photos de lui, de penser à lui, d'aller au cimetière même si c'est douloureux.
  Personne ne choisit son propre destin. Nous avons nos choix, nos possibilités, notre libre-arbitre, mais pour les grandes lignes, il y a des choses qui sont impossibles à empêcher. On n'y peux rien, c'est comme ça.  Le destin peux nous réserver le pire mais aussi le meilleur-le meilleur étant la belle histoire que tu as vécue avec ton coinjoint. De tels moments font que la vie mérite d'être vécue, et quoiqu'il puisse arriver.
 

Chère Noaheva,

Quand je lis ton témoignage plein de retenue, je suis bouleversé. Ce qui t'arrive est si inattendu et si imprévisible. Et en plus, tu es seule loin de ta famille. Tu dois être complètement anéantie. J'espère que tu trouveras ici dans les témoignages, dans les échanges et dans les liens de la page d'accueil, non pas une consolation, mais des raisons de reprendre ta vie en main.
Ca doit te paraître tellement injuste. Est-ce que tu es suivie par un thérapeute ?
Il y a beaucoup de gens dans le même cas que toi sur ce forum. N'hésite pas à te confier d'avantage.
De tout coeur avec toi.

  Oui, c'est une phrase très juste, très vraie...c'est une autre vie, il y a forcément un "avant" et un "après"; il s'agit de survivre à la perte de notre vie d'avant, et s'habituer à cette nouvelle vie qui est par moment-surtout dans les premiers mois-une forme de survie aussi.

les premières années sont parfois juste en mode survie...